jeudi 4 avril 2013

Zoli de Colum Mc Cann: Contre l’oubli


Pour lire l’histoire de Zoli, il faut voyager, avoir le souffle long, une haleine de montagnard et de grimpeur. Il faut sillonner les plaines de Bohême jusqu’à la France, en passant par l’Autriche et l’Italie. Il faut traverser plus de 80 ans, des années trente à nos jours, pour lire une magnifique histoire d’amour, de trahison et d’exil, tout sur fond de l’esquisse du portrait d’une femme hors du temps. Zoli marche, grandit, vit et les bouleversements politiques dans l’Europe du XXe siècle font écho à son parcours jalonné de rets, de privations, d’amours, de perditions et de tant de patience et de sagesse. 




Sur ce chemin, Zoli trouve les mots pour donner forme à son univers. C’est le poète communiste Martin Stránsk qui va la remarquer et tenter d’en faire une icône du parti. Mais c’est sa rencontre avec Stephen Swann, Anglais exilé, traducteur déraciné, qui va sceller son destin. Zoli est un oiseau rare et libre. Personne ne peut la posséder. Aucun amour autre que sa poésie ne peut l’habiter. Swann devra le savoir. Et la femme devient alors, malgré elle, dans le récit de McCann le symbole de la liberté d’un peuple qui ne sera jamais assujetti. Et là, il y a les souvenirs, la mémoire qui fait son travail à la fois de sape et de déstructuration du vécu. 

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