Voici un livre posthume du grand écrivain japonais, Yasunari
Kawabata (1899-1972). Un monde à part, avec une vision crue sur l’humanité.
Pour ce prix
Nobel de la littérature en 1968, l’écriture est un sacerdoce. Ici, pour ce
livre resté dans les tiroirs et qui vient d’être publié, plus de 44 ans après
la mort du génie japonais, le lecteur devient un témoin participant à la trame
du roman. C’est ainsi qu’il écoute une conversation censée être intime entre
une mère et l'amant de sa fille. La mère vient de se faire interner dans un
hôpital pour les fous.
Tout va de
travers dans ce dialogue de sourd. Car la conversation se révèle sans la
moindre issue. D’un côté comme de l’autre, personne n’écoute, mais chacun
parle, dit ce qu’il a à dire sans se soucier de ce que l’autre pense ou sente.
Comme toujours chez Kawabata, l’écriture
est fuyante. Il est vrai que le lecteur st ici témoin, malgré lui. Mais
tout lui échappe du même coup.
Et c’est ce tour de force qui fait que ce livre
inachevé est un petit bijou du genre. Tout est ici dramatique, mais le drame en
lui-même est inexistant. D’ailleurs, ce procédé, très japonais de révéler des
sentiments, fait que la littérature nippone, celle de Kawabata ou encore de
Mishima demeure à la fois intemporelle et encore mal comprise. Au du moins, pas
encore jugée à sa juste valeur.
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