mercredi 23 juillet 2014

Abolition de la peine de mort au Maroc Le Niet tranchant de Ramid

Mustpaha Ramid clôt le chapitre de l’abolition de la peine de mort au Maroc. Son intervention devant le Parlement, le mardi 13 mai 2014, a le mérite d’être claire, brève et sans appel. Le ministre de la Justice et des libertés a expliqué qu’aucune disposition dans les traités internationaux n’oblige le Maroc à abolir la peine de mort telle qu’elle stipulée dans le code pénal marocain. Autrement dit, malgré les tentatives de la société civile et d’une partie de la classe politique de pousser le gouvernement d’Abdelilah Benkirane à réviser la question de la peine capitale, la position de ce gouvernement, comme ceux qui l’ont précédé, ne souffre aucune ombre. En cela, le ministre de la Justice a raison de s’appuyer sur le droit international. L’abolition de la peine de mort est un protocole optionnel, qui relève de la politique intérieur de chaque Etat. S’il y a une volonté politique d’en finir avec les condamnations à mort, le Maroc pourrait, à ce moment là, lors d’un conseil de ministre décider de tourner la page et d’en écrire une nouvelle, sans peine de mort. Sauf que la question obéit à une équation plus complexe. Le problème de la peine de mort n’est pas que politique. Il est surtout religieux. Et on imagine mal aujourd’hui un gouvernement à obédience islamiste déroger aux règles en vigueur en terre d’Islam pour abolir la peine de mort.  Même les gouvernements socialiste et istiqlalien précédents ne sont pas parvenus à un tel objectif. On s’en souvient le ministre de la justice socialiste, Mohamed Bouzoubaa était un fervent détracteur de la peine de mort, un abolitionniste de la première heure, mais il a échoué à faire passer sa volonté d’en finir avec la peine capitale dans le droit marocain. C’est dire que le sujet est difficile à traiter en dépit des offensives à répétition des organismes nationaux et internationaux, soutenus par des ONG d’envergure pour aboutir à l’abolition. Dans ce sens, un réseau de 210 députés pour l'abolition de la peine capitale s'est constitué au Maroc et travaille pour mettre la pression sur le gouvernement.
Reste que dans la pratique, les choses sont pourtant claires. Depuis l’affaire Tabit, le Maroc n’a pas exécuté un seul condamné à Mort. Il y a un moratoire de fait sur la question, mais les condamnations à mort continuent d’être prononcés dans les tribunaux. Rien ne dit que les choses vont changer ni avec ce gouvernement ni avec le prochain. A moins d’un miracle politique, la peine de mort reste une constante du code pénal national.




L’Espagne mise sur le Maroc: Une nouvelle page d’histoire à écrire

La visite du roi Felipe VI au Maroc traduit la place qu’occupe le royaume dans la politique étrangère espagnole. Première visite à l’étranger du nouveau souverain espagnol en dehors de l’Union Européenne, cette rencontre de deux jours avec Sa Majesté le Roi Mohammed VI survient à un moment clef pour les deux pays. D’un côté, l’Espagne a besoin de consolider ses alliances en dehors de l’UE.   Dans cette équation, le Maroc est le deuxième client le plus important de l'Espagne hors Union Européenne, juste derrière les Etats-Unis. Cela nous donne une idée sur le poids des échanges entre les deux pays. Cela équivaut à balance de 5,508 milliards d'euros de valeur des exportations espagnoles vers le Maroc en 2013. A ce niveau d’excellence, Rabat demeure incontournable pour Madrid. Si l’économie tient le haut du pavé de cette visite du Roi Felipe VI au Maroc, c’est que les temps sont toujours durs pour l’Espagne. Une crise économique et financière graves.  Un taux de chômage qui a atteint plus de 26 % et l’explosion des bulles liées à l’immobilier et les services avec des sérieux problèmes au niveau du secteur bancaire. Evidemment cela a eu in gros impact sur la communauté marocaine résidant sur le sol espagnol. On s’en souvient, il y a même eu toute une vague de retour de Marocains, qui ont trouvé le moyen de rebondir économiquement chez eux. Plus que cela, l’Espagne a trouvé  dans l’économie marocaine une soupape de secours non seulement pour absorber le retour des MRE, mais aussi toute une frange de la main d’oeuvre espagnole  qui a trouvé des emplois dans les villes marocaines. A Tanger, Tétouan, Rabat, Fès, Marrakech et Casablanca, ce sont pas moins de 5000 Espagnols, qui ont fui la crise et se sont refait une santé au Maroc. Mais au-delà des fondamentaux économiques, il y a le volet politique qui est important entre les deux capitales. Le Maroc est un allié puissant dans la lutte contre le terrorisme. Ce volet sécuritaire qui a atteint un tel degré d’excellence qu’aujourd’hui entre les deux pays, c’est une concertation continue pour faire face à un danger commun. Les deux pays ont payé un lourd tribut à la barbarie des extrémistes. Cette douleur commune a été mise à profit pour consolider les liens, créer des ponts pour l’information et la documentation et traquer de concert toutes les formes de terrorisme. Cela passe par une coordination et une collaboration entre les polices marocaine et espagnole ainsi qu‘au niveau des services qui abattent un travail monstre pour devancer les terroristes et a faire avorter leurs plans. Idem en ce qui se réfère à la lutte contre l’immigration clandestine. Le Maroc multiplie les actions pour mettre un frein aux flux  humains  venus du sud, dans une logique qui obéit au respect des droits de l’homme. Ce travail fait en amont au niveau des frontières marocaines  est capital non seulement pour Madrid, mais aussi pour l’ensemble de l’Union Européenne qui mise gros sur l’efficacité marocaine à ce niveau. L’autre point clef des discussions entre Rabat et Madrid demeure la question du Sahara. L’Espagne soutient la proposition marocaine. Mariano Rajoy, le chef du gouvernement espagnol a été clair à ce propos. Pour Madrid c’est l’unique solution logique, rationnelle et viable pour mettre un terme à un conflit qui a assez duré.  C’est uniquement ce point qui aurait pu continuer à peser dans la balance des relations entre les deux royaumes. Mais, la voix de la raison a fini par l’emporter en Espagne, où malgré tout, de nombreuses ONG et des voix politiques continuent de soutenir le Polisario.

Reste l’histoire commune et les héritages entre les deux nations. Aujourd’hui, de part et d’autre du Détroit de Gibraltar, on est conscient que ce poids historique est un gage de réussite pour les deux pays. Il faut capitaliser sur ce qui unit et rassemble les deux peuples. Entre l’Andalousie et le Maroc, ce sont des traditions séculaires, toujours aussi présentes dans l’imaginaire collectif des deux pays. Elles nourrissent des projets communs entre Espagnols et Marocains dans une démarche de partage pour que ce creuset culturel commun serve de base mobile à un meilleur essor humain. C’est la volonté des deux souverains, Sa Majesté Mohammed VI et le Roi Felipe VI. Le désir de deux rois jeunes, au plus près de leurs peuples, d’écrire une nouvelle page d’histoire.

92000 enfants travaillent au Maroc

 C’est la journée mondiale de lutte contre le travail des enfants. Chaque 12 juin, le monde réagit, avec force slogans, des tours de manches, mais le constat est le même. Toujours plus d’enfants qui triment. Toujours davantage de galère pour les plus petits. Au Maroc, c’est l’Arlésienne. On reprend les comptes, on publie des statistiques, alors que les réalités du terrain sont de plus en plus criardes. Des enfants entre 6 et 15 ans, qui ploient sous le poids du travail ingrat journalier, cela  se compte par dizaines de milliers. Selon les statistiques du HCP, 92.000 enfants âgés de 7 à moins de 15 ans travaillaient en 2012, soit 1,9% de l’ensemble des enfants de cette tranche d’âge. De nombreuses associations contestent ces chiffres et affirment que ce n’est là que la partie apparente de l’iceberg. Les autorités marocaines, de leurs côtés, font la comparaison avec les chiffres de 1999 et brandissent la carte de la baisse. Toujours selon le HCP,  depuis 1999 on est passé de 517.000 enfants victimes du travail forcé, à 92 000. Mais quand on sait que 300.000 à 400.000 enfants de moins de 15 ans quittent le système scolaire chaque année, on se dit que le monde du travail des enfants doit afficher d’autres statistiques. Surtout en milieu rural, où l’on bat tous les records. En effet, dans les compagnes marocaines, nous sommes confrontés au même constat, chaque année. Les enfants sont mis au travail à un âge très précoce pour aider leurs familles. Dans ce sens, le HCP a précisé que le phénomène touche beaucoup plus les garçons que les filles, avec près de 6 enfants sur 10 qui sont de sexe masculin, obligés de trimer pour vivre.
Généralement quand on parle de travail des enfants, on pense à ce que l’on appelle communément « petites bonnes ». Mais il n’y  pas que les travailleurs domestiques qui sont forcés de gagner leur vie à la sueur de leur front. Dans les usines, les magasins, les épiceries, les manufactures, des ateliers, chez les menuisiers, dans presque tous les métiers de l’artisanat, faire travailler un enfant est très rentable. Certains enfants  sont presque des esclaves. Ils ne perçoivent même pas de rémunérations. Ils sont juste nourris ou logés. Ce qui, pour leurs employeurs, fait office de salaire. Sans parler des mauvais traitements. Plusieurs affaires ont défrayé la chronique sur des personnes qui ont infligé de véritables tortures à leurs « domestiques ». Cela est allé jusqu’au meurtre et des et tentatives de meurtre. C’est dire qu’il  ne fait pas bon être gamin quand on est pauvre et que la vie nous force à travailler pour subvenir aux besoins de siens. Car, il faut le préciser, ces dizaines de milliers d’enfants qui travaillent le font pour aider leurs familles.  C’est une double exploitation. D’un côté, la famille. De l’autre, la société, sans aucun égard ni pitié pour l’enfance sacrifiée.  Ce sont là les tristes réalités de cette journée mondiale contre le travail des enfants. Force est de dire qu’il reste du chemin à faire  au Maroc pour que cette date rime avec bonheur. Pour le moment, elle rappelle juste le calvaire de l’enfance à la marocaine. 






Il tue et mange des morceaux de sa victime

Encore un crime hideux qui secoue les Américains. Cela s’est passé le dimanche, 8 juin 2014, dans le Tennessee aux USA. Un homme de 37 ans a été arrêté chez lui par la police qui l’accuse de meurtre et d’abus sur le corps de Lisa Marie Hyder, une femme de 36 ans. Les faits remontent à vendredi dernier. Le crime est crapuleux et d’une rare violence. Ce jour-là, Gregory S. Hale aurait décapité et coupé les mains et les pieds de sa victime. Pour dissimuler le cadavre, il aurait ensuite placés  les morceaux démembrés dans des sachets en plastique. Il aurait ensuite enterré le torse de la jeune femme dans son jardin. Mais ce n’est pas tout. L’accusé serait allé plus loin puisque la justice affirme qu’il a avoué avoir mangé des parties de la victime. Pourquoi un tel crime et une telle barbarie ? Selon les premiers éléments de l’enquête, l’homme serait sataniste. Il postait régulièrement des mises en scène macabres sur sa page Facebook, ce qui normalement devait attirer l’attention sur lui et sur sa volonté de passer à l’acte un jour. Surtout qu’il a précisé : «Je prends dans mes bras les gens que je déteste, comme ça je connais la taille du trou que je dois creuser dans mon jardin».  

Interview de Hanane Fadili, artiste de la scène : « L’humour est une arme fatale contre l’injustice »

Hanne Fadili présente son show a Casablanca au Megarama, du 14 au 19 juillet. Un spectacle, fort, bien mené, avec des sujets de société très actuels et des textes solides.





 Vous êtes en représentation à Casablanca d, du 14 au 19 juillet au Megarama. Parlez-nous de votre Show ?

Hanane Fadili : Ce sont six représentations au Megarama de Casablanca. J’espère qu’elles vont bien se passer. Vous savez c’est un challenge pour moi. Un défi de tous les jours. Il faut tenir, être prêt, bien concentré pour offrir le meilleur à son public. Tout est dans la préparation et la concentration.

Comment ça se passe chaque jour ? Est-ce qu’on a peur, est-ce qu’on se trompe, on oublie son texte… ?

La magie du théâtre est que ce n’est jamais pareil. Aucun spectacle ne ressemble à l’autre. Ce sont pourtant les mêmes sketchs, les mêmes personnages, les mêmes situations, mais c’est toujours différent.  Le public est chaque soir différent. Moi-même, je suis différente, chaque jour, dans ma constance. C’est ce qui fait que le spectacle se peaufine, s’aiguise, devient plus corsé, plus travaillé, plus maîtrisé. Et puis, il y a l’amour du public. Jai envie de rencontrer les gens, chaque soir, de les voir, de les sentir, de communier avec eux. Ce partage, cet élan  commun et réciproque me nourrit, me porte.

Alors franchement, est-ce qu’il vous arrive de vous planter, de rater un truc ?

Très rarement. Vous savez, je suis constamment dans mes personnages. Je suis dans la spontanéité. La base de mon travail, le fond de mes textes et des situations que je traite est là, je le maîtrise. Et même si il y a un truc qui peut échapper, je l’attrape au vol, je m’en sers, justement dans cette spontanéité pour l’utiliser à servir mon travail. Mais entre nous, le public ne le ressent pas, parce que c’est tellement huilé, ficelé et répété, que cela coule de sources.

La palette de vos personnages est très large, comment vous faites pour passer d’un registre à un autre, avec autant d’aisance ?

Je ressens de l’amour pour chacun de mes personnages. J’en suis imprégnée. Je connais ses travers. Je touche ses forces et ses faiblesses. Je suis dedans à fond, pour ne pas laisser de place pour le hasard. Evidemment mes personnages sont aussi le reflet de qui je suis. Passer d’un registre à un autre est justement la force de ce travail. Savoir allier les concepts, multiplier les niveaux, offrir une large palette au public, à travers plusieurs tableaux, qui ne sont que la vie de chacun de nous, dans nos différences.

Vous parlez des femmes battues, des « petites bonnes », de la drogue… vous faites de la politique sociale en fin de compte ?


C’est ce que je réponds à ceux qui me disent qu’il faut que je fasse de la politique. J’en fais, mais différemment. A ma manière, je traite des sujets brûlants de notre société. Je suis une vraie marocaine. J’aime passionnément mon pays et je veux participer à mettre la  lumière  sur tout ce qui ne va pas. Ce qui doit être corrigé. C’est ma façon d’attirer l’attention sur ce qui est caché. C’est ma manière de donner une voix à ceux qui n’en ont pas. Sans être ni dans la revendication, ni dans l’accusation, mais à travers un discours fin et subtile. À travers l’humour qui est une arme fatale contre l’injustice. J’ai mal pour les femmes battues, pour ces petites bonnes, j’ai peur pour la jeunesse de mon pays qui est en proie aux drogues. Il faut que j’en parle et  c’est ma mission. Mon devoir d’abord de citoyenne. Ensuite, mon crédo en tant qu’artiste.

Vous travaillez avec votre frère Adil. Comment c’est de travailler en famille ?

Ah, il y a des hauts et des bas. Vous connaissez Adil, c’est un homme qui a du caractère. Mais c’est un perfectionniste. Un professionnel. Il sait où il veut me mener. Nous nous concertons sur le spectacle, mais il me coache aussi et me pousse le plus loin possible pour me surpasser. Nous collaborons au niveau de l’écriture. Et la mise en scène est de son cru. Il a imaginé un décor somptueux de simplicité. Du blanc. Il dit que comme je suis un caméléon, le blanc fera ressortir toutes les nuances de mes personnages. Le blanc  servira d’écrin à chaque tableau pour en rendre les moindres nuances. Je dois avouer que le rendu est magnifique.

Parlez-nous de votre père, Aziz. Sans lui vous ne serez pas là où vous êtes.

Absolument. Je souscris. Papa c’est le déclencheur de tout cela. Papa c’est ma base. C’est mon assise. Il est et restera l’âme de ce qu’on fait tous. Vous savez, nous sommes trois générations. Papa, mon frère et moi. Et chacun dans un registre. Mais le fond commun, c’est notre histoire commune. Notre passé, avec papa, à travers ses tournées de marionnettes dans les années 70, de ville en ville, à la rencontre des gens. C’est une richesse absolue pour moi. Et je le dois à la générosité cde mon papa qui est un immense artiste. On a joué les saltimbanques durant notre vie et aujourd’hui, cela nous sert de moteur intérieur parce que nous avons été  élevé dans des valeurs artistiques pures, faites de générosité, de probité intellectuelles et d’amour des autres.






Visite officielle du Roi Filipe VI d’Espagne au Maroc: Sous le signe de la fraternité des peuples

C’est dans la normalité. Entre le Maroc et l’Espagne, les relations sont tellement profondes, qu’il était évident que  la première visite à l’étranger hors Union Européenne, du nouveau Roi d’Espagne, Filipe VI, sera réservée au voisin du sud.  Cette visite officielle de deux jours,  les 14 et 15 juillet, revêt plusieurs symboliques. D’abord, elle consacre la place de choix qu’occupe le royaume dans la politique étrangère espagnole. Ensuite, elle intervient à un moment clefs de l’histoire des deux pays dont les relations ont atteint un grand niveau d’excellence dans tous les domaines. En effet, malgré quelques moments difficiles, très vite dissipés, entre Rabat et Madrid, les relations bilatérales entre les deux pays sont très solides. Placée sous le signe de la performance et de l’efficience, la coopération entre le Maroc et l’Espagne ne souffre aujourd’hui aucune ombre. C’est dans cette optique qu’il faut interpréter cette visite officielle du souverain espagnole, très importante et pour Rabat et pour Madrid. D’abord, il y a les liens d’amitié profonde liant les deux maisons royales. Ce n’est un secret pour personne et le Roi Juan Carlos, qui a abdiqué, et le nouveau Roi Filipe VI ont un amour particulier pour le Maroc et la famille royale avec laquelle ils entretiennent de magnifiques relations. Cette histoire commune, ce partage de valeurs humaines et politiques ancrées dans les valeurs des deux monarchies, ont a, au fil des décennies, donné corps à un partenariat économique des plus importants. Dans ce sens, la qualité des relations bilatérales développée par les deux pays a évolué de telle sorte au cours des dernières années pour faire de l'Espagne en 2012,  le premier partenaire économique du Maroc. Le Maroc et l'Espagne sont aussi les premiers partenaires au niveau commercial. Plus de 800 entreprises espagnoles sont installées au Maroc et emploient des milliers de personnes. Dans cette configuration, le Maroc est le deuxième client le plus important de l'Espagne hors Union européenne, juste derrière les Etats-Unis. Avec un total de 5,508 milliards d'euros de valeur des exportations espagnoles vers le Maroc en 2013, le Maroc demeure la première destination africaine et arabe des exportations espagnoles grâce à plus de 20.000 entreprises qui exportent leurs produits vers le Maroc. Sans oublier que le Royaume attire 52% des investissements espagnols en Afrique. Dans le domaine de la coopération au développement, Madrid consacre chaque année plus de 60 millions d'euros en dons, subventions, microcrédits et coopération financière. Cela implique une coopération accrue dans d’autres domaines clefs comme le tourisme. L’Espagne a mis l’accent ces dernières années sur l'augmentation des liaisons aériennes entre les deux pays, dont le nombre s'est multiplié par quatre. Il faut ajouter que depuis que la crise financière s’est installée en Espagne, plus de 5000 Espagnols ont trouvé du travail dans le Nord du Maroc, dans différents secteurs. C’est dire que plus que jamais, Rabat est incontournable pour Madrid.
L’autre domaine où le Maroc et l’Espagne développent une coopération d’excellente facture demeure, la sécurité et la lutte contre le terrorisme. Comme le soulignent les médias espagnols, à l’occasion de la visite du Roi Filipe VI au Maroc,  la «coopération policière et sécuritaire pour combattre ces deux phénomènes mérite d'être saluée dans les deux pays ».

Sur le plan militaire, plusieurs opérations conjointes ont lieu durant l’année entre les armées marocaine et espagnole, des échanges de technologies, d’expertise et de stratégie dans tout le pourtour méditerranéen et maghrébin. Sans oublier que dans le domaine de la lutte contre l’immigration clandestine, le Maroc remplit avec efficacité son rôle dans une stratégie commune d’abord avec Madrid, ensuite avec Bruxelles.
Sur d’autres niveaux, entre Rabat et Madrid, les intérêts sont immenses.
La coopération culturelle entre le Maroc et l'Espagne, par exemple, est une priorité. Il faut ici citer la coopération entre les universités, la mise en place de programmes en matière de recherche scientifique et aussi dans le secteur archéologique, qui traduit cette histoire commune entre les deux nations, à travers un héritage séculaire où les influences marocaines et andalouses sont toujours présentes.
Plus que jamais, Rabat et Madrid forment un axe, résolument tourné vers l’avenir. Se basant sur leur proximité, leur voisinage, une situation géographique commune et un rôle stratégique de premier ordre, le Maroc et l’Espagne comptent consolider leurs rapports pour un essor commun.