L’un des écrivains américains majeurs du
XXème siècle livre un roman acerbe
sur l’humain. Une plongée dans les méandres des rapports entre semblables.
John Cheever a écrit cinq romans et quelques 200 nouvelles. Après Insomnies, L'Ange sur le pont (éd.
du Serpent à plumes), Déjeuner de famille (éd. Joëlle Losfeld), Le
Ver dans la pomme est le quatrième recueil de nouvelles à être publié en
français. Ecrites
entre 1946 et 1978, ces tranches de vie pourraient sembler d'un autre monde.
Mais rendent toutes compte de notre vie dans ses :moindres détails. On y parle de tout, lotus ces réas de la vie, ces petites gens qui vivent dans l'illusion, des mères qui font mal, des jaloux,
des imposteurs
à la petite semaine, comme ce scénariste de sitcom qui aligne les niaiseries et joue au
poète : « C'est un tricheur, un criminel esthétique, et, devinant ses pensées,
sa femme lui dit gentiment : "Ne t'en fais pas, mon chéri, personne ne le
saura." [...] Il veut mener une vie plus glorieuse, tout du moins gagner
en capacité de réflexion. Il songe même à écrire un poème - un texte sur le
bien et le mal. »
Voilà comment les personnages de Cheever affichent leur âme
mouillée. « Une âme légèrement humide », qui sent « l'eau de
vaisselle », l'eau de Cologne bon marché. Ils aimeraient avoir l'air chic,
riche, mais ne savent pas, ne peuvent pas. Alors, ils font semblant. Ils
appartiennent à la middle class américaine, sont mornes, dociles, osent à peine
de petites révoltes aussi futiles qu'un feu de paille, osent à peine quelques
questions, et puis s'en vont, dormir, boire - oublier. Leur existence semble
n'être qu'un lent naufrage, sans vagues, sans fracas.
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