lundi 8 avril 2013

Le ver dans la pomme de John Cheever



L’un des écrivains américains majeurs du XXème siècle  livre un roman acerbe sur  l’humain. Une plongée dans les méandres des rapports entre semblables.




John Cheever a écrit cinq romans et quelques 200 nouvelles. Après Insomnies, L'Ange sur le pont (éd. du Serpent à plumes), Déjeuner de famille (éd. Joëlle Losfeld), Le Ver dans la pomme est le quatrième recueil de nouvelles à être publié en français. Ecrites entre 1946 et 1978, ces tranches de vie pourraient sembler d'un autre monde. Mais rendent toutes compte de notre vie dans ses :moindres détails. On y parle de tout, lotus ces réas de la vie, ces petites gens qui vivent dans l'illusion,  des mères qui font mal, des jaloux, des imposteurs à la petite semaine, comme ce scénariste de sitcom qui aligne les niaiseries et joue au poète : « C'est un tricheur, un criminel esthétique, et, devinant ses pensées, sa femme lui dit gentiment : "Ne t'en fais pas, mon chéri, personne ne le saura." [...] Il veut mener une vie plus glorieuse, tout du moins gagner en capacité de réflexion. Il songe même à écrire un poème - un texte sur le bien et le mal. » 

Voilà comment les personnages de Cheever affichent leur âme mouillée. « Une âme légèrement humide », qui sent « l'eau de vaisselle », l'eau de Cologne bon marché. Ils aimeraient avoir l'air chic, riche, mais ne savent pas, ne peuvent pas. Alors, ils font semblant. Ils appartiennent à la middle class américaine, sont mornes, dociles, osent à peine de petites révoltes aussi futiles qu'un feu de paille, osent à peine quelques questions, et puis s'en vont, dormir, boire - oublier. Leur existence semble n'être qu'un lent naufrage, sans vagues, sans fracas.  
  

 Le ver dans la pomme. John Cheever. Editions Joelle Losfeld

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire