mardi 16 avril 2013

Le fils de l’autre Une histoire arabe et israélienne


Dans Le Fils de l'autre de Lorraine Lévy, deux bébés,  l'un israélien, l'autre palestinien,  ont été échangés à l’hôpital. Chacun aura le destin de l’autre.   



C’est un exercice à la fois périlleux et sensible. Mais l’idée n’est pas si originale qu’elle n’en a l’air. Quoi qu’il en soit, par les temps qui court, invertir les situations pour faire vivre à l’arabe ce que l’israélien vit et vice-versa peut apporter de nombreux enseignements.  C’est ce que tente dans cet opus, Lorraine Lévy, la réalisatrice du Fils de l’autre à travers l’histoire de Joseph (Jules Sitruk) qui est le fils de parents israéliens d'origine française. À 18 ans, il se prépare à effectuer son service militaire, sans enthousiasme, car il préfère sa guitare. C'est alors que les examens médicaux révèlent un groupe sanguin incompatible avec ceux de ses parents. On découvre ce qui s'est passé: lorsque Joseph est né, un bombardement a bouleversé la maternité, et il s'est produit une involontaire substitution de bébés. C'est un couple palestinien (Khalifa Natour et Areen Omari) qui a hérité de l'enfant juif. Il a grandi sous le nom de Yacine (Mehdi Dehbi), et commence à présent ses études de médecine à Paris. Et de là est enclenché le chassé-croisé des vies parallèles de deux jeunes qui chacun a hérité, malgré lui du destin de l’autre. On y trouve toute la panoplie sur la guerre, les dérives de part et d’autre et l’incapacité d’être par soi-même. Car ici le juif qui est en fait arabe, n’a pas de souci. Et l’arabe, qui est de fait juif, à tous les tracas du monde. Mais au-delà des  clichés, ce film présente deux belles témoignages humains sur l’amour, le désespoir et  l’espoir d’un jour meilleur. Sans être un film qui bouleverse les données, Le fils de l’autre est un gentil essai par les temps qui courent sur la tolérance et la nécessité de réviser certains points de vue archaïques. 

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