L’auteur italien signe un roman
très actuel sur fond de fascisme. En pleine Sardaigne, c’est le destin d’une
femme en devenir qui s’écrit en beauté.
Le
décor est planté. Nous sommes en Sardaigne. Son climat bien particulier, sa
douceur de vie, sa nature et ses multiples atmosphères. C’est là que Mintonia, une petite fille,
a crée son terrain de jeu. Sa grande occupation est de courir dans les champs,
dans la verdure, bercée par le soleil, pieds nus. Paysanne, elle est aussi
atypique. Un peu révoltée, elle a décidé d’apprendre à lire et à écrire pour
forcer la vie à changer. Elle apprendra si bien qu’elle finira lettrée et
racontera sa propre histoire de veuve aux pieds nus. On est donc face à un
journal destiné à une nièce, qui finit en chapitre immense de vie, donnât corps
à ce roman jubilatoire de Salvatore Niffoi. Mintonia aura donc vécu assez pour
écrire et avant cela voir son mari, Micheddu, un rebelle opposé au fascisme,
tombé sous la dictature. Toute l’aridité de la Sardaigne éclate alors au grand
jour pour révéler un monde cruel qui défile en filigrane et sur lequel
s’imprime le destin de la veuve. Salvatore Niffoi signe ici un roman juste et
humain sur l’amour d’une femme. Sur la solitude après la perte d’une bonne
raison de vivre. Un roman d’histoire où se lit une partie de l’héritage de
cette Italie, tellement belle, et si insaisissable. Avec un style épuré, sans
trop de détails, l’auteur italien axe son écriture sur la marche de la veuve
aux pieds nus avec une telle profondeur que l’on voit grandir cette gamine et
se destiner à devenir un personnage clef de la littérature italienne actuelle.
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