L’écrivain irlandais, auteur de la trilogie Michael
Forsythes, signe un autre triptyque dont c’est là le premier volet. Un roman
noir sur fond de crimes et d’une enquête policière pleine de rebondissements.
Belfast
et ses histoires. Cette terre si lointaine et si froide mais où les passions
sont si chaudes. C’est là dans ces contrées gorgées d’histoire ancienne et
récente que Adrian McKinty plante le décor de sa nouvelle trilogie dont c’est
là le premier opus. Et comme toujours en Irlande, ce pays si européen et
pourtant si à part, ce sont les paysages qui impriment leur atmosphères aux
histoires des hommes.
Nous sommes en 1981. Nous sommes dans une région appelée Carrickfergus. Il y a un
homme qui a tenu une grève de la faim et il vient de passer l’arme à gauche. Bobby Sands, c’est son
nom, bouleverse l’ordre établi
avec une mort, pas si attendue que cela. La tension est palpable partout. Sean Duffy doit enquêter sur
un cadavre découvert dans un terrain isolé, avec une main coupée. Tout le monde
connaît la victime ; c’est un homosexuel qui jouit d’une grande notoriété
dans le coin. Suit une deuxième
victime, toujours selon le même modus operandi.
C’est peut-être
là le début d’une longue liste de corps qui vont s’amonceler plongeant
l’enquête dans l’impasse. Et si
c’était un serial killer, bien décidé à en découdre avec le pays st ses
habitants ? Sean Duffy doit
réussir son enquête, mais ce n’est pas là chose aisée quand on est un flic
catholique en Ulster.
Polar cinglant
La
politique est toujours là, tapie quelque part, à attendre en étendant ses
filets qui finissent par piéger un jour ou l’autre. Et c’est sur fond de
tension confessionnelle, avec un macchabé de gay, une main coupée que Adrian
McKinty doit nous balader à travers les méandres d’une Irlande multiformes. Il
y a d’un côté les ravages de la guerre civile irlandaise. Il y a le spectre de
l’IRA, mais aussi la volonté de trouver un peu de paix dans ce champ de
bataille qui demeure ouvert prêt aux déclenchements de toutes les guerres.
McKinty réussit au final à livrer une enquête bien ciselée, avec juste ce qu’il faut d’humour à l’irlandaise,
sans pathos, sans fioritures.
Ce qui touche également dans Une terre si froide,
c’est la présence de Belfast comme
un personnage à part entière, qui juge, regarde, observe, intrigue, en douce,
sans se faire remarquer. Mais tout passe par la ville. Les uns et les autres
sont marqués de fer rouge tant l’histoire de Belfast est lourde, toujours
présente et jamais lue, tout à fait. Sur cet amas de vies, d’attentes, de
pertes, de perditions, de peurs, d’espoirs ajournées, Adrian McKinty construit
le premier chapitre de sa nouvelle trilogie, dans un style pur, qui va à
l’essentiel, sans jamais tomber dans la moralisation plate.
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