jeudi 11 avril 2013

Le lion de l’Atlas ne veut pas se laisser faire


A deux reprises on a tenté de réintroduire le lion de l’Atlas dans son milieu naturel au Maroc. A deux reprises on a laissé tomber. Et là, certaines voix montent au créneau pour une troisième tentative. Le but est de sortir les derniers spécimens de cette variété de lions qui vivaient sur un territoire qui va du Maroc au Soudan, du zoo pour les laisser gambader dans la nature. L'idée est sympathique, mais elle est un peu folle. 

Malgré l’intention louable des défenseurs de ce lion, où veulent-ils le lâcher ? Dans quelle zone ? Que va-t-il chasser? Comment se débrouillera-t-il pour survivre, procréer et fonder une colonie importante qui peut tenir le coup ? On le sait, la première cause de son extermination a été la chasse au lion par l’homme. Ensuite, il y a les modifications de son habitat naturel,  avec les diminutions des espaces forestiers mais également la chasse et la disparition des animaux proies du lion.  Tout un cycle naturel qui a été détruit. Ce qui a fini d’achever cette race noble de félins.

A moins d’être juste un coup de pétard mouillé lancé par quelques illuminés pour faire semblant de s’intéresser à mère nature, qui a franchement cure de ce qui peut advenir du lion de l’Atlas ? Les réalités de l’écologie et de la biodiversité au Maroc sont connues de tous. Personne n’en fait sa priorité. Normal, les priorités sont d’abord à manger à sa faim, trouver un toit pour sa tête et des habits pour sa peau. Que le lion de l’Atlas vive dans un zoo ou crève, qui s’en offusquera ? Certainement pas les millions de Marocains qui pensent que les lions de l'Atlas sont aujourd'hui leurs footballeurs pas bons du tout, qui passent d'une défaite à une autre. 

On a laissé faire durant des années en regardant la nature marocaine partir en fumée.  D’ailleurs, le dernier lion de l’Atlas a été abattu dans les années 40.  Entre temps, les particularités de son territoire n’existent plus.  Plus de gazelles à chasser, plus aucune autre espèce animalière dont il raffole sauf les moutons et les vaches. A moins de vouloir en finir avec le cheptel dans les régions de l’Atlas, le lion de l’Atlas fera mieux de rester couler des jours, on va dire tranquilles, dans des cages, pour amuser quelques rares curieux, en attendant de disparaître définitivement. Parce que c'est ce qui va se passer. 

La faune sauvage du Maroc s’est réduite comme peau de chagrin. La liste des espèces disparues est longue et celle des espèces qui sont en train de disparaitre est tout aussi fournie.  Alors, il faut juste se faire une raison et se consoler en se disant que l’on vit dans un pays où il n’y a plus de place pour la nature sauvage, sauf quelques espèces humanoïdes indécrottables. Celles-là elles ont tout décimé et vont finir par se bouffer entre eux. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire