A
deux reprises on a tenté de réintroduire le lion de l’Atlas dans son milieu
naturel au Maroc. A deux reprises on a laissé tomber. Et là, certaines voix
montent au créneau pour une troisième tentative. Le but est de sortir les
derniers spécimens de cette variété de lions qui vivaient sur un territoire qui
va du Maroc au Soudan, du zoo pour les laisser gambader dans la nature. L'idée est sympathique, mais elle est un peu folle.
Malgré
l’intention louable des défenseurs de ce lion, où veulent-ils le lâcher ?
Dans quelle zone ? Que va-t-il chasser? Comment se débrouillera-t-il pour
survivre, procréer et fonder une colonie importante qui peut tenir le
coup ? On le sait, la première cause de son extermination a été
la chasse au lion par l’homme. Ensuite, il y a les modifications de son habitat
naturel, avec les diminutions des
espaces forestiers mais également la chasse et la disparition des animaux
proies du lion. Tout un cycle
naturel qui a été détruit. Ce qui a fini d’achever cette race noble de félins.
A moins d’être juste un coup de pétard mouillé lancé
par quelques illuminés pour faire semblant de s’intéresser à mère nature, qui a
franchement cure de ce qui peut advenir du lion de l’Atlas ? Les réalités
de l’écologie et de la biodiversité au Maroc sont connues de tous. Personne
n’en fait sa priorité. Normal, les priorités sont d’abord à manger à sa faim,
trouver un toit pour sa tête et des habits pour sa peau. Que le lion de l’Atlas vive
dans un zoo ou crève, qui s’en offusquera ? Certainement pas les millions de Marocains qui pensent que les lions de l'Atlas sont aujourd'hui leurs footballeurs pas bons du tout, qui passent d'une défaite à une autre.
On a laissé faire durant des années en regardant la nature marocaine partir en fumée. D’ailleurs, le dernier lion de l’Atlas a été abattu dans les années 40. Entre temps, les particularités de son
territoire n’existent plus. Plus
de gazelles à chasser, plus aucune autre espèce animalière dont il raffole sauf
les moutons et les vaches. A moins de vouloir en finir avec le cheptel dans les
régions de l’Atlas, le lion de l’Atlas fera mieux de rester couler des jours,
on va dire tranquilles, dans des cages, pour amuser quelques rares
curieux, en attendant de disparaître définitivement. Parce que c'est ce qui va se passer.
La faune sauvage du Maroc s’est réduite comme peau
de chagrin. La liste des espèces disparues est longue et celle des espèces qui
sont en train de disparaitre est tout aussi fournie. Alors, il faut juste se faire une raison et se consoler en se
disant que l’on vit dans un pays où il n’y a plus de place pour la nature
sauvage, sauf quelques espèces humanoïdes indécrottables. Celles-là elles ont tout décimé et vont finir par se bouffer entre eux.
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