Un séminaire
sur le «Tcharmil» a été organisé, le 20 mai 2014, à Casablanca, par
l'Association Relais Prison-Société. L’objectif de cette rencontre, qui arrive
à un moment où le phénomène social fait encore couler beaucoup d’encre, est de jeter toute la lumière sur les tenants
et les aboutissants de ce problème de société à la fois inattendu et
incompréhensible. Comme l’ont souligné les membres de l’association Relais
prison-société, le but donc est de donner à voir quelles sont les sources de ce
phénomène et quelle approche citoyenne adopter pour mieux le saisir, en définir
les contours et comprendre surtout ses ramifications sociales. Cette conférence
devait apporter «les éclairages nécessaires pour entrevoir des pistes d’actions
aptes à contrer le fléau de la déviation de nos jeunes», expliquent les
responsables de l’association. Pour débattre de ce sujet complexe, plusieurs
sensibilités ont été réunies : des représentants des autorités, des journalistes
et des chercheurs qui ont abordé la thématique de: « La délinquance juvénile au
sein de la société marocaine à travers le phénomène du «Tcharmil». Plusieurs
interventions ont pu jeter la lumière sur les réalités de ce que l’on appelle
aujourd’hui « Tcharmil ». A travers
les points de vue de figures comme l’universitaire et sociologue, Jamal
Khalil, un spécialiste des drogues et de leur impact sur les jeunes comme
Taoufiq Jallal ou encore le chef du district Casa-Anfa El Bahri Hamid sans
oublier Sghir Rochdi, premier adjoint au procureur du Roi à Casablanca, ce sont
des visions issues des réalités du terrain qui ont apporté tout l’éclairage
qu’il faut pour appréhender une réelle problématique de société. Pourquoi une
telle résurgence ? Quelles sont les
causes de l’apparition de ce phénomène ? Pourquoi ce cri de la jeunesse et
dans quels visées ? Comment surtout rectifier le tir et aider cette
jeunesse à se ressaisir et à trouver des débouchées dans l’avenir ? Cela
ne peut se faire que par un réel travail de terrain, un accompagnement citoyen
qui mobilise l’ensemble de la nation pour éviter ce genre de dérapages. Comme
l’ont rappelé plusieurs sociologues marocains, ce phénomène est une
manifestation de colère, une alerte qu’il faut prendre au sérieux. Et avec ce
genre de débat, initié par la société civile, autour d’acteurs sociaux engagés
pour la cause nationale, il est évident que les Marocains ont pris le pouls de
cette situation, non seulement au niveau de la sécurité des citoyens, mais
aussi au niveau du débat d’idées pour construire une plate-forme d’échanges et
de dialogue avec les jeunes pour le bien des jeunes.
C'est un espace de partage. Poésie, littérature, cinéma, musique, analyses, interviews, des lectures d'actualité pour communiquer avec d'autres bloggers sur des sujets sérieux avec aussi de l'humour. C'est aussi un espace pour les engagements des uns et des autres pour rendre, un tant soit peu, ce monde moins fou... moins dangereux. Nietzsche disait qu'il y a tant d'aurores qui n'ont pas encore lui. Je le crois volontiers.
jeudi 22 mai 2014
Braquage de l’aéroport de Bruxelles Hassan Baghli, haute voltige
Hassan
Baghli est-il le braqueur de Tanger ? Est-ce la même personne qui a
participé à des faits de haut vol en Belgique, qui s’est réfugié au Maroc,
dirigeant une entreprise, qui est passé à l’acte en braquant un fourgon de
transport de fonds subtilisant un butin de 7 millions dhs ? On s’en
souvient, le 24 février 2014, quatre hommes cagoulés se sont attaqués à un
fourgon blindé au centre ville de Tanger. Coup spectaculaire, modus operandi
déjà connu des services de police, tout porte à croire que c’est l là le fait
d’une bande rompue aux braquages de ce calibre. Pour les enquêteurs marocains,
qui arrêtent Hassan Baghli, le lien est vite fait avec l’affaire du même style
en Belgique. Il s’agit du fameux casse de l’aéroport de Brussels Zaventem, le 18 février 2013. Huit hommes
masqués, déguisés en policiers et lourdement armés, avaient commis l’incroyable
en prenant pour cible un avion de la compagnie aérienne Swiss qui transportait
un chargement de la société Brink's. Les voleurs savaient tout sur ce
transport. Ils avaient bien étudié leur coup, date d’arrivée, chargement,
circuits de passages, sécurité, caméras de surveillance et le timing ficela au
poil pour ne rien laisser au hasard. 38 millions d’Euros de butin dérobé. Que
des diamants ou presque. C’est le casse de la décennie. Très vite, les auteurs
du casse se volatilisent. Un mandat d'arrêt international a été émis sur la bande et
principalement sur un ressortissant marocain. Il s’agit de Hassan Baghli. Le
parquet de Hal-Vilvorde est formel : les soupçons sont lourds et Baghli
est la cible.
Hassan
Baghli fait aujourd’hui partie de la liste des quatre individus arrêtés par la
police marocaine. 36 ans, connu des services de police, Hassan Baghli a grandi
dans le quartier
de Cureghem d’Anderlecht. Quartier difficile, célèbre pour ses accrochages avec
la police. Hassan Baghli a appris là, les bases du crime à grande échelle. Il est fiché au grand
banditisme belge depuis les années 1990. Il est condamné à Bruxelles en 2002 à
dix années de réclusion criminelle pour une dizaine de vols avec violences et des braquages.
Hassan Baghli est aussi recherché en France et à Bruxelles. Pour la police
européenne, il faisait partie du fameux
gang des super-truands Maâche/Bekhti qui préparait un hold-up à Strasbourg. On
s’en rappelle, la police avait découvert un dépôt d’armes et des explosifs dans
un hangar qui devait servir pour le casse du siècle. Baghli est aussi accusé
dans une attaque à main armée contre un hôpital belge pour organiser l’évasion
d’un détenu. Il a aussi été mêle à des tentatives d’homicide volontaire. Son
nom revient dans d’autres braquages armés contre des dépôts de sociétés de
transport de fonds en Belgique et aux Pays-Bas. Bref, c’est un criminel de haut
vol comme on en voit rarement. Hassan Baghli aura donc deux procès. L’un en
Belgique, l’autre au Maroc. Les peines risquent d’être très corsées.
José Anigo s’installe au Maroc
José Anigo, qui a entraîné le club français de l’Olympique
de Marseille, pour la fin de la saison 2013-2014, a été remplacé par le
technicien argentin Marcelo Bielsa. Mais ce n’est pas un limogeage. Au
contraire, José Anigo reste lié au club phocéen et vient s’installer au Maroc.
Il est chargé de mission pour le compte du club pour superviser et recruter des
talents issus de l’Afrique. Il prend Marrakech, où il possède déjà une maison, comme ville de séjour et en fait une
plate-forme de travail pour dénicher les futures pépites du ballon rond. Dans
l’entourage de José Anigo, tout a été mis en place pour qu’il commence son
travail dés cet été. Certains affirment déjà que parallèlement à son poste de
coach sur le banc de l’OM, il portait déjà la casquette du recruteur. On s’en
souvient, il a été présent, il y a quelques semaines, lors d’un match du Raja
de Casablanca pour juger des aptitudes de Mouhcine Mitouali.
Faouzi Skali décoré des insignes de Chevalier dans l’Ordre de la Légion d’Honneur au Sénat français
Faouzi Skali, le fondateur du Festival de Fès des Musiques
Sacrées du monde a été décoré le 12 mai 2014,
au Sénat français. Après un magnifique discours d’éloge sur le parcours
et le travail de Faouzi Skali, lu par Bariza Khiari, première vice-présidente
du Sénat, Christian Cambon, le président du groupe d’amitié France-Maroc,
a remis au nom du Président de la république Française, les insignes de
Chevalier dans l’Ordre de la Légion d’Honneur à Faouzi Skali. La cérémonie fut
grandiose, rehaussée par la présence de nombreuses figures de la politique, des
mondes des arts et de la culture ainsi que de nombreux intellectuels marocains
résident à Paris. Il faut aussi signaler la présence des Ambassadeurs du Maroc
accrédités à Paris et à l’Unesco, respectivement Chakib Benmoussa et Zohour
Alaoui. Lors de ce grand moment de partage qui distingue le Maroc en la
personne de Faouzi Skali, Christian Cambon est revenu sur l’histoire des 20 ans
d’existence du Festival des Musiques Sacrées de Fès. D’ailleurs lors de cette
fête culturelle, l’édition 2014 du festival a été déclinée avec un programme
riche qui marque deux décennies d’ouverture, de partage pour des valeurs de
paix et de tolérance entre les cultures du monde.
Découverte de gaz au Maroc 776 milliards de mètres cubes à Sidi Mokhtar ?
En moins de
deux mois de travaux, le forage de la zone Kamar 1, à Sidi Mokhtar, dans la
région d’Essaouira, a déjà donné des résultats, qualifiés par les observateurs
d’«exceptionnels ». La société britannique, Longreach Oil & Gas Ltd, a
terminé la première phase de ses recherches dans ce gisement, le 8 mai 2014.
Les premières déclarations ayant filtré parlent de découverte importante et de
site riche et prometteur. En effet, les estimations sont colossales. La Chine,
qui suit de très près la grande ruée sur le pétrole et le gaz au Maroc, parle
de réserves en gaz naturel estimées à 292 milliards de mètres cubes. Ces réserves pourraient atteindre
les 776 milliards de mètres cubes.
Pour Amina Benkhadra et l’Office national des hydrocarbures et des mines
(ONHYM) : «ces indices sont des signes encourageants pour poursuivre
l’exploration de cette zone ». Au niveau de Longreach Oil & Gas Ltd,
l’optimisme est de mise. Il s’agit là de «résultats d’explorations très
prometteurs ». Ce qui fait dire à Malcolm Graham-Wood,
un expert britannique, consultant en industrie de l'énergie et conseiller de
banques d’investissements pour les questions de Pétroles et de Gaz, que c’est
là une « découverte très importante ». Il lie d’ailleurs ces annonces
au climat qui règne en Europe sur le conflit avec la Russie à propos des
retombées de la crise ukrainienne sur l’approvisionnement en gaz. Si les
données se confirment, de nombreux analystes britanniques parlent déjà du
Maroc, comme le futur grand pays gazier et pétrolier en Afrique. Ce que les
officiels marocains évitent de confirmer en ce moment. Si les propos très
discrets du ministère de tutelle et du gouvernement, ont changé depuis un mois
exactement passant à plus d’optimisme, il n’en demeure pas moins que Rabat joue
la carte Wait and See. Aucune précipitation. Aucune annonce en grandes pompes.
On gère le dossier avec précautions. Mais la présence au Maroc de plus de 30
compagnies, parmi les plus fiables et les plus sérieuses au monde, comme
Chevron et BP, prouve que le pays a déjà entamé une nouvelle voie dans la
gestion de ses ressources énergétiques. Sans oublier cet appel du ministre de l'Energie,
des mines, de l'Eau et de l'Environnement, Abdelkader Amara, le 15 mai 2014,
aux responsables russes pour qu’ils viennent explorer au Maroc. « La
Russie a une grande expérience et dispose de gros moyens. Nous sommes très
intéressés de voir les sociétés russes explorer dans les bassins sédimentaires
marocains ». Serait-ce là, l’indice majeur qu’attendaient tous les
observateurs pour attester des richesses gazières du Maroc ? Pour
beaucoup, l’année 2014 semble déjà être l’année du tournant pétrolier marocain.
Wait and See.
Cigdem Aslan, héritage anatolien
Dans la catégorie musiques du
monde, programmée cette année pour la treizième édition du festival Mawazine
Rythmes du monde, c’est une voix gorgée de l’histoire anatolienne qui va à la
rencontre des mélomanes. Cigdem Aslan est une voix rare. Cette jeune
stambouliote, qui allie l’art du chant lyrique, au Samaa dans son sens soufi,
en passant par la musique sacrée, se joue des références. Elle brasse, avec
beaucoup d’aisance, héritages turcs, islamiques, grecs, tziganes en les
nourrissant des chants sublimes des steppes de l’Asie centrale et de ses
impacts indéniables sur les répertoires kurdes et arabes. Comme tous les artistes turcs, Cigdem Aslan
c’est d’abord une magnifique voix. Ensuite, il y a la maîtrise, la force du
contenu, une grande présence et complicité avec le public. Le tout mâtiné d’une
belle dose de charme discret.
D’effacement presque, pour laisser la voix porter au plus loin. C’est
d’ailleurs le propre de ce type de musique. Le message est spirituel. On
s’adresse au cœur. On veut prendre le mélomane aux tripes. On te fait vibrer
toutes les cordes de ton âme, en parlant d’amour, de Dieu, d’espoir et de
désir. Le lundi, 2 juin 2014, à Chellah,
rendez-vous est donc donné pour ce qui est déjà annoncé comme l’une des
rencontres musicales majeures de cette édition. Cigdem Aslan, qui maîtrise ce
chant, né dans le Sud-Ouest de la Turquie, pas loin de Izmir, ancienne Smyrne, offre
tout son vécu de kurde alévie, pour offrir une musique qui adoucit vraiment les
mœurs.
“Super Oum” Part One Fatima Mazmouz pose la question de l’identité
Fatima Mazmouz est un grand nom de la photographie marocaine. Artiste
reconnue mondialement, elle expose jusqu’au 27 mai 2014 ses derniers travaux
intitulés, Super Oum, part one. En clair, Fatima Mazmouz se met en scène. Là,
en l’occurrence, elle se prend en photo, enceinte, et pose des questions sur
l’identité, le brassage des cultures, la richesse civilisationnelle marocaine
en relation avec des héritages venus d’autres pays et d’autres horizons. L’acte
suprême d’enfanter est ici mis en abyme. Il ne s’agit pas d’une énième
représentation du corps et de la maternité. Loin de là. Chez Fatima Mazmouz,
c’est une série de questionnements qui affleurent. Qui sommes-nous ?
Qu’est-ce que la naissance ? Quelle identité donner au nouveau-né ?
Quelle est la place de la femme dans la société ? Quelle lecture ethnologique et politique
faire de la femme et de son rôle social
comme assise de la famille ?
Fatima Mazmouz revient à des archétypes de
l’expression artistique. Ces facettes de son corps portant la vie à venir, sont une promesse de
futur. Mais cette promesse se nourrit du passé. Elle se saisit aussi de
différentes références humaines. Fatima se donne à voir en mère déesse
indienne. Elle est catcheuse aux prises avec le temps et la vie. C’est un
modèle moderne très sophistiqué. Elle est plusieurs femmes à la fois. Elle met
en lumière plusieurs référentiels humains qui en disent long sur les origines
et leurs sinuosités historiques. C’est cela le propos de Fatima Mazmouz :
dépasser le premier degré. Creuser des voies de lecture pour approcher la
culture marocaine dans sa multidimension. Ici la grossesse se lit aussi comme
position économique et politique. Enfanter c’est créer un élément
supplémentaire qui devient lui-même productif. Donner la vie, c’est ouvrir le
champ des possibles. Super Oum, ou super maman, c’est le retour amont vers une
source unique, celle du don et du partage. C’est ce qui caractérise ce travail
si généreux, si interrogatif, qui va au-delà de ce qui est dit, pour révéler
des pans cachées du rôle de chacun de nous dans l’élaboration d’un projet de
vie dans la société.
Jusqu'au 27 mai 2014, à la Galerie FJ, 4 rue de la Réunion, Casablanca.
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