Une
étude française, publiée le 19 septembre 2012, fait état de tumeurs cancéreuses
causées par les organismes génétiquement modifiées, OGM. Au Maroc, les
autorités se veulent rassurantes tandis que des voies montent au créneau pour
demander des lois et des législations sur les produits importés d des USA.
Ciel mon maïs. Après plusieurs
épisodes sur l’existence ou la non-existence des Organismes génétiquement
modifiés (OGM) au Maroc, le débat
est aujourd’hui lancé. En effet, déjà en 2002 plusieurs voies avaient alète sur
l’existence de produits OGM en consommation au Maroc. Vite oubliés, ces alertes
ont repris en 2003 et en 2006, puis en 2008, toujours sans suite. Aujourd’hui, c’est l’étude française qui
vient d’être publiée le 19 septembre 2012, qui relance la polémique. Cette étude de chercheurs français affirme que la consommation de
certains maïs transgéniques serait dangereuse pour la santé humaine. Les tests
pratiqués sur des rats ont donné des résultats inquiétant qui sont en cours de
vérification au sein de l’Union européenne.
Réaction
rapide
« Au
Maroc, et en application du principe de la précaution, les aliments
transgéniques sont interdits à la consommation humaine », a affirmé le
ministère de l’Agriculture et des pêches, dans un communiqué rendu public le
mardi 25 septembre 2012. Pour le ministère de l’Agriculture, les Organismes
Génétiquement Modifiés (OGM) ne figurent ni dans les produits importés, ni dans
ceux produits localement destinés à notre alimentation.
Il
s’agit là d’une réaction importante de la part dues autorités marocaines, qui
ont pris les devants pour rassurer l’opinion publique, surtout que le monde est
aujourd’hui secoué, depuis le 19 septembre 2012, par une étude qui prouve que
les OGM provoquent des tumeurs cancéreuses. Le ministère de l’agriculture
marocain insiste sur le fait que
même si la pratique et les législations à travers le monde admettent la
présence d’OGM dans certains aliments destinés à l’alimentation animale, les
variétés de maïs transgénique ciblées par cette étude « ne sont pas autorisées
au Maroc, même pour des fins d’alimentation animale ». C’est on ne peut plus
clair. Pourtant le vide juridique dans ce sens est énorme. De fait, il n’y a
toujours pas de législation sur les OGM au Maroc. Pour un analyste comme Najib
Akesbi ceci constitue une grande lacune pour le contrôle des produits. D’autant
que l’inquiétude sur la présence des OGM dans les produits vendus sur le
territoire national s’est amplifiée depuis l’adoption du traité de libre
échange avec les Etats-Unis en 2004.
Une étude accablante
Face
aux propos rassurants des autorités marocaines, des voix montent au créneau et
affirment que les OGM sont bel et bien dans nos assiettes. Selon Fatima Alaoui,
secrétaire générale du parti des Verts au Maroc, « au Maroc, il faut faire une
étude non seulement sur les rats, mais aussi sur les humains» pour vérifier si
les organismes génétiquement modifiés ont fait leur entrée dans les marchés
marocains ou pas. Pour cette militante écologique, les OGM sont bel et bien
présents au Maroc. Comment peut-elle être aussi sûre ? Sur quoi
s’appuie-t-elle pour avancer une vérité scientifique aussi grave de
conséquences ? Fatima Alaoui rappelle pour preuve une
étude réalisée à El Jadida en 2006, par des ingénieurs français à l’initiative
de son mouvement. Cette étude avait révélé la présence de plants de tomates OGM
dans cette zone. «Les Marocains consomment les produits distribués par des
supers marchés qui importent de tout, c’est là où il faut voir la part des OGM
dans les produits», précise Fatima Alaoui, pour qui, «le problème des OGM est qu’il y a beaucoup d’intérêts
en amont comme en aval.» Quels sont alors les produits visés ? Pour de
nombreux écologistes marocains, il y a d’abord le maïs, le blé, mais surtout
des chocolats, des barres chocolatées et du soja.
Libre-échange
On le
sait, le Maroc importe des denrées alimentaires des USA où l'étiquetage
et la traçabilité ne sont pas obligatoires comme les céréales, les huiles végétales, les sauces et
les additifs. On importe aussi du
Canada des produits comme le soja,
aujourd’hui pointé du doigt par de nombreuses études sur les OGM. Sans oublier
également que le secteur pharmaceutique importe des médicaments et vaccins.
Mieux encore, le Maroc en fabrique à partir d'ingrédients importés et qui
peuvent être des produits biopharmaceutiques. Toutes ses données avancées pour
les détracteurs des OGM au Maroc se trouvent dans nos supérettes. D’ailleurs aujourd’hui, plusieurs marques de
maïs affichent clairement la mention Sans OGM. Cela voudrait-il dire qu’il y a
d’autres produits de la même famille qui, eux, comportent des OGM ? Les
observateurs avancent aussi le fait que plusieurs produits laitiers, des
comptes, des farines, des chips, des fromages et des confitures comportent des
traces de produits génétiquement modifiés. Mais rien n’apparait sur les
emballages. Ce qui fait dire à un
économiste de la place, « que le Marocain quand il fait ses
provisions, il regarde le prix et ne se soucie que rarement des ingrédients ».
Liens
indirects
Il
faut ajouter à la liste des produits OGM, les liants, les rehausseurs de goûts
et les additifs contenus dans les produits agroalimentaires, qui ne sont pas
tous fabriqués au Maroc. Il est donc tout aussi possible de se retrouver avec
des OGM inclus dans les aliments fabriqués localement. Parmi les autres
produits ciblés, on peut citer des produits dont la matière de base peut être
un OGM, comme la farine et la semoule de maïs, l’huile de maïs, les chips de
maïs salées ou encore les corn-flakes et autres sauces à base d’huile de colza.
Il y a aussi des produits dont l’un des ingrédients peut être à base d’OGM. Il
peut s’agir de sirop de glucose, de produits de pâtisserie, de farine de maïs
dans le pain, de biscuits apéritifs, de semoule de maïs, de plats cuisinés, de
charcuterie, de crèmes desserts, de biscottes, de préparations pour desserts
déshydratées, potages, bières, glaces et même des chewing-gum. Amidon,
sorbitol, enzymes, caramel... une longue liste d’additifs est en fait dérivée
du maïs, culture qui a été le plus sujette à transformation génétique.
L’autre point qui inquiète,
c’est que certains agriculteurs ont recours à des cultures spéciales et ciblées
pour des clients étrangers. Ces derniers fournissent eux-mêmes leurs semences pour des produits comme la tomate, le melon,
les plantes, les herbes… qui peuvent être génétiquement modifiées.
Qu’est-ce
qu’un OGM ?
L'OGM est défini par la réglementation
européenne comme "un organisme dont le matériel génétique a été modifié
d'une manière qui ne s'effectue pas naturellement par multiplication et/ou par
recombinaison naturelle". Il s'agit des techniques de génie génétique qui
permettent de transférer dans le patrimoine d'un organisme un ou plusieurs
gènes apportant une caractéristique nouvelle. Les techniques de génie génétique
peuvent être appliquées aussi bien sur des organismes animaux ou végétaux que
sur des micro-organismes. Les gènes introduits, du fait notamment de
l'universalité du code génétique, peuvent provenir de n'importe quel organisme
: virus, bactérie, levure, champignon, plante ou animal. Ce qu’il faut aussi retenir aujourd’hui, c’est que les chercheurs
mettent en garde contre les dangers liés à la consommation des OGM. Ces derniers émettent
des insecticides qui sont présentés par certains chercheurs et par les
industriels comme formidables car on n'aurait alors pas besoin de mettre
d'insecticide. La reproduction sexuée des plantes fait intervenir, pour une
bonne part d’entre elles, la pollinisation croisée, ce qui a pour conséquence
qu’une plante OGM peut parfaitement transmettre les nouveaux gènes à une autre
plante voisine non transgénique appartenant à la même espèce. C’est ce qu’on
appelle la pollution génétique. Celle-ci contrairement à toute les autres
pollutions crées par l’homme est irréversible : elle se transmet de
plantes en plantes sans qu’aucun contrôle soit possible.
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