Paru en 1973 aux Etats-Unis, Great Jones Stret n’a jamais été
traduit en français. Une autopsie d'un suicide symbolique, où
Don DeLillo (né en 1936) livre un
récit initiatique.
C’est simple. Don DeLillo fait
partie des rares écrivains américains, au même tire que Jim Harrison ou Paul Auster, capables de créer des
univers à part. C’est à lui que l’on doit cette formule très
juste sur l’inanité et la mobilité : « Restez immobiles pendant des années, et les choses finiront par se
mettre à tourner autour de vous ».
Et c’est ce qui soustend encore une fois
l’univers romanesque dont il fait preuve dans Great Jones Street. Nous sommes dans un cagibi newyorkais, sur Great Jones
Street, au coeur d'East Village.
Tout va de travers. L’atmosphère est âcre. La
vie prend la tangente. Et c’est l’existence d’une Pop star mystique, en mal de
silence et de substances illicites, qui traduit toute la perdition d’une
société moderne, à la fois aseptisée et anesthésiée. L’icône déchue est bouffée par la paranoïa, un thème majeur
dans toute l’ouvre de Don DeLillo. Il fuit la célébrité en se calfeutrant dans
« une petite chambre de guingois,
froide comme un mégot, qui donnait sur des entrepôts, des camions et des
gravats ».
Le but ? Etre seul, créer du vide, vivre en retrait,
histoire de se retrouver. Dialogues
désespérés, images qui vont droit à l’essentiel, l’écriture de DeLillo est
incisive, forte, tranchante. Elle cadre parfaitement avec l’esprit d’un récit
sur la dissolution de soi dans les méandres d’une ville moderne.
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