mardi 2 avril 2013

Great Jones Street de Don DeLillo


Paru en 1973 aux Etats-Unis, Great Jones Stret n’a jamais été traduit en français.  Une  autopsie d'un suicide symbolique, où Don DeLillo (né en 1936)  livre un récit initiatique.




C’est simple. Don DeLillo fait partie des rares écrivains américains, au même tire  que Jim Harrison ou Paul Auster, capables de créer des univers à part.  C’est à lui que l’on doit cette formule très juste sur l’inanité et la mobilité : « Restez immobiles pendant des années, et les choses finiront par se mettre à tourner autour de vous ». Et c’est ce qui soustend encore une fois  l’univers romanesque dont il fait preuve dans Great Jones Street.  Nous sommes dans un cagibi newyorkais, sur Great Jones Street, au coeur d'East Village. 
Tout va de travers. L’atmosphère est âcre. La vie prend la tangente. Et c’est l’existence d’une Pop star mystique, en mal de silence et de substances illicites, qui traduit toute la perdition d’une société moderne, à la fois aseptisée et anesthésiée.  L’icône déchue est bouffée par la paranoïa, un thème majeur dans toute l’ouvre de Don DeLillo. Il fuit la célébrité en se calfeutrant dans « une petite chambre de guingois, froide comme un mégot, qui donnait sur des entrepôts, des camions et des gravats ». 
Le but ? Etre seul, créer du vide, vivre en retrait, histoire de se retrouver.  Dialogues désespérés, images qui vont droit à l’essentiel, l’écriture de DeLillo est incisive, forte, tranchante. Elle cadre parfaitement avec l’esprit d’un récit sur la dissolution de soi dans les méandres  d’une ville moderne. 

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