jeudi 11 avril 2013

Littérature américaine: Philip Roth arrête l’écriture


L’un des grands écrivains américains vivants Philip Roth a décidé d’arrêter sa carrière d’écrivain. Un fat rare dans les annales de la littérature universelle.


C’est avec quelques petites phrases laconiques que Philip Roth, écrivain américain reconnu mondialement, lauréat de plusieurs grand prix, sauf le Nobel qu’il attend toujours, annonce la fin de sa carrière.  «J’en ai fini avec la fiction. Je ne veux plus en lire, plus en écrire, et je ne veux même plus en parler ». 
Némésis est théoriquement, sauf surprise, son dernier roman. D’ailleurs, l’écrivain n’avait plus rien écrit depuis qu’il l’avait achevé, trois ans auparavant. Il justifie cette décision pour le moins étonnante tout simplement en disant que «L’idée d’affronter encore une fois l’écriture m’est impossible ! ». 
A 78 ans, toute une vie réservée à l’écriture et la littérature, un écrivain au summum de sa notoriété, traduits dans des dizaines d a langues, lance un pavé dans la marre sur le sens même de l’écriture. Il est d’ailleurs le seul auteur à clamer haut et fort que la littérature peut même être une frustration. Le dictat des Lettres voudrait que même quand on n’écrit plus, on fait croire qu’on écrit encore. Il y a les exemples frappants de gens comme Salinger, Truman Capote  ou encore Jorge Semprun.  
Pour Roth, c’est juste le manque de besoin d »écrire qui préside à cet arrêt. Plus envie. Plus de texte. Aussi lucide que cela. Comme toute son écriture qui est au cœur de la vie actuelle grâce justement à cette franchise et cette lucidité. « Je ne pense pas qu’un livre de plus ou de moins changera quoi que ce soit à ce que j’ai déjà fait. Et si j’écris un nouveau livre, il sera très probablement raté. Qui a besoin de lire un livre médiocre de plus ? ». Amen.

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