mercredi 31 juillet 2013

Le désespoir des anges de Henry Kenol


Peu après avoir réussi à s’arracher à la prostitution, une jeune Haïtienne découvre un jour que, sous ses apparences de bourgeoise protégée, la propriétaire de l’hôtel qui l’emploie désormais n’est, comme elle, qu’une femme en souffrance. Mais, durant l’inattendu dialogue qui s’engage alors, la “domestique” ne cesse de voir surgir les images du terrible passé qui a irrémédiablement fait naufrager son destin et brisé tous ses rêves.



Comment ne serait-elle pas hantée par ce jour de triste mémoire où, poussée à bout par les abominables sévices sexuels qui lui étaient, comme à tant d’autres, impunément infligés par des nantis habitués à abuser sans vergogne de la misère de leurs inférieurs, elle a, entre provocation et désespoir, accepté de devenir la concubine du chef de gang qui faisait la loi dans le plus vaste bidonville du pays ? Et comment oublier de quelle déchéance et de quelle dépravation elle a payé sa soumission à ce sanguinaire potentat avant que l’assassinat de ce dernier ne la contraigne à fuir pour échapper à la haine féroce du nouveau “patron” des cités dont elle avait naguère refusé les avances? Dans cet impressionnant roman dont tous les personnages sont embarqués sans retour dans la spirale de la violence, Henry Kénol, s’inspirant de la crapuleuse prise en otage des cités-bidonvilles d’Haïti par des gangs armés au début des années 2000, décrit sans tabou la scène ordinaire d’un enfer sur terre où l’impuissance des victimes rencontre le silence assourdissant du corps politique.
Editions Actes Sud.  

Bon savoir: Attention à deux médicaments contre la montée de lait chez les mamans


C’est une mise en garde sérieuse. L’Agence nationale française de sécurité du médicament (ANSM) a réévalué deux médicaments à la suite de signalements d’effets indésirables rares, mais qui peuvent être graves : accident vasculaire cérébral, infarctus du myocarde, hypertension artérielle, convulsions, hallucinations ou confusion mentale ont été parfois diagnostiqués chez des femmes prenant ces médicaments pour prévenir ou interrompre la montée de lait. Il s’agit de deux médicaments à base de bromocriptine (Parlodel et Bromocriptine Zentiva) qui sont utilisés pour stopper la lactation après un accouchement ou la prévenir après une interruption volontaire de grossesse.   « Ces effets indésirables sont connus et mentionnés dans le résumé des caractéristiques du produit (RCP) depuis 1994 en France, avec notamment la présence de contre-indications et de précautions d’emploi. Malgré ces mises en garde, en 2012, une nouvelle enquête de pharmacovigilance a confirmé la persistance de ces effets indésirables graves, souvent associés à une utilisation non conforme au RCP des médicaments à base de bromocriptine, notamment un non respect de la posologie ou des contre-indications » explique l’ANSM qui demande que ce rapport bénéfice/risque soit réévalué au niveau européen par l’Agence européenne du médicament.


« Chronique d’hiver » de Paul Auster: La vie et rien d’autre


Roman : Le grand écrivain New yorkais, Paul Auster, signe un magnifique texte sur sa vie et son parcours. Décliné à la deuxième personne, « Chronique d’hiver » fait écho à « L’invention de la solitude », écrit il y a trente ans.  




Ce n’est pas là le portrait d’un homme de lettres, un littérateur qui revient sur plus de trois décennies d’écriture pour nous livrer un récit concis, et parfois fier sur la carrière, le travail accompli et autres autosatisfaction. Rien de tel chez Paul Auster, dans ce magnifique livre qu’est « Chronique d’hiver ». L’auteur est un acteur dans un monde qui se crée devant lui et dont il participe aux mutations. A soixante-quatre ans, Paul Auster commence à voir sa vie derrière lui. Le rétroviseur est ici à double sens. Il sert de miroir qui reflète une vie, avec toutes ses variations. Et de lanterne qui luit, loin de vue, pour illuminer ce qui peut venir, ce qui adviendra, ce qui n’est pas encore là.
Tout défile dans le passé. On retrouve le jeune américain, féru de Base Ball, qui aime les femmes et dé »couvre toute la puissance du corps. Puis, on est face à un autre Paul, aux prises avec les contingences de la vie. Amour, passion, déceptions, rage, espoir naissant, et le texte, l’écrit, la page blanche, le livre qui naît.
Quête de soi
Paul Auster fait partie de ces rares écrivains américains qui ont une telle force que le récit rend avec grande simplicité. Comme chez un autre gênât des lettres américaines, Jim Harrison, toute l’oeuvre de Paul Auster est finalement centré sur l’humain. Sur l’homme, ce Paul que l’on connaît depuis L’invention de la solitude, puis que l’on a suivi à travers Léviathan, Tombouctou, Dans le scriptorium, Invisible et tant d’autres romans où il est toujours question du rapport de l’homme à son texte. Une textualité qui n’est pas jamais linéaire, mais qui embrasse la vie selon d’autres exigences temporelles.
Chez Paul Auster, c’est la vie qui prime. La vie et la mort, qui est toujours là, tapie, quelque part, mais qui est jusque-là vaincue par plus fort qu’elle : la volonté de vivre, la force de respirer,  l’infini du mot qui porte le secret des choses en ses confins. C’est cela l’écriture de Paul Auster, une réelle plongée  en soi, pour se retrouver, en son épicentre disloqué, mais toujours opérationnel. Car dans cette œuvre, il n’y a pas de place pour la perfection. Tout est à dimension humain où la peur, l’échec et l’incertitude tiennent aussi une grande place. Humain quoi.

Editions Actes Sud. 260 dhs. 

samedi 27 juillet 2013

Voici la photo terrible de deux individus qui ont chassé un Vautour dans la région d'Azilal au Maroc  et qui le montre en toute fierté. Un crime odieux posté sur la toile en toute impunité. Alors que ce sont là des oiseaux magnifiques, rares et protégés, on se lâche à les traquer et à les montrer comme des trophées de chasse. Écoeurant. 




Le Roi Juan Carlos obtient le transfert d’un détenu espagnol


L’histoire a fait coulé beaucoup d’encre en Espagne. Plusieurs ONG et un groupe de soutient qui a réussi à obtenir plus de 67 000 signatures ont plaidé la cause d’un ressortissant espagnol détenu à Tanger au Maroc, pour trafic de drogue. Il s’agit de Antonio Garcia Vidriel, ancien chauffeur de camion, âgé de 67 ans, arrêté, en compagnie de son fils, au Maroc en possession de 9 tonnes de haschich dans son véhicule. En prison depuis 15 mois, il a été condamné à une peine de 6 ans par un tribunal marocain. Lors de sa visite officielle au Maroc, le roi Juan Carlos a demandé aux autorités marocaines le transfert pour des raisons humaines de santé du détenu en Espagne. Une requête acceptée, puisque Antonio Garcia Vidriel a été livré aux autorités espagnoles, le 23 juillet 2013.

Bon à savoir: Essais cliniques sur des cellules souches humaines


C’était prévisible. Aujourd’hui c’est une réalité scientifique. Les autorités sanitaires du Japon ont donné leur accord pour mener les premiers essais cliniques de cellules souches pluripotentes induites sur l’homme.
Il s’agit là d’une première mondiale.  Ce sont des essais cliniques qui vont être menés sur six patients atteints de dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) dans sa forme humide (la plus sévère). Cette maladie oculaire représente la première cause de cécité chez les plus de 55 ans dans les pays industrialisés. 
Autrement dit, des cellules cutanées prélevées sur les bras des patients vont être reprogrammées génétiquement pour devenir des cellules de la rétine et être réimplantées sur les patients. Pour le Pr Masayo Takahashi et son équipe, il s’agit de faire en sorte que ces cellules adultes reviennent à un stade quasi embryonnaire. Les cellules ainsi modifiées génétiquement devraient exprimer quatre gènes, des gènes inactifs au stade adulte. Ces cellules iPS seront ensuite capables de se multiplier et de se différencier en n’importe quel type de cellules de l’organisme.
Une première étape pour vérifier l’efficacité de la méthode
Dans le cas de l’essai de nos chercheurs japonais, les cellules pluripotentes évolueront si tout se passe bien en cellules de la rétine afin de régénérer l’œil malade des patients.
Cette expérience devrait durer huit mois. Il faudra attendre de connaître les résultats et vérifier l’absence d’éventuels effets secondaires (réaction immunitaire par exemple), avant de passer à la vitesse supérieure.

Jacques Chirac passe ses vacances à Taroudant





Jacques Chirac, l’ancien président français, aime le Maroc. Il s’y plaît tellement qu’une fois n’est pas coutume, il a décidé d’y passer ses vacances d’été. Ses habitudes estivales ont donc été changées pour l’air sain de Taroudant, dans le Sud du Maroc.  Les vacances programmées à Saint- Tropez sont de fait annulées. C’est pour des raisons de santé que ce séjour marocain a été décidé.  A 80 ans, Jacques Chirac a la santé très fragile. Il a besoin de calme, de douceur de vivre, loin du brouhaha et de la cohue de la Côte d’Azur. Ce n’est pas la première fois que Jacques Chirac décide de passer des vacances au Maroc. L’ancien Chef d’Etat à l’habitude de se rendre souvent, chez lui,  à Taroudant, pour des vacances en famille.

Consommation de l’aspartame: La tumeur est dans le goût


C’est l’un des produits les plus décrié par la communauté scientifiques, en juillet 2013, trois études ont démontré les risques de cancer liés à la consommation de l’aspartame.




Si vous croyez éviter le sucre naturel et les risques de grossir ou de tomber malade, en vous rabattant sur des édulcorants comme l’aspartame, c’est là l’erreur fatale. Selon trois études publiées en juillet 2013, eaux USA, en France et en Allemagne, ce produit peut « occasionner des cancer du cerveaux et de graves troubles neurologiques».  Des chercheurs italiens ont démontré que l’aspartame est un produit cancérigène. Et une étude danoise qui fait référence a expliqué les effets de la consommation de boissons contenant de l’aspartame pendant la grossesse. Les résultats de cette étude mettent en évidence une association entre la consommation de boissons édulcorées et le risque d'accouchement prématuré. D’autres effets graves ont été relevés par de nombreux chercheurs. Cancers du foie et des poumons, migraines, céphalées, étourdissements, évanouissements, problèmes de concentration…

Habitudes alimentaires
Mais qu’est-ce que l’aspartame ?  Le rapport du professeur Soffriti nous dit que «l’aspartame est un édulcorant de synthèse découvert en 1965. Il a un pouvoir sucrant 150 fois plus élevé que le sucre. Il est utilisé dans de nombreux produits dits allégés  ou light ». 
En effet, tous les produits dits light s’avèrent très dangereux pour la santé. Les médecins ont pointé du doigt les boissons gazeuses, le chocolat, les confitures, les gâteaux, la confiserie et d’autres produits transformés avec des ajouts d’édulcorants. Le goût sucré est là, mais le nombre des calories n’est plus le même. Sauf que pour les médecins, cette habitude de vouloir manger ou boire sucré doit cesser. C’est, selon eux, la clef du problème. Si le consommateur prend de nouvelles habitudes alimentaires, il peut « éviter la prise de poids, les risques cardiovasculaires, des problèmes respiratoires, des affections de la mémoire et surtout les risques liés au cancer», comme le souligne le rapport danois sur les édulcorants.
Aujourd’hui, l’aspartame génère des milliards de dollars de bénéfices dans le monde. La bataille engagée entre scientifiques et lobbies de l’agro-alimentaire fait rage. Il n’est pas sûr que la science en sorte victorieuse. Surtout que plus de 200 millions de personnes de par le monde sont aujourd’hui des consommateurs réguliers de l’aspartame.




Roman « Le rêve de l'autre » de Milena Hirsh


Milena Hirsch signe un roman touchant sur un homme mystérieux. On devine en filigrane la figure grandiose de l’écrivain égyptien, Albert Cossery.



Le rêve de l'autre est l'histoire d'un homme singulier et mystérieux, que l'héroïne a très peu de temps pour aimer. Mais un beau jour, il disparaît. De temps à autre, il lui envoie une lettre pour l'exhorter à l'attendre car il reviendra, c'est sûr. Parallèlement elle rencontre un autre homme, blessé par la vie, qu'elle installe dans une chambre d'hôtel. Entre eux, ce n'est pas réellement une histoire d'amour mais une relation où chacun se confie et dissipe les douleurs de l'autre. Mais un jour, lui aussi disparaît...
La narratrice s'adresse à un écrivain égyptien mythique, qu'elle rencontre régulièrement dans un café. Il est son oracle, celui qui met de l'ordre dans sa vie. L'ombre emblématique d'Albert Cossery - dont 2013 marque le centenaire de la naissance - règne sur ces pages écrites à la première personne.
Le rêve de l'autre séduit par sa tonalité et par son style. Les promenades nocturnes dans un Paris que l'auteur connaît bien dessinent l'architecture de ce texte mêlant avec talent l'obsession amoureuse et l'errance.
Editions Joelle Losfeld. 

6.692 kg de produits périmés saisis au début du ramadan


La direction régionale de l'Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) dans les régions de Rabat-Salé-Zemmour-Zaer et du Gharb Chrarda Bni Hssen, a saisi durant la deuxième semaine du mois de ramadan d'importantes quantités de produits alimentaires impropres à la consommation. Les opérations menées par les services de contrôle de l'ONSSA ont abouti au retrait du circuit de commercialisation de 6.692 kg de produits reconnus périmés ou impropres à la consommation, indique mercredi un communiqué de la direction régionale de l'ONSSA. Il s'agit de 3.765 kg de viandes rouges et abats, de 713 kg de viandes blanches, 787 kg de produits de charcuterie, 320 kg de lait et produits laitiers, 956 kg de poissons et produits de la pêche et 41 kg de produits de la ruche, précise le communiqué. Les opérations de contrôle ont également permis la saisie de 601 unités d'œufs de consommation, 3,55 kg de margarines, 43 kg de fruits secs, 8 kg de conserves végétales, 1,5 kg de biscuits et 18 kg de pâtisserie, ainsi que de 25 litres de boissons gazeuses, 5,3 kg de thés et cafés, 2,2 kg de chocolats et 4 kg d'autres produits alimentaires, ajoute la même source.
Ces saisies ont été réalisées par les brigades de contrôle de l'ONSSA au cours de 397 sorties sur le terrain, durant lesquelles elles ont visité 1.616 points de vente et des unités de production et de restauration collective.

Le pays imaginé d’Edourdo Berti


Dans les années 1930, au coeur d’une Chine pro fondé ment ancrée dans ses traditions mais qui com mence peu à peu à les interroger, la jeune Ling, à la fois curieuse de la vie et résignée au monde, se sent irré sistiblement attirée par Xiaomei, la fi lle de l’oiseleur du marché.



Un banc de pierre caché sous deux vénérables saules abrite les rendez-vous clandestins des adolescentes. L’idolâtrie pour sa camarade à la peau couleur de lune se nourrit d’infi mes détails, du chatoiement des boutons mordorés de ses vêtements, à la coupe raffi née et rebelle de ses mèches couleur de jais. Quand ses parents cherchent une épouse pour son frère, Ling vante les charmes de sa douce amie dont la présence lui est devenue vitale. L’obstination des familles à vouloir nouer des alliances vient déjouer tous ses plans.

Editions Actes Sud. 

Historiettes, anecdotes et bons mots de Jean-Jacques Schmidt


Faisant suite au Livre de l’humour arabe, cet ouvrage offre aux lecteurs un nouveau moment d’agrément et de dépaysement. À travers ces dizaines d’historiettes qui mêlent le hazl (plaisant) au jidd (sérieux), selon la tradition de l’adab (la culture générale indispensable à l’honnête homme), ils découvriront des aspects étonnants des sociétés arabes médiévales.



En tournant les pages, ils riront aux mésaventures des pique-assiettes, des avares et des arrivistes de toute sorte, ces derniers prêts à subir les pires avanies pour étancher leur soif de pouvoir et de richesse. Ils verront à quel point les cours des califes omeyades et abbassides, où le vin coulait à flots, s’étaient affranchies des interdits de la religion et de la morale.
Les bons mots et les répliques mordantes parsèment ce parcours et illustrent l’objectif de ce genre littéraire caractéristique de la prose arabe : instruire en divertissant.

Editions Actes Sud.

Roman: Le faucon errant de Jamil Ahmed


Nous sommes dans les années 1950, bien avant la montée en puissance des talibans, au coeur de ces zones tribales semi-autonomes situées au carrefour du Pakistan, de l’Afghanistan et de l’Iran, dans une région marquée par le nomadisme et de très anciennes querelles familiales autant que par une opposition résolue à tout pouvoir étatique. Tor Baz n’a que cinq ans lorsque son père et sa mère meurent de s’être aimés au mépris des lois de leur tribu. Il sera recueilli par un vieux chef nomade, puis par un mollah peu ordinaire, avant d’être adopté par une famille qu’il quitte pour devenir le Faucon errant – notre guide tout au long de ces pages. Jamil Ahmad nous fait rencontrer des hommes et des femmes, simples ou d’exception, pour lesquels il éprouve empathie et tendresse sans pour autant occulter la dureté, voire la cruauté dont ils sont capables.



Souvent évoquée, de nos jours, en termes d’enjeux géopolitiques, religieux, ou d’affrontements stratégiques, cette zone névralgique de la planète fait ici, pour la première fois, l’objet d’une approche littéraire qui en révèle toute la complexité, donnant ainsi à comprendre à la fois pourquoi ni les Britanniques, ni, par la suite, les Soviétiques, les Américains ou les Européens n’ont jamais réussi à y imposer durablement leur présence, et pourquoi ces peuples rencontrent de telles difficultés à s’inscrire dans une modernité pacifiée.

Editions Actes Sud. 

Younes Khourassani expose ses tableaux en Jordanie


Le jeune plasticien marocain, Younes Khourassani expose ses derniers travaux en Jordanie en septembre 2013. Une étape suivie par d’autres expositions dans différentes capitales européennes, de Bruxelles à Londres en passant par Amsterdam.




En plus de dix ans de travail, Younes Khourassani s’est taillé une place de porteur de grands espoirs pour les Arts plastiques au Maroc. Très jeune, gorgé de talent, mais surtout un garçon qui a du cœur. Tout son travail est une affaire de tripes. Pour ce natif de Casablanca en 1976, ville où il a choisi de vivre et de travailler, alors qu’il aurait pu partir sous d’autres cieux découvrir d’autres atmosphères. Non, pour lui, « Casablanca est un théâtre à ciel ouvert où je puise à chaque instant l’essence de mon travail ». 
Il faut dire que pour ce fils de la médina, la ville et ses secrets sont un trésor. C’est ici à Casablanca à quelques encablures de  chez lui qu’il décroche en 2001, son diplôme de l’école Supérieur des Beaux arts. Depuis sa vie tourne de son travail. Ce qui l’a mené vers d’autres découvertes.  Il fait alors le tour des expositions internationales où il est invité.  En 2008 à l’UNESCO, au Master Lounge Gallery de Londres en
2002, le Be Advertising au Koweït, toujours en 2002…
Un nom pour l’avenir
On peut se demander pourquoi un tel succès critique fulgurant ? C’est très simple : Younes Khourassani est un peintre qui a du coffre. Il a bien appris ses classiques. Il sait ce qu’est le dessin. Il connaît les multiples variations des couleurs. Et sa profondeur humaine est telle que quand il couche son sujet sur une toile, on est saisi. Younes Khourassani est un peintre qui n’a pas peur d’aller sonder des thématiques sombres, noires, terribles par leur charge émotionnelle. La mort, la douleur, le désespoir, le tout transmué en musique, comme dans cette magnifique séries des instruments de musiques recyclés qui ont repris vie sur les toiles.  
C’est d’ailleurs cette force qui se dégage du travail de Khourassani qui lui a ouvert grandes les portes des plus grandes collections au monde. On retrouve ses travaux au Palais Royal à Londres, 
l’UNESCO à  Paris, à la Société Générale à Casablanca, à la Radio télévision belge francophone, au 
Palais présidentiel au Caire et au ministère de la Culture égyptien. Entre autres acquisitions essaimées un peu partout dans d’autres capitales du monde, de New York à Montréal en passant par Koweït City.  

Escale en Jordanie
Aujourd’hui Khourassani est passé à des œuvres monumentales. Si ces dimensions étaient déjà imposantes. Aujourd’hui les mètres de toiles s’accumulent pour des fresques épiques qu’il est en passe de mettre à jour dans un atelier aux dimensions impressionnantes. C’est que Younes Khourassani voit les choses en grand. Il tente d’ouvrir un nouveau palier devant une peinture marocaine, longtemps restée coincée dans des dimensions standards pour suivre es modes ambiantes et répondre un ordre établi. Dans ce sens, il est très proche de son ami Mahi Binebine, qui lui aussi a façonné le paysage des arts plastiques marocains, en créant de nouvelles techniques et surtout en éclatant les contours classiques des toiles telles qu’elles ont été suivies par de très nombreux peintres marocains.
L’audace est le maître mot ici. Il faut prendre des risques. Quitte à se casser la gueule. L’art n’est-il pas une course en solitaire sans but précis ? N’est-ce pas le chemin qui est plus important ? Chemin et cheminements, car l’achèvement ne fait pas partie du jargon des artistes véritables. Aujourd’hui ; à partir de septembre 2013, c’est une nouvelle destination qui va accueillir les oeuvres de Younes Khourassani. Cette escale en Jordanie n’est que le début d’une saison d’exposition qui mènera l’artiste en Hollande, en Grande Bretagne et ailleurs, toujours avec  ce sens aigu de l’exigence en proposant un travail solide, centré sur l’humain.

Le danger des PCB et des produits chimiques jetés dans la nature au Maroc: Matières premières à effets secondaires


Le Maroc a décidé de combattre les polychlorobiphényles (PCB). Une première phase de ce programme s’est achevée  en juin 2013. La deuxième phase débute vers la fin de l’année pour réduire l’impact de ces déchets chimiques sur la santé humaine et animale au Maroc.

C’est très dangereux. C’est même mortel à long terme. L’exposition chronique aux polychlorobiphényles dits PCB provoque, comme l’attestent tous les chercheurs du monde, et en premier lieu les spécialistes marocains, l’affaiblissement du système immunitaire, endocrinien et reproducteur. Etant des substances non biodégradables et persistants dans l’environnement, ils s’accumulent le long de la chaîne alimentaire et finissent par envahir le sol, l’air, les nappes phréatiques et tous types de sédiments. Ils touchent les animaux, le poisson et surtout l’homme. On peut les trouver dans la nourriture que l’on ingère  au quotidien.  Les spécialistes nous apprennent que la concentration des PCB, qui sont des produits dits « lipophiles » se fait au niveau des tissus gras. On peut donc les retrouver en quantité importante dans tous les types de graisses.
Programme national
Au Maroc, l’industrie a usé et abusé des polychlorobiphényles. L’étendue des dégâts est très importante. Mais la prise de conscience même tardive a fini par avoir lieu. Un programme sérieux a été mis en place pour endiguer les effets dévastateurs de ce type de produits sur la santé humaine et animale. Mais aussi sur la santé écologiques du sol et de la mer. 
En effet, il s’agit là d’un programme important pour le Maroc. Plusieurs entreprises se sont équipées de matériel adéquat pour éliminer les PCB.  Cette initiative, unique en Afrique et dans la région arabe, est accompagnée financièrement par le Fonds pour l’environnement mondial (FEM) et le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). Les objectifs de ce programme national sont clairs : une meilleure gestion des déchets et ensuite l’élimination sécurisées des appareils et des déchets contenant ou contaminés aux PCB. Cela vise en premier lieu les appareils électriques  tels que les transformateurs, les condensateurs, les régulateurs… Pour le ministre marocain de l’Énergie, des mines, de l’eau et de l’environnement, Fouad Douiri, «Le Programme PCB en cours de réalisation depuis 2010 au Maroc, vise la mise en place d’un cadre réglementaire de gestion des PCB, le renforcement des capacités nationales en matière de gestion écologiquement rationnelle des PCB et l’élimination sécurisée, à l’horizon 2014 de l’ensemble des appareils contenant ou contaminés aux PCB inventoriés au niveau national». Un vœu pieux, mais difficile à réaliser.  Toutes les entreprises n’étant pas prêtes, pour des raisons qui leur sont propres de passer à un nouveau type de matériel plus sûr et respectueux de l’environnement et de la santé humaine. 
Collecte et élimination
Quoi qu’il en soit, les premiers résultats de ce programme marocain sont très encourageants, malgré la réticence de certains à passer à un mode de production plus responsable.  De fait, la première phase du plan d’action national a permis l’évacuation de 60 sites concernés par les PCB. Cela a aussi conduit à l’élimination sécurisée de 996 appareils d’un poids total de 600 tonnes appartenant à 19 institutions. Cela a concerné des offices nationaux, des administrations publiques, des sociétés privées, des facultés et des hôpitaux. Pour la période 2013-2014, d’autres objectifs sont ciblés : en premier lieu la mise en place d’une plate-forme juridique pour gérer ce fléau. Ceci passe par l’adoption d’un cadre réglementaire sur la gestion sécurisée des PCB. Ensuite, il faut s’attaquer plus sérieusement à la collecte, l’évaluation et l’exportation de tous les appareils à PCB hors service pour éliminer toute trace de leur impact sur l’homme. Enfin, il faut procéder à la mise en place et l’exploitation d’une unité locale de traitement des appareils en service contaminés au PCB.
Menaces grandissantes
Si l’on ajoute aux effets des PCB  les autres déchets industriels, le tableau est noir. Pire, il faut aussi compter avec les pesticides et les insecticides. Selon des chiffres officiels, l’industrie marocaine produit environ 1,5 million de tonnes par an de déchets industriels. 256 000 tonnes sont des déchets jugés très dangereux pour l’homme. Pourtant, on peut le constater sur le terrain, ces substances toxiques finissent dans la nature, jetées dans des décharges sauvages ou dans les cours d’eau sans aucun traitement ni contrôle.
 On l’a bien vu avec la contamination de plusieurs bassins d’eau, de petites rivières ou même   de certaines zones marines, où l’on déverse les rejets industriels à proximité des grandes villes. Le poisson est contaminé et l’homme en paie le lourd tribut.

vendredi 26 juillet 2013

Tous dopés et tous des zéros


Tout le monde est dopé. Le sport est pourri.  On éteint la téloche et on va voir ailleurs. Car à en croire tous les rapports, mâtinés d’aveux des plus grandes stars, il faut arrêter l’hypocrisie et le dire très haut : le sport de très haut niveau ne marche que parce que les athlètes, dans leur majorité, carburent aux substances illicites.
Lance Armstrong a tout avoué. Ou presque.  Sept couronnes sur le Tour de France. Sept fois recalés. Son éternel dauphin, Jan Ullrich, pour qui j’ai une grande affection, a aussi avoué avoir eu recours aux services du fameux docteur Fuentes. Puis avant le Tour de France 2013, on épingle Laurent Jalabert et ce n’est pas fini. Le 23 juillet 2013, une commission d’enquête du Sénat français publie quelques noms d’autres sportifs, que des cyclistes, dopés à l’EPO en 1998. Marco Pantani y est. Mais aussi Erik Zabel et Mario Cipollini, deux immenses sprinters.
Les enquêteurs ont même dit que des footballeurs français qui ont remporté la Coupe du monde 1998, ont eu recours au dopage. Voilà qui est intéressant. Car depuis très longtemps, on savait que d’autres sports de haut niveau sont touchés. En Espagne, on avait parlé de l’athlétisme, de la Formule 1, du Tennis, de Moto Cross et d’autres disciplines. On l’a bien vu à la mi-juillet avec l’équipe jamaïcaine d’athlétisme, qui a été  éclaboussé par le scandale Asafa Powell.
Alors qu’on arrête de nous bassiner avec le sport propre. Il n’y a presque pas de sport clean quand il s’agit du très haut niveau. Il est vrai qu’il faut trimer, s’entraîner dur, suivre un régime strict, vivre que pour son sport, mais sans d’autres substances, on ne peut pas tenir le coup. Qu’on ne vienne pas me raconter qu’un footballeur qui aligne trois matchs de grande intensité par semaine marche au jus d’orange. Jamais de la vie. Alors que franchir un col hors catégorie comme le Mont Ventoux peut tuer son bonhomme et c’est déjà arrivé quand on n’a pas un petit chouya de quelque chose d’autre qui coule dans les veines.
Les affaires de dopage vont se suivre. Les prochaines années vont nous révéler que le sport où le fric est roi a besoin de grandes performances. Et pour attirer les spectateurs, il faut des sportifs d hors pair. Et ces derniers ne sont que des humains. Pour se surpasser, il faut certes de la volonté et de la détermination. Mais aussi quelques anabolisants, couplé à des hormones de croissances et autres dérives chimiques pour donner du rêve. C’est cela la réalité du sport. Le reste du pipo et de l’hypocrisie de bas étage.


Location d'appartements interdite aux « Africains » à Casablanca: Racisme sur pancartes


Dans le quartier Oulfa de Casablanca, certains syndicats d’immeubles et certains propriétaires ont passé un cap en placardant des pancartes interdisant la location aux Africains.




France24. Com lance un pavé dans mare. U reportage avec des témoins nous montre des pancartes où l’on peut lire : «interdiction de louer des appartements aux Africains ». Raison invoquée par certains propriétaires : «d’abord ils sont mauvais payeurs  les Africains. Et puis, ils  louent pour deux personnes et on se retrouve avec 6 ou 7 personnes qui vivent dans nos appartements.» C’est peut-être vrai, mais les Marocains, pas noirs, le font aussi. Il n’y a qu’à jeter un coup d’œil sur les litiges opposant des locataires mauvais payeurs à leurs propriétaires pour se rendre compte, que le pas franchi aujourd’hui par certaines personnes, est du racisme pur et simple.
Mais cet épisode du quartier Oulfa n’est pas un fait isolé. Dans d’autres quartiers de Casablanca, aux Roches noirs, à Belvédère ou à Hay Hassani et le quartier des cheminots, sur le boulevard Moulay Ismael, la présence des locataires noirs, venus de pays comme le Congo, le Gabon, le Sénégal, le Cameroun ou le Nigéria, pose un problème. Non seulement à certains propriétaires, mais au voisinage.

Voisinage hostile
Les témoignages sont nombreux de jeunes africains qui racontent que sous la pression de certains voisins, ils ont dû quitter les lieux. Là aussi les raisons sont nombreuses. Pour une quinquagénaire de Belvédère  ce sont les mœurs des locataires qui la dérangent : « ils boivent et ramènent des filles. C’est dangereux pour nos enfants »,  assène-t-elle. Là, non plus, ce ne sont pas uniquement les Africains qui ramènent des filles et picolent. Tout le monde le fait. Alors pourquoi, on s’attaque aux seuls subsahariens, étudiants, ou simples travailleurs, ou alors des gens de passages qui attendant un boulot pour subvenir à leurs besoins.
La situation devient de plus en plus compliquée pour les noirs vivant à Casablanca et dans d’autres grandes villes du royaume. Si par exemple, dans l’enceinte de l’ancienne médina de la capitale économique, on trouve  un grand nombre d’africains noirs adaptés et intégrés, sans le moindre problème, dans d’autres zones, malgré la bonne volonté des uns et des autres, la cohabitation passe mal. Pourtant, le Marocain n’est pas raciste au fond. La couleur de la peau na jamais été un critère pour juger les gens, sauf  chez les imbéciles. Et il y en a au Maroc, comme partout ailleurs. Mais d là, à discriminer les gens et de placarder des pancartes leur interdisant la location, c’est là un crime odieux pour lequel on doit juger les fauteurs.



« Delta noir » de Bernice L. Mcfadden: Au nom des droits civiques


Roman. L’écrivain américaine, Bernice L. Mcfadden, publie un roman très inspiré sur le Mississipi. Une grande plongée dans un univers très particulier au sein de la communauté noire américaine.




C’est un roman costaud signé Bernice L. Mcfadden, auteur entre autres de Sugar et Glorius. Beaucoup la compare à la grande Toni Morrison. Mais l’univers haletant donné à lire dans ce Delta noir est à couper le souffle. Nous sommes à  Money dans le Mississippi. C’est une petite bourgade qui ne paie de mine. Nous sommes au début du XXe siècle, mais l’histoire coule sur des années, d’une génération à une autre.  Plusieurs vies s’entrecroisent pour nous mener droit à un fait catalyseur dans ce roman : l’assassinat du jeune Emmet Till. C’est là l’un des événements fondateurs du mouvement des droits civiques des Noirs aux Etats Unis d’Amérique.  Mais l’étincelle qui  a mis le feu aux poudres est la mort d’Esther, une prostituée dont le fantôme passe de corps en corps et influence le destin des différents protagonistes de cette histoire à plusieurs étages.
Histoire méconnue
Car au-delà de l’intérêt déjà immense d’une narration  au détail près sur ces vies éparses qui finissent toutes par converger vers un point nodal, il y a le Mississipi qui coule et qui charrie dans son sillage tant de secrets, de souffrance et de non-dits.  L’image de ce fleuve géant qui lave à grandes eaux les  mystères d’un siècle de douleur est ici magnifiée par un texte limpide et sans fioritures. Bernice L. Mcfadden va à l’essentiel et traite de tout un peuple, avec ses dérives, ses malheurs, ses bonheurs et ses espoirs perdus, sans pathos, mais avec ce qu’il faut de sensibilité pour faire de Money le centre du monde. Il y a des spectres qui hantent chaque page. Des fantômes qui viennent du passé et qui nous disent ce que la réalité veut cacher. Il y a cette force dans le récit qui rend le travail de Bernice L. Mcfadden très proche de celui de Toni Morisson, habitée elle aussi par les mêmes soucis d’une histoire américaine, encore méconnue, celle des noirs, celles de millions de personnes dont on a voulu occulter l’héritage culturel et les identités multiples. Roman puissant, mené de main de maître par une Bernice L. Mcfadden très inpsiré et au fait de son art.


Editions Joelle Losfeld. 

« Pacific Rim » de Guillermo Del Toro: Quand Godzilla fait de la psychanalyse


Le grand cinéaste mexicain Guillermo Del Toro signe un blockbuster très attendu avec Pacific Rim. Entre monstres et effets spéciaux, c’est le gros calibre de cet été.



Avec un budget de 200 millions de dollars, Guillermo Del Toro a fait des merveilles. On connaissait le réalisateur très fort, capable d’aller fouiner dans les bas fonds de l’âme humaine, comme dans l’excellent L’échine du Diable, mais aussi à l’aise avec des films a succès comme «Hellboy», «Mimic», «Le labyrinthe de Pan…»
On est en plein Kaiju Eiga pour les habitués des classiques japonais. C’est histoires de monstres gigantesques comme ceux que nous avons connus dans notre enfance, style Glodorak,  sont ici revisités par le génie d’un réalisateur inspiré.  On est aussi face au pendant de cette culture de monstres avec les Mechas, qui est un genre qui a fait les beaux jours de l’image nippone dans les années 60. Le tout est centré sur des figures en ramures, qui sont robotisées, mais qui peuvent avoir du cœur. D’où l’intérêt de ce film, certes conçu par et pour Hollywood, avec sa dose d’effets spéciaux, son manichéisme et ses combats interstellaires, mais qui va au fond du caché, qui scrute les âmes et tente de sortir du carcan à la Hulk.

Talon d’Achille
Bref, dans Pacific Rim, c’est Godzilla qui va chez le psy. Le monstre a des failles. Il en souffre. Il peut  être vulnérable. Cette Guillermo Del Toro  nous offre des créatures monstrueuses qui sortent de la mer, et qui peuvent balayer l’existence humaine. Mais il y a une volonté humaine derrière ces combats apocalyptiques pour sauver les  hommes. D’ailleurs, les deux protagonistes de "Pacific Rim", jouées par Charlie Hunnam et Rinko Kikuchi doivent trouver une solution pour ne pas céder face aux menaces d’une fin proche et évidente. Le propos de Guillermo Del Toro n’est pas de nous dire aussi bêtement que cela peut le paraître que l’humanité aura le dernier mot. Non, mais qu’il y a cette unité humaine, servie par la science, qui peut faire basculer les choses. Autant les machines semblent indestructibles, autant les hommes peuvent leur trouver un talon d’Achille.  
Avec Pacific Rim, c’est le grand retour de Gullermo Del Toro, créateur d’un genre entre épouvante, science-fiction et drame psychologique, avec une réelle pensée humaine qui sous-tend le tout.  


Réalisé par Guillermo Del Toro
Avec Charlie Hunnam, Idris Elba, Ron Perlman, Rinko Kikuchi, Charlie Day, Diego Klattenhoff, Burn Gorman, Robert Maillet

Cancer de la peau: Une immunothérapie personnalisée


Une équipe de chercheurs de l’école de médecine de Washington, aux Etats-Unis  travaille depuis plusieurs mois sur une forme d’immunothérapie personnelle chez des patients atteints de mélanome, une des formes les plus agressives du cancer de la peau. On le sait, le mélanome cutané est une des formes de cancer de la peau les plus rares mais aussi les plus graves en raison de sa très grande capacité à se métastaser. Il se développe à partir des cellules pigmentaires présentes dans la peau. Pour lutter contre ce cancer, les scientifiques veulent utiliser les propres cellules du patient pour les forcer à mettre au point une réponse immunitaire face aux attaques des cellules cancéreuses. « Le système immunitaire joue un rôle très important dans le développement du mélanome. C’est pourquoi nous avons voulu découvrir si une des molécules que nous produisons, l’interleukin 12p70, pouvait produire une réponse immunitaire contre le cancer » explique le Dr Gérard Linette, qui a dirigé cette expérience. Ce travail s’est avéré très bon puisque  6 des 7 patients atteints de mélanome ayant accepté de participer à l’étude ont eu une réponse positive à cette forme de vaccin expérimental. Et 3 d’entre eux ont même vu la progression de la tumeur ralentir. « Ce sont les patients qui produisent le plus d’interleukin 12p70 qui ont eu la meilleure réponse immunitaire » ajoute le Dr Linette.
 Une bonne nouvelle quand on sait que le Centre international de la recherche sur le cancer a tiré la sonnette d’alarme sur l’augmentation croissante du nombre de mélanomes. Ce type de tumeur particulièrement agressive a plus que triplé entre 1980 et 2005 et ce nombre a même été multiplié par 8 chez les moins de 40 ans. Une explosion qui peut être expliquée par l’usage fréquent des cabines de bronzage et des UV artificiels.