Lucile
Bernard a le sens de la concision. En dix-sept petits récits, elle a su
condenser des vies éparses. Toute une palette de visages et de situations humaines où l’on
retrouve l’essentiel d’une existence. Rêves, déceptions, joies, pardons, départs,
morts, renaissances. C’est un voyage qui est ici offert dans ces nouvelles qui
arrivent peut-être pour faire jour. Donner de la lumière. Aider à accéder à cet
échange, d’abord avec soi, ensuite avec les autres, sur ce qui fait que la vie
est telle qu’elle est et pas autrement.
Dernières
nouvelles avant le jour, c’est surtout le désir d’une femme de raconter la vie
des autres, en revenant vers elle-même dans une recherche de son épicentre.
Toutes ces figures ici données à voir
sont d’une certaine manière, des variations sur le thème précis du soi. A
travers chaque vois, c’est une leçon de vie distillée sans leçons de morale,
encore moins d’ostentation. Mais ce qu’il faut d’écart, de distance, de recul,
pour témoigner d’un parcours, d’une expérience de vie, dans ce qu’elle a de
plus simple, voire de plus élémentaire.
Chez Lucile Bernard, on retrouve
cette volonté certaine d’aller au
fond des choses, de scruter, de plonger la tête là où il faut pour en ressortir avec une tranche d’existence,
bien copieuse, déclinée dans une prose simple, concise et bien serrée. Dernières
nouvelles avant le jour se lisent comme une ligne droite, qui parfois prend des
libertés avec les trajectoires pour offrir d’autres champs à explorer. Et c’est
cette capacité de passer d’une atmosphère à une autre, d’une approche humaine
à une autre qui fait que ces dix-sept nouvelles sont un réel hymne à la vie
dans ce qu’elle a de plus beau, de
plus inattendu, de plus fort.
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