vendredi 22 novembre 2013

L’acupuncture pour lutter contre les ballonnements


 Face à des problèmes d’aérophagie, plusieurs études ont démontré le rôle important de l’acupuncture pour soulager les maux.

D’abord qu’es-ce que l’aérophagie ? C’est la conséquence directe de la déglutition d’air dans le tube digestif. On connait ses symptômes qui peuvent aller des flatulences au ventre gonflé en passant par des douleurs abdominales, très gênantes. Pour éviter des prises de médicaments, certains chercheurs préconisent des méthodes plus douces pour faire face à ce problème de santé qui est de plus en plus répandu dans la société moderne. Le plus conseillé demeure l’acupuncture. Pour les ballonnements chroniques, les médecins nous disent que ce sont là des «symptômes de la colopathie, appelée également  maladie du côlon irritable ». Pour les chercheurs chinois, le rôle de l’acupuncture réside dans le fait de rééquilibrer le potentiel énergétique de l’organisme. Ce qui permet une « prise en charge globale de cette maladie ». Le plus dans cette méthode douce de soins, c’est qu’elle s’adapte à chaque individu.
En effet, les oins prodigués à un malade à tempérament lymphatique, n’est pas le même qui est destiné à un autre au tempérament apathique, ou nerveux. Dans ce sens, le médecin doit adapter ses soins aux réactions de chacun. Car aucun de nous ne peut réagir à l’identique face aux ballonnements. On peut être soulagé par une pression sur l’abdomen,  quand d’autres ont besoin de desserrer leurs ceintures pour mieux respirer. «Certains voient leurs symptômes améliorés par la chaleur, d’autres par le froid ». D’un autre côté, il faut savoir que l’acupuncture agit sur l’anxiété et le stress, qui la plupart du temps favorisent les ballonnements.

En un mot comme en mille de Liu Zhenyun


L’écrivain chinois Liu Zhenyun signe un livre solide qui voyage à travers plusieurs périodes pour relater un pan de l’histoire de la Chine.




Qu'est-ce qui précipite Yang Baishun sur les routes du Henan, loin de chez lui? La colère qui le saisit à la révélation que son père l'a voué, lui, le plus doué de la fratrie, au petit commerce familial de tofu, tandis que ses frères sont promis à la rencontre du vaste monde.  Qu'est-ce qui motive Niu Aiguo à s'engager à dix-huit ans dans l'armée de terre quitte à rester cantonné dans le désert de Gobi? Le désir d'apprendre à conduire, de devenir chauffeur de camion – un métier qui lui permet, rendu à la vie civile, de sillonner la Chine, à l'aventure.
Un lien unit ces deux hommes que les époques et les lieux séparent. En un mot comme en mille se présente comme un aller et retour entre leurs histoires parallèles et pourtant différentes, à soixante ans d'intervalle. Liu Zhenyun y explore le sentiment de solitude, si difficile à supporter pour un Chinois. Car ouvrir son cœur à quelqu'un n'est pas chose aisée dans une société fondée sur des pratiques communautaires qui gomment ce sentiment universel.
À travers une galerie de portraits, de personnages typés de la province du Henan dont on saisit peu à peu les relations et les interactions, les peines et les joies, Liu Zhenyun met en scène l'influence des mots des uns sur l'existence des autres. Au-delà de la satire, il livre une réflexion sur la vie quotidienne en Chine. Renouant avec le style des grandes fresques, il signe là l'œuvre maîtresse de sa maturité.

Trad. du chinois par Isabelle Bijon et Wang Jiann-Yuh
Collection Bleu de Chine, Gallimard.

Le Maroc va régulariser les immigrés clandestins: Légalité pour tous


Le gouvernement marocain a décidé de régulariser la situation des immigrés résidant au Maroc de manière illégale. Une mesure qui entre en vigueur début 2014. Elle s’étalera sur une année pour permettre à tous les immigrés d’en bénéficier.

Les directives royales ont été décisives. Le ministère en charge des Marocains résidents à l’Etranger et de l’immigration a annoncé, le 11 novembre 2013, que le gouvernement marocain va régulariser la situation des immigrés clandestins vivant dans la clandestinité sur le sol du royaume. Dans se sens, des bureaux ont été mis sur pied pour servir les étrangers qui vont désormais entrer dans la légalité, comme des citoyens à part entière, bénéficiant des mêmes droits et prérogatives que tous les Marocains.
Cette vague de régularisation touche tous  les étrangers mariés à des Marocains. Ceci englobe également tous ceux qui peuvent prouver qu’ils ont eu moins deux années de vie commune avec un Marocain ou une Marocaine.  Cette mesure concerne aussi les étrangers en situation illégale mais mariés à des étrangers vivant en toute légalité au Maroc. Cela touche les enfants nés de mariage pour les deux cas de figure cités plus haut. Les étrangers qui bénéficient de contrats de travail d’au moins deux ans peuvent aussi régulariser leur situation.  Il y a aussi  les étrangers qui ont vécu au moins cinq anas s au Maroc et tous les étrangers atteints de maladies graves  et qui sont sur le sol marocain avant le 31 décembre 2013.
Racines africaines
Le gouvernement marocain annonce aussi la régularisation de la situation des demandeurs  d’asile, reconnus par le haut commissariat aux réfugiés au Maroc ainsi que les  sans nationalité dont le nombre atteint 850 personnes selon le ministère des Affaires étrangères. Une commission sera désignée à ce propos sous la tutelle de la délégation ministérielle des Droits de l’homme pour statuer sur les affaires d’asile, les doits de l’homme et la traite des humains.
Ce sont là des mesures importantes qui plient une page du passé et assurent à tous les immigrés vivant au Maroc, dont le plus grand nombre est représenté par les Africains subsahariens, une vie décente, dans le respect de leurs droits. Cela représente aussi une grande richesse pour le pays hôte qui va bénéficier  d’une main d’oeuvre importante, des potentiels humains considérables à même d’aider l’économie marocaine à devenir plus compétitive. Si le Maroc peut absorber pas moins de 30 ou 40 milles immigrés clandestins, c’est un pas en avant dans le respect des droits humains et un signal fort à l’Europe qui, depuis de longues années, ferme les frontières et acculent les immigrés à des expulsions forcées.


Bon à savoir: Les hommes grossissent plus vite après 40 ans


Des chercheurs britanniques ont réalisé une enquête auprès de 10 000 personnes hommes et femmes, nés tous la même semaine de l’année 1970. Les conclusions de ces travaux ne souffrent aucune ombre. Pour les scientifiques, les hommes ont tendance à grossir au début de la quarantaine. Deux tiers des hommes britanniques deviennent obèses ou en surpoids passé 40 ans. Chez les femmes, le phénomène est moins important, même s’il concerne tout de même une femme sur deux.  Ces résultats font écho à d’autres qui démontrent que partout dans le monde, de l’Australie, au Canada, en passant par l’Afrique et le Moyen Orient, les hommes sont plus touchés par des problèmes de poids que les femmes. On a recensé 45 % d’hommes en surpoids et 25 % d’obèses, alors que chez les femmes, 29 % étaient en surpoids et 20% obèses, une fois en atteint le cap des 40 ans.  L’autre point fort de cette enquête révèle que les hommes sont moins enclins que les femmes à considérer leur poids comme un problème pour leur santé, quand il en constitue un. La majorité ne considère pas que son excès de poids comme une menace pour sa santé. «Le surpoids des hommes s’est tellement banalisé qu’ils ne se rendent pas compte qu’il représente un risque pour leur propre santé », explique le Dr Alice Sullivan, de l’Institut de l’éducation à l’Université de Londres. «Et ils ont donc moins de chances d’être sensibles à nos messages de prévention ». Ceci dit, les hommes n’ignorent pas que le surpoids et l’obésité surexposent aux maladies cardiovasculaires et que l’activité physique et l’alimentation permettent de baisser le risque.  

Bon à savoir: C’est bientôt la fin des thermomètres en mercure


Enfin. Depuis le temps qu’on l’annonçait, c’est là une décision importante. En effet, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a demandé, le 11 octobre 2013, aux pays membres l'élimination, d'ici 2020, des thermomètres médicaux et des appareils de mesure de la tension contenant du mercure. Pourquoi ? C’est simple : «Le mercure et ses différents composés sont une préoccupation pour la santé publique mondiale et ont toute une série d'effets graves sur la santé »,  affirment les grands spécialistes au niveau de l’OMS. D’ailleurs, c’est connu d’après de nombreuses études, le mercure peut accuser des dommages cérébraux neurologiques, en particulier chez les jeunes. Dans ce sens, l’OMS va mener une opération d'envergure avec l'ONG Health Care without Harm, sous le signe "pour des soins sans mercure d'ici 2020".  Il faut savoir que cette convention autorise l'utilisation du mercure dans les thermomètres jusqu'en 2020 avec des exceptions pouvant repousser ce délai à 2030. Mais de nombreux chercheurs pensent que  les conséquences pour la santé du mercure «sont si graves que tous devraient s'efforcer de respecter la date cible de 2020 fixée dans la convention ».  Certaines études ont également démontré que le mercure peut notamment avoir des effets néfastes sur les reins et le système digestif. Le directeur général de l'OMS, Margaret Chan précise que son organisation «Avec l'accord de Minamata, va faire beaucoup pour protéger définitivement le monde des conséquences dévastatrices pour la santé du mercure».   

Le Marocain est un klaxonneur-né et il le revendique


On devrait organiser le prix quotidien de la plus stridente cacophonie au monde. Le Maroc battrait à plates coutures le Nord du monde et quelques pays de l’Asie. Mais il croisera le fer avec l’Inde, le Pakistan, le Nigeria et l’Egypte pour le titre final, celui du klaxonneur le plus aguerri de la planète. 

N’allez pas croire que éclater les tympans aux gens n’arrive que dans les grandes villes, sur les grandes artères, au moment des rushs de la circulation. Non, ce sport n’a rien à voir avec les bouchons et les embouteillages. Faites un tour à Ain Taoujtate à 11 heurs du matin ou 17 heures de l’après-midi, il y a toujours quelqu’un qui va casser net l’ambiance en poussant sa mélopée. Car le Marocain, quand il klaxonne, c’est un ersatz de colère qu’il exprime. Entre nous, mieux vaut nous casser les oreilles, au figuré, que nous casser la gueule, au propre.

Vous avez vu dans les carrefours comment on appuie sec et longtemps q sur le klaxon ? Toute la rage du monde y est exprimée. Un copain psychiatre m’a dit qu’il fallait étudier le degré  du bonheur marocain à l’aune des klaxons. Une étude inédite, il faut le dire. Et on peut croire mon pote, connaisseur en soubassements de l’âme, il y a des enseignements à prendre.

C’est même devenu une seconde nature chez de nombreux cas. Si la personne ne klaxonne pas, elle peut faire un malheur en rentrant à la maison. Elle peut taper sa femme, massacrer ses gosses ou faire un scandale avec les voisins ou les collègues au bureau. C’est que le klaxonneur marocain a besoin de sa dose.
Ne croyez pas, non plus, que c’est la une pratique masculine. Loin s’en faut. Les femmes y mettent des variantes.  Qui nous gratifie d’une mélodie hachée. Qui pousse le zèle à faire défiler toutes les gammes du répertoire national. Parce que le rythme marocain des klaxons a une teinte locale.

Certains vont même jusqu’à  changer leur klaxon pour plus fort, plus sophistiqué. C’est un métier qui rapporte, faut pas croire. Je veux le plus fort, le plus criard, le plus perturbateur. Je veux faire chier le monde pour qu’on sache que j’existe. Eh oui, chacun son dada et sa marque de fabrique.

Ne dit-on pas avec un grand historien que l’une des grandes moralités de tous les temps est cella attestant qu’il faut crier plus fort, faire le plus de bruit pour se faire entendre ? Voyez bien que le Marocain a atteint un degré métaphysique dans sa relation avec la nuisance.  Non seulement, il cultive sa passion, mais il s’entretient, il s’exerce tous les jours.  Doublement salutaire, on évacue en empoisonnant la vie des autres. Qui dit mieux.




« La voie soufie » de Faouzi Skali Essence et esprit de la tradition


L’anthropologue et ethnologue Faouzi Skali a signé de nombreux ouvrages de référence sur le soufisme. Autorité dans le domaine, son ouvrage La Voie Soufie est aujourd’hui considéré comme un incontournable pour saisir l’essence du soufisme.




Le soufisme chez Faouzi Skali est d’abord une histoire d’amour. Il n’est de spiritualité sans passion. Et sans pathos, dans le sens premier du terme. Ce dernier est d’ailleurs toujours conjugué à une certaine catharsis de l’esprit et de l’âme. Ensuite, le soufisme est une voie. C’est un cheminement qui va de l’être au monde et du monde à l’être dans une communion qui va au-delà des contingences ambiantes qui font la perception dans  son acception la plus usuelle. Faouzi Skali explique sa démarche dans  ces mots : «Percevoir le soufisme du dedans. Comprendre sa perception du monde. C'est ce que, dans ce livre, j'ai essayé de rendre communicable dans une certaine mesure. Cela répond à l'expérience vécue de la voie qui en a nourri l'écriture. C'est d'elle que naît cette vision intérieure-extérieure à partir de laquelle j'ai voulu esquisser ici certains aspects de l'initiation spirituelle en Islam. Voie métaphysique, essence et esprit de la tradition. Voie d'amour et de connaissance.»
Esprit infini
Ce périple intérieur de l’être est la voie sacrée pour se connaître. Elle est faite d’initiation, d’expériences métaphysiques et philosophiques profondes qui ont pour but de révéler l’humain à soi. Pensée sui generis, la voie soufie fait du recueillement et de la méditation deux socles importants pour pénétrer aux tréfonds de soi. Elle est aussi une clé de lecture pour comprendre les nombreuses ramifications de l’Islam, en tant que pensée, que mode de vie spirituel mais aussi comme une religion de lumière où le savoir tient une place très importante.
Dans ce livre à la fois didactique et analytique, Faouzi Skali nous rapproche de l’islam d’une manière très personnelle. On sent le lien entre le divin et l’humain toucher à des profondeurs insoupçonnées pour peu que l’être en nous trouve en lui les voies cruciales pour se connaître et embrasser l’infini de l’esprit.

Il a été désigné par l'ONU, au titre de l'année 2001 parmi douze personnalités mondiales ayant contribué au dialogue des civilisations. Chez Albin Michel, il a publié Futuwa. Traité de chevalerie soufie, La Voie soufie et Traces de lumière.


Collection Spiritualités vivantes. Editions Albin Michel. 

Fouilles archéologiques au Maroc Découvertes d’ossements d’anciennes espèces d’éléphants


Des fouilles effectuées par des chercheurs marocains et portugais  dans la localité d'Anchrif, dans le village de Taghroute, dans la province de Boulmane, ont révélé l'existence de restes paléontologiques sous forme d'ossements de Proboscidiens, une espèce ancienne d'éléphants.


Encore des preuves de l’existence d’une grande richesse paléontologiques au Maroc, et ce, dans différentes régions. Cette fois ce sont des chercheurs marocains et portugais  qui ont trouvé près du village de Taghroute, dans la province de Boulmane, des restes paléontologiques sous forme d'ossements de Proboscidiens, une espèce ancienne d'éléphants. Il s'agit de deux défenses. La plus complète mesure 1,58m de longueur. On parle aussi de deux crânes, des fragments de dents, des extrémités proximales et distales de fémurs, d'os du bassin et d'omoplate, de côtes et bien d'autres fragments osseux parfaitement incrustés dans un sédiment compact. Il a fallu beaucoup de temps aux chercheurs pour sortir les éléments de la dure couche de terre qui leur a posé de nombreux soucis. Pour les scientifiques marocains, il s’agit, selon les premières conclusions d’un paléo-lac de haute montagne. D’ailleurs, il en existe plusieurs dans tout le Moyen-Atlas. D’autres futures études vont se pencher sur cette géologie pour en révéler toutes les strates, ce qui peut conduire à de nouvelles découvertes paléontologiques.
Sur un autre plan, l'analyse taxinomique des crânes et des dents de l'éléphant découvertes va permettre aux chercheurs  d'identifier le groupe d'éléphants auquel elles appartiennent. On penche déjà pour le Loxodonta, qui date du début du Pléistocène moyen, ou l'Elephas, qui lui appartient à la deuxième moitié du Pléistocène moyen. Il faut aussi souligner ici que ces fouilles, effectuées en septembre 2013 dans le cadre d'un programme de recherche mené par une équipe mixte de l'Institut national des sciences de l'archéologie et du Patrimoine et l'Universidade Nova de Lisboa du Portugal, ont permis également de découvrir des objets d'une industrie lithique très ancienne remontant à la civilisation préhistorique dite acheuléenne. Les scientifiques nous informent que cette industrie comporte des bifaces et des hachereaux typiques de cette civilisation caractéristique de l'Afrique du Nord. Ces découvertes font de la localité d'Anchrif un gisement archéologique remontant au Pléistocène moyen et qui vient enrichir la carte archéologique de tout le Moyen-Atlas marocain. 

Report du projet de loi contre le harcèlement des femmes On achève bien les femmes


La loi contre le harcèlement sexuel est renvoyée aux calendes grecques. Des points de discordes persistent sur la mouture finale.  Pas étonnant si les principales ONG affirment ne pas avoir été consultées pour apporter leurs expériences.


Jeudi 7 novembre 2013. Conseil du gouvernement.   Un rendez-vous attendu par des millions de femmes marocaines et par toute la société civile. A l’ordre du jour, des discussions sur le projet de loi contre le harcèlement sexuel des femmes au Maroc. Un vaste chantier. Très attendu par toute la population et les ONG. Mais qui aura avorté. Motif. Des dissensions au sein du gouvernement d’Abdelilah Benkirane sur des détails, importants, selon le chef du gouvernement. D’abord, le premier point soulevé est ce point qui incrimine l’un des conjoints en cas de conflit  à propos de biens commun. Si la nouvelle loi devait qualifier de vol tout abus de la part d’un des époux, plusieurs sensibilités au sein du gouvernement pensent qu’on ne peut pas parler de vol au sein d’un couple marié. Les liens sacrés du mariage étant au-dessus des contingences matérielles.   En effet, de nombreuses affaires, traitées devant la justice ont mis ce point sur la table. Les époux s’attaquent et s’accusent de faire main basse sur de l’argent, un compte en banque ou encore des meubles… Difficile, certes de parler de vol quand on a partagé une vie et fondé un foyer. Mais il reste qu’il y a souvent des abus contre les femmes. D’où l’importance de poser un tel sujet sur la table pour déterminer la procédure à suivre.

Points de discorde
L’autre pomme de discorde dans ce projet de loi concerne les peines. Pour plusieurs membres du gouvernement, elles sont jugées «trop sévères». Les harceleurs dans les rues pourraient risquer une peine d’un mois à deux ans d’emprisonnement ainsi qu’une amende de 1 000 à 3 000 dirhams. Il faut aussi préciser que «cette peine est doublée si ce délit est commis par un collègue  dans le cadre professionnel ou par des personnes chargées de veiller à l’ordre ou à la sureté dans les espaces publics», peut-on lire dans la mouture reportée dudit projet de loi. Et pour éviter toute confusion, le gouvernement a            défini le harcèlement comme suit : le harcèlement sexuel est «tout acte importun à l’encontre d’un tiers dans les espaces publics à travers des actes, des propos ou des gestes à caractère sexuel ou dans le but d'obtenir un acte de nature sexuelle». Le seul hic pour certains responsables d’ONG, est le fait que parfois, le harcèlement n’est pas à sens unique, visant uniquement les femmes. Il peut aussi être commis contre des hommes. Alors dans ce cas, que prévoit la loi ? Il faudra donc attendre que la commission ad hoc, désignée par le gouvernement, étudie le projet des lois et trouver les bonnes formules pour établir une loi sans failles au services de tous les citoyens.

Résistances islamistes

Ce projet de loi portant sur le harcèlement sexuel a été élaboré par le ministère de la Solidarité, de la Femme et du Développement social, en collaboration avec le ministère de la Justice et des Libertés. Il est donc une émanation du parti du PJD en la personne de deux ministres pjdistes, Bassima Hakkaoui et Mustapha Ramid. Il aurait été, selon de nombreuses associations et ONG nationales, un travail en solo par madame Hakkaoui sans consultations préalables avec des acteurs du terrain. De nombreuses entités comme l’Association marocaines de lutte contre la violence à l’égard des femmes, ou encore l’Association démocratique des femmes du Maroc (ADFM) affirment ne pas être du tout au courant de ce projet de loi. Pire, plusieurs militantes, connues pour le travail sur le terrain, au contact quotidien avec les femmes, soulignent qu’elles ont appris qu’il y a un projet quand elles ont lu la presse nationale. Ce qui fait dire à Samira Bikardem de l’AFDM, que : «A notre connaissance, il n’y a jamais eu un projet de ce genre. Le seul projet dont nous sommes informées aborde le harcèlement sexuel dans le cadre d’une loi globale contre le phénomène de la violence à l’égard des femmes, élaboré du temps de Yasmina Badou au poste de ministre de Développement social, de la Famille et de la Solidarité (2002- 2007). Seuls quelques paragraphes y étaient consacrés au harcèlement sexuel. A ce jour, nous ne savons pas ce qu’il en est.».

Réalités du terrain

On comprend aisément que les ONG marocaines montent au créneau et dénoncent ce travail en solo de Madame Hakkaoui. Ce sont ces femmes militantes qui maîtrisent les réalités quotidiennes du harcèlement, qui n’est pas uniquement sexuel, amis aussi moral et psychologique. Cela va au-delà d’une drague poussé à l’extrême et mâtinée d’insultes voire de violence physique. Le harcèlement  se vit au travail par des patrons qui insultent, invectivent, rabaissent leurs employées femmes. Les hommes aussi y passent souvent. Dans ce sens, il aura fallu au moins contacter des centres d’écoute comme Nejma et d’autres qui reçoivent chaque jour des plaintes de femmes appartenant à toutes les catégories sociales et toutes les tranches d’âge. Pourtant, les préparatifs de ce texte de loi ont été faits sont que les militantes marocaines ne soient impliquées ni dans les concertations, ni pour affiner des points précis.  Certains militants y voient la main mise du PJD sur cette loi. Pour eux, «le parti islamiste au pouvoir a même voulu revoir à la baisse les peines pour les harceleurs. Tout comme cet aspect d’abus sur les biens de la femme par l’époux. On voit bien qu’on veut appliquer la charia  à la lettre alors que les réalités marocaines demandent une vision différente, certes en respect de la religion, mais adaptés au monde où on vit ».  Autrement dit, et c’est là un point commun à presque tous les militants contre la violence faite aux femmes, il faut des lois sévères, à tous les niveaux, contre la violence  verbale, psychologique, morale et matérielle, pour stopper l’hémorragie vécue par les victimes féminines dans une société au lourd passif machiste et pour qui seuls les mâles ont raison. « Curieux quand même qu’une femme ministre cautionne un tel état de fait qui laisse traîner les choses alors qu’entre temps des millions de femmes souffrent au quotidien », concluent plusieurs activistes de la société civile.


  

Réparation des tissus humains La génétique fait un pas en avant


Des chercheurs américains ont découvert, début novembre 2013,  que la réactivation du gène Lin28a était capable de relancer le métabolisme cellulaire et réparer les tissus et les os.  





C’est un coup de tonnerre dans les milieux scientifiques. Des chercheurs de l’école de médecine de Harvard ont travaillé en laboratoire sur un sujet très pointu : la manipulation génétique à des fins médicales. Les scientifiques américains ont réussi à faire repousser des poils et des doigts chez des souris en manipulant un gène, connu sous le nom de Lin28a. Dans les milieux scientifiques, il s’agit là d’un immense pas en avant pour la recherche génétique qui apporte de nombreux acquis à la médecine. En effet, le gène en question a la capacité «pour coder une protéine capable de régénérer les cellules, de réparer et de cicatriser des tissus. ». Pour les spécialistes, ces tests ont permis de comprendre de façon claire que « c’est la baisse de Lin28a qui expliquerait le déclin des cellules.» Et donc le vieillissement et l’apparition de nombreuses maladies.  Face à de tels résultats, les chercheurs américains ont donc pensé inverser ce phénomène en réactivant ce gène chez des souris adultes pour voir si l’effet contraire peut se produire. L’expérience s’est avérée spectaculaire. Cette démarche scientifique a la capacité d’inverser les effets et de guérir de manière spectaculaire.  D’ailleurs, forts de ces  expériences concluantes,  l’équipe américaine a publié ses conclusions dans la revue Cell.  

Espoirs scientifiques

Tous les participants à cette série de  travaux en laboratoire, ont confirmé qu’en «présence de ce gène le métabolisme cellulaire des rongeurs s’est bien accéléré. La protéine Lin28 a été détectée dans les cellules souches embryonnaires mais aussi dans les mitochondries, les usines à énergie des cellules, ce qui expliquerait la régénération des tissus.», soulignent les chercheurs. Poyr le Dr George Daley, directeur du programme de transplantation de cellules souches pour enfants de Boston, chercheur à l'Institut médical Howard Hughes et auteur principal de l’étude «C’est la première fois que le métabolisme semble une stratégie possible pour améliorer la cicatrisation et la réparation tissulaire, pourtant c’est bien le métabolisme de base qui limite la vitesse de réparation des tissus ». Comprendre ce paradoxe a donc mené les chercheurs à d’autres possibilités de recherches pour mieux cerner cette médecine de pointe où la génétique apporte depuis quelques années de nombreuses réponses.
Pour les chercheurs, cette découverte pourrait servir dans le futur à élaborer de nouveaux médicaments capables de «réparer les tissus chez les humains », et soigner des blessures après un accident.  

Festival International du film de Marrakech 2013 Le cinéma à son zénith


La 13ème édition du festival international du Film de Marrakech annonce une cuvée de choix, avec un immense président du Jury en la personne de Martin Scorsese. Sans oublier les Masterclass, les hommages et des  invités de prestige.



Melita Toscan du Plantier, la directrice du Festival international du film de Marrakech (FIFM) nous disait à l’occasion du dixième anniversaire de ce grand rendez-vous culturel, que la particularité d’une édition résidait essentiellement en sa nouveauté «La particularité d’un Festival c’est que tous les ans c’est particulier puisque chaque film est différent ». La particularité de cette année,  c’est d’avoir une sélection de nouveaux films, de nouveaux hommages, de nouvelles leçons de cinéma, d’une nouvelle cinématographie représentée par la cinématographie scandinave, avec la présence d’une icône en la personne de Mads Mikkelsen, acteur danois de rang mondial, que l’on a pu voir récemment dans deux bons films : «Royal Affair» et «La chasse». 
Sélection maîtrisée
Mais le clou de la fête demeure ce coup d’éclat qui a permis de faire siéger Martin Scorsese au fauteuil de président  pour cette 13ème édition qui se déroule du 29 novembre au 7 décembre 2013. «Je suis très heureux d’être le président du jury du Festival du film de Marrakech cette année et je remercie SAR le Prince Moulay Rachid, président de la Fondation du festival, pour sa gracieuse invitation». Il faut dire que Martin Scorsese est un habitué du Maroc. Il y a déjà tourné deux films « La dernière tentation du Christ » (1988) et «Kundun » (1997).  «J’ai fait deux films au  Maroc, ce qui m’a permis d’admirer l’esprit du peuple marocain et la beauté de sa culture. J’ai hâte de découvrir les films venant du monde entier présentés dans ce Festival unique», insiste le réalisateur de « Taxi Driver » ou « Raging Bull », entre autres œuvres magistrales. Martin Scorsese est entouré, pour diriger ce jury,  de Patricia Clarkson, de Marion Cotillard, de l’actrice iranienne Golshifteh Farahani, et des réalisateurs  de bonne facture tels que l’Allemand d’origine turque Fatih Akin, l’Indien Anurag Kashyap, la Marocaine Narjiss Nejjar, le Coréen Park Chan-wook et l’italien Paolo Sorrentino.
Master festival
Mais Marrakech marque toujours par sa sélection. À parcourir la liste des films et des cinématographies présentes cette année, on voit que Bruno Barde, le directeur artistique du FIFM, a sillonné le monde pour trouver des perles, de nouveaux visages, de nouveaux talents, qui viennent à Marrakech, pour lancer de grandes carrières futures. Japon, Maroc, USA, Argentine, Allemagne, Suède, Corée du Sud, Pologne, Danemark, Lituanie, Mexique et Italie… Bref, c’est un tour du monde pour découvrir ce qui se fait de mieux en termes de 7 ème art.
On ne peut parler du FIFM, sans parler des Masterclass, lancés en 2007. Ils sont devenues un rendez-vous incontournable du Festival International du Film de Marrakech. En 2012, nous avons eu des calibres comme Darren Aronofsky, Jonathan Demme ou encore Matteo Garrone, ils ont succédé à des noms commè Martin Scorsese, Jim Jarmusch, Emir Kusturica, Jean-Pierre et Luc Dardenne, Francis Ford Coppola et tant d’autres encore... Cette édition 2013 voit la participation de cinéastes qui ont des univers à part, une vision du cinéma et un langage spécifique pour dire les choses. James Gray, Abbas Kiarostami, Bruno Dument, Nicolas Wending Refn et le penseur Régis Debray.   





mardi 19 novembre 2013

« Machete Kills » avec Danny Trejo


Le grand rélaisatuer Robert Rodriguez donne suite à son personnage de machette avec un excellent Danny Trejo qui s’affirme comme un grand parmi les grands.



C’est simple. Là où joue Danny Trejo, on est preneur. Ce type arbore une gueule pas possible, avec un corps passé au burin et joue à la perfection. Pas le moindre complexe, mais une bonhomie et une aisance qui défient les plus grands. Là encore, il partage l’affiche avec de grands noms, mais c’est lui le chef. Une trouvaille de Riobert Rodriguez, qui fait un cinéma à part, très Rock’n Roll, sans complexe et sans prises de tête. Cette fois Machete part en croisade et doit allonger des cadavres. C’est le président des Etats-Unis qui lui confie une mission suicide à Machete : sauver le pays d'un redoutable chef de cartel mexicain, qui menace d'envoyer un missile nucléaire sur le sol américain. Toujours aussi loufoque et gorgé de gagas le cinéma de Rodriguez à qui l’on doit entre autres Spy Kids, Desperado… Une panoplie de grandes figures, un scénario bateau, des situations drôles, on joue comme on veut, on s’amuse et on offre aux aficionados un bon spectacle. C’est cela aussi le cinéma : du plaisir.


Réalisé par Robert Rodriguez
. Avec Danny Trejo, Michelle Rodriguez, Sofia Vergara, Charlie Sheen, Mel Gibson…


Anti-inflammatoires contenants de la diacéréine Attention, médicaments dangereux


L’Agence européenne du médicament (EMA) a demandé le retrait de la vente des anti-inflammatoires contenants de la diacéréine utilisés pour traiter l’arthrose du genou et de la hanche.


Il était temps. Depuis plusieurs mois, le monde de ma médecine attend ce verdict. Aujourd’hui, c’est chose faite. En effet, le Comité pour l'évaluation des risques en matière de pharmacovigilance (Prac) de l’Agence européenne du médicament (EMA) a tranché en recommandant la suspension des médicaments contenant de la diacéréine en Europe. Il s’agit d’une molécule commercialisée par exemple dans des pays comme la France, sous le nom d’Art 50 et de Zondar. Elle est autorisée depuis 1992 dans le traitement de l’arthrose de la hanche et du genou. Au Maroc, de nombreux patients y ont recours pour soulager des douleurs atroces, sans savoir quel degré de nocivité la diacéréine peut avoir sur la santé.
La sonnette d’alarme é déjà été tirée en 2008 lorsque, à la suite d’un processus de réévaluation des anti-arthrosiques, l'Agence française du médicament (l’ANSM) a démontré par des preuves irréfutables les effets indésirables persistants de ces médicaments à base de diacéréine. Il était alors question d’effets gastro-intestinaux sévères et fréquents et hépatiques rares mais parfois graves, selon les cas et les patients.
Efficacité limitée

Pourtant, les effets contre la douleur n’ont pas été démontrés avec force. Les chercheurs avaient alors conclue qu’il y avait plus de mal que de bien à prendre ce type de traitements.  Pire, certains  scientifiques ont même affirmé  que «l’efficacité sur la douleur et l’amélioration fonctionnelle de l’arthrose n’ont été que faiblement démontrées.». Il a fallu attendre juillet 2012 pour voir ce dossier déposé  devant le Comité pour l'évaluation des risques en matière de pharmacovigilance (Prac).
 Le 12 novembre 2013,  la décision tombe. C’est le soulagement pour tous ceux qui souffrent de problème de genou ou de hanche. Le Comité a donc confirmé ses inquiétudes et a considéré que «le rapport bénéfice-risque de ces médicaments défavorables, en raison de leur efficacité limitée et de leurs effets indésirables gastro-intestinaux et hépatiques.»
Dans d’autres affections, d’autres médicaments sont ciblés. Ils occasionnent de nombreux dégâts et ne guérissent guère.  D’ailleurs, plusieurs molécules qui entrent dans la fabrication des anti-inflammatoires s’avèrent dangereuses pour la santé. Il faut toujours attendre des années avant que l’on décide de retirer ces produits des pharmacies. Entre temps, des millions de patients ont eu le temps de se faire plus mal.

Morte, mais revenue d’entre les morts, bien vivante


Je n’aimerai pas être à sa place. Une Brésilienne a eu la peur de sa vie quand venant se recueillir sur la tombe d’une proche, elle entend des gémissements venant d’une autre tombe. La bonne femme a cru mourir et rejoindre l’au-delà.  Vous imaginez une telle situation ? Pourtant c’est déjà arrivé à un ami. Et j’en suis témoin. Sa tante, dans un douar pas loin de Settat, a rendu l’âme. C’est du moins ce que tout le monde pensait. Mais il se trouve que non.

On a mis la morte dans un linceul. On a creusé. On l’a enterrée. On a pleuré un bon coup. Et tout le monde est revenu manger et  se repaître après une dure journée de lamentations. Et vas-y que je te raconte la vie de la défunte. Et vas-y qu’on déterre les vieux contentieux. Et vas-y que sa mémoire est tantôt honorée par des louanges. Tantôt, salie par des invectives.

Bref, on a tout déballé. Tout le monde a enlevé le masque pensant que la dame est partie pour ne jamais revenir. Mais les voies du seigneur sont si impénétrables qu’il a été décidé ailleurs que la vieille devait revenir d’entre les morts et régler, elle-même, ses propres comptes avec tous ceux qui ont médit d’elle, après sa mort, qui n’en était pas une.

Le lendemain, on vient pleurer un dernier coup, quand ses deux sœurs l’entendent crier. On croit flipper. On hurle de tous les côtés. On ameute le village. On ramène les notables. On fait appel à un fqih. On fait un boucan de tous les diables à réveiller tous les morts. Mais c’est juste la vieille qui veut revenir.

Elle ne se sent pas encore chez elle la bonne femme. Elle est partie tôt. Ce n’était qu’une fausse alerte. Son heure n’avait pas du tout sonné. On creuse. On la déterre. On défait le linceul. La bonne femme est vivante. Elle a failli suffoquer. Mais l’instinct de survie a tenu bon face à l’étroitesse de la tombe.
Quand elle sort, on l’emmène chez elle. Et tous ceux qui l’avaient insultée, ont été démasqués par les autres. L’enterrement raté s’est mué en procès de tous sans sommation. Et comme la vieille avait du poids, car riche, son retour d’entre les morts, n’a pas fait que des heureux.

Elle aura vécu dix ans plus tard. Elle aura mené la vie dure à ceux qui l’avaient descendue en flèche. Sans quartiers. Intraitable de son vivant, son épisode bizarre de mort sans entrée en vigueur l’a rendue plus hargneuse et vindicative. Elle a saisi que même quand on quitte ce monde, pour peu de temps, il faut assurer ses arrières.
Moralité de l’histoire, même un mort n’est mort que quand il ne revient pas au bout de quelques jours. C’est d’ailleurs pour cela qu’il y a eu une longue tradition de croque-morts qui mordaient dans les doigts de pieds des défunts pour vérifier qu’ils vont bien manger les pissenl

« Je suis né un 4 juin » de Liu Xinwu Mémoires littéraires de Chine


L’écrivain chinois Liu Xinwu livre dans ce grand volume ses impressions sur l’héritage littéraire de la Chine. On y retrouve toute la tradition chinoise dans ces nombreuses ramifications.





« Je ne suis pas une personnalité politique, je n'ai pas l'intention de jouer un rôle particulier en soulevant la question du 4 juin, même si cette date reste un événement incontournable. Il correspond à ma date de naissance. Cela restera toujours pour moi extrêmement douloureux que mon anniversaire soit associé à cette date… J'ai commencé la rédaction du livre en 2004, soit quinze ans après Tiananmen. Pour moi, c'est un souvenir très douloureux, en plus d'être un sujet toujours inabordable en Chine sous forme de livre. Mais je l'ai écrit pour défendre ma dignité. Il ne devrait pas y avoir de sujet interdit dans le domaine de la mémoire… » Liu Xinwu, écrivain chinois reconnu mondialement, revient ici, dans Je suis né un 4 juin  sur le thème tabou en Chine des événements sanglants de Tiananmen, en 1989. A l'époque, l’auteur était membre du Parti et rédacteur en chef de Littérature du peuple. Il est limogé après le 4 juin pour avoir participé à une manifestation contre la proclamation de la loi martiale.

Coup de gueule
Un coup de gueule qui lui aura coûté, mais ouvert en même temps, une voie plus indépendante pour dire ce qu’il veut sur un pays où l’écriture ne rime pas toujours avec liberté. Liu Xinwu nous livre donc ses Mémoires. Un ensemble important de plus de 1000 pages qui a la résonnance d’un pied de nez et d’un défi face aux rigueurs du Parti. Ces Mémoires reviennent  sur une période s’étendant sur presque 70 ans. On remonte à la guerre de Résistance contre le Japon pour vivre la Chine d’aujourd’hui. Une Chine, qui a n’a pas encore amorcé son mouvement  vers plus de libertés individuelles, mais qui craint toute ouverture susceptible de lever le voile sur des pratiques atroces toujours en vigueur dans ce vaste et riche pays d’Asie.
Liu fait le portrait de la Chine communiste depuis 1949 et présente une galerie de personnages influents ou officiels :  la dramaturge Sun Weishi, fille adoptive de Zhou Enlai, l’écrivaine féministe Ding Ling, ou Gao Xingjian, Prix Nobel de littérature. Plusieurs visages de la résistance par les mots. Plusieurs vies et parcours qui servent aujourd’hui de moteur pour d’autres générations d’auteurs, assoiffés de liberté pour vivre dans la dignité.

Collection Bleu de Chine, Gallimard.  

Exposition Tomek dans ses «mots images»


 L’art ne se résout pas à un concept. Il est le mouvement d’une pensée qui s‘incarne en un corps. Avec ses récentes peintures, Tomek est devenu un “cracheur” de mots inclassable, dévoilant les nombreuses réalités cachées derrière des mots en apparence ordinaires.  Ces mots métamorphosés se transforment en images accessibles à tous par le jeu de l’ironie et de l’humour, mais aussi par le brassage des cultures. 



Calligraphie, symboles, bon sens populaire, Tomek se joue des mots, crée des formes et des textures où vient se fondre son regard amusé pour nous livrer des messages d’une simplicité enfantine mais d’une portée universelle. Les récentes oeuvres de Tomek laissent une empreinte écrite et imagée, un témoignage de maître.  Tomek soumet des objets emblématiques de la vie marocaine, comme la chtaba (balayette), la bouilloire, la théière, le ruban du fromage «beldi», le pain ou encore les briques qui font partie de la culture du pays, à une transformation par la matière : bronze, aluminium, fer, céramique, pour leur conférer un caractère nouveau, une forme de glorification.

Du 15 novembre au 7 décembre 2013 à la galerie Yakin Boaz à Casablanca