Le prix Nobel de littérature
2003, le Sud-africain J.M Coetzee, poursuit sa quête autobiographique en
signant un livre brut et efficace.
Deux textes ont scellé la réputation
d’un auteur d’un autre âge tant il est vrai que J.M. Coetzee a une approche de
l’écriture qui rappelle les grands classiques. Avec Scènes de la vie d’un jeune
garçon et Vers l’âge d’homme, nous avons eu droit à deux oeuvres abouties sur
la vie et son apprentissage. Et voici donc le troisième volet de cette
recherche du temps perdu.
D’emblée, le texte crée une confrontation entre deux
âges, deux périodes, deux visions du monde. Le narrateur a la trentaine, il décide
de rentrer au pays. Et là, il partage avec son père une maison délabrée dans la
banlieue du Cap. Débute alors une série de considérations sur la vie, les gens,
la politique, la racisme, l’espoir et l’effritement familial.
Il s’agit donc là
d’une autobiographie fictive autour des témoignages de quatre femmes et d’un
collègue qui auraient compté pour l’écrivain en gestation dans les années 1970.
Cette multiplicité des voix qui racontent la même histoire lève le voile sur un
homme pas très futé, un Afrikaner introverti et quelque peu amer.
Au fil de
ces femmes que l’on rencontre, de la femme adultère, à la danseuse brésilienne
en passant par la cousine chérie, ou encore la maîtresse française, on a le
portrait d’un amant presque nul, un homme dont l’amour peine à percer. Le tout
doublé de l’image d’un enseignant pas si intéressant que cela. Nous sommes donc
face à un livre où se mêlent le comique et le ridicule, la mélancolie et le désespoir,
avec un Coetzee qui se livre avec prudence et dévoile peu à peu un coeur en
souffrance sous la cuirasse.
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