Y aurait-il des destinées fatales ? Je ne voudrais en
aucun cas croire que le Marocain soit sale par destin. Encore moins par
vocation. Je me refuse à l’idée selon laquelle, le manque de propreté chez le
Marocain est une obligation, due à la pauvreté, la misère et l’ignorance. Car même chez les mieux
lotis, la saleté revêt des inclinaisons pour le moins effarantes. Cette
introduction pour dire que plus ça va, plus la crasse prend de la place dans la
vie marocaine. J’ai pris le train deux fois cette semaine. 3 heures de
puanteur. Au démarrage, les WC étaient crades. Comme un signe. Il fallait donc s'attendre au pire.
Dans un restaurant, le spectacle d’une bestiole qui butinait
sur la boustifaille était un moment d’anthologie. Si jamais le cœur vous en dit
pour aller prendre une bibine dans un bar, ravisez-vous, ce sont des poubelles
publiques où l’on marche sur les restes de nourriture, de pain rance, des
arêtes de sardines et autres mégots. Ailleurs, dans un hôtel, un groupe de
jeunes a fini de siroter quelques cannettes de soda et en ont jeté une dans une
fontaine. Dans une salle de cinéma, les emballages de chips et autres
friandises jonchent la moquette.
Partout le même spectacle désolant de détritus
livrés au regard de tous. Dans les rues, les poubelles sont éventrées, dans les
taxis, ça pue. Dans les bus, il faut ramasser les déchets à la pelle. Devant
les commissariats, devant les mosquées, devant les écoles… Rien à faire. Il y a de la saleté partout. M^me dans un gamma,; qui est un lieu où l'on est censé être propre, il y a des déchets partout.
Ce type de spectacle ne semble gêner personne. On mange dans
sa voiture et on jette son kleenex par la vitre. On crache dans la rue, on
pisse dans la rue, certains vont même plus loin. Normal que les villes
marocaines soient dégueulasses. On aura beau ramasser les ordures, on en
rejette à gogo. Comme si le marocain s’était habitué à l’odeur fétide et ne
peut vivre sans sa dose de crasse quotidienne.
Et il ne faut surtout pas intervenir devant quelqu’un qui
prend la rue pour une décharge publique. Là, vous aurez droit à un copieux chapelet d’injures dernier cri. Non
seulement monsieur ou madame salope le paysage, mais monsieur et madame sont
susceptibles et piquent des colères noires quand on leur explique qu’il suffit
que chacun de nous s’abstienne d’en rajouter pour offrir au regard une ville
moins crade et plus agréable. Moralité donc ? Pour les fatalistes, du
moment que les rues sont déjà pourries, à quoi bon ne pas apporter son grain de
sel.
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