mercredi 10 avril 2013

Fair Game, le mea culpa américain


C’est un film solide sur les mensonges du gouvernement américain sur les armes de destruction massive en Irak. Servi par un duo d’acteurs de bonne facture, Sean Penn et Naomi Watts, c’est un thriller haletant et  bien documenté.



Nous ne sommes pas loin de Green Zone de Paul Greengrass, sur la guerre en Irak. Sauf qua dans Fair Game, nous sommes du côté des coulisses. De quoi s’agit-il donc? De Valerie Plame, un agent de la CIA au département chargé de la non-prolifération des armes. Elle dirige secrètement une enquête sur l'existence d'armes de destruction massive en Iraq. Son mari est le diplomate Joe Wilson. On lui confie la mission d'apporter les preuves d'une supposée vente d'uranium enrichi en provenance du Niger. Mais lorsque l'administration Bush ignore ses conclusions pour justifier le déclenchement de la guerre, Joe Wilson réagit via un éditorial dans le New York Times déclenchant ainsi la polémique. Peu après, la véritable identité de Valerie Plame est révélée par un célèbre journaliste de Washington. Et c’est là que le drame commence. Le chantage des services et une dictature d’Etat qui se met en branle pour écraser comme un rouleau compresseur la vie du couple. 

La loi du mensonge

Et qui de mieux pour rendre avec force le désarroi d’un couple pris au piège d’un gouvernement prêt à tout pour livrer une guerre injustifiée ? Sean Penn, solide d’intériorité, juste, sans le moindre effet d’acting, mais juste une plongée dans les tréfonds de l’abîme humain pour servir  encore un des rôles les plus aboutis de sa carrière.  Dans un film aux allures d’un dossier nerveux, Fair Game revient en détail, dans un jeu de documentation très solide sur  les mensonges, désormais avérés, de l'administration Bush sur les prétendues  armes de destruction massive que détenait Saddam Hussein. 

Tout y passe, manipulations, falsifications de documents, faux témoignages… bref toute la panoplie pour clouer au pilori une nation.  Mais l'intérêt du film est ailleurs. Il réside dans cette minutieuses description quasi documentaire d'une carrière dans l'espionnage, notamment les lourdes responsabilités vis-à-vis de ces fameux « contacts » qu'on protège et qu'on manipule... et qu’on livre à la vindicte publique  quand on en a plus besoin.

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