Une étude du Haut commissariat au plan (HCP),
rendue publique fin novembre 2012, révèle que 10,3 millions de Marocains ont
des problèmes de surpoids.
Le chiffre fait peur. 10,3 millions de Marocains, c’est presque un
tiers de la population qui est en proie à des problèmes de surpoids. Le chiffre
émane d’une enquête menée par le Haut commissariat au Plan (HCP) sur 2426
ménages. Les résultats versent tous dans le sens que le Maroc a réalisé des
progrès notables dans la lutte contre la sous-nutrition. Autrement dit, la
richesse du pays garantit une meilleure alimentation aux populations.
A telle
enseigne que l’on parle
aujourd’hui, selon cette étude, de 10,3 millions de marocains adultes, dont
63,1% de femmes, qui sont en situation d'obésité ou de pré-obésité. Les détails
sont encore plus parlants. 3,6 millions, soit près d'un adulte marocain sur
cinq, est concerné par l' «obésité grave et morbide». Face à une telle
batterie de chiffres, nous sommes en droit de nous poser quelques questions sur
la teneur des chiffres et leur concordance avec les réalités marocaines.
1
Marocain sur 5 serait obèse ? Comment arrive-t-on à une telle
assertion ? Sans mettre en doute le sérieux de cette enquête sur plus de
2000 familles, au Maroc, il est rare que l’on tombe sur des personnes obèses
dans les rues. On en voit, mais jamais en grande quantité. Car si plus de 33%
des citoyens marocains étaient obèses, on l’aurait su.
Malbouffe
On comprend bien que la lutte contre la sous-nutrition ait fait
des progrès. Le rapport du HCP explique avec force détails que chez les enfants
de moins de cinq ans, l'insuffisance pondérale est passée de 9,3% en 2004 à
3,1% en 2011. Ce qui veut dire que les enfants de ce pays mangent plus
qu’avant. Ce qui ne veut pas dire, dans le cas des adultes qu’ils mangent
mieux. D’où l’obésité et d’autres complications liées à la malbouffe, les
Fast-food et d’autres habitudes alimentaires récentes au Maroc.
Mais la tranche
des Marocains qui peuvent se goinfrer de Mc Donald’s, de Burger King, de Pizza
Hut, de KFC et d’autres produits de la même gamme, ne sont pas des millions. Un
repas dans une telle enseigne cherche rapidement vers les 55 dhs. Et pour le
Marocain lambda, il s’agit là d’un sérieux pactole à débourser. Il est pourtant
vrai que de nouvelles modes culinaires et alimentaires ont fait leur entré chez
les familles marocaines. Il est
aussi vrai que les Marocains mangent mal, gras, consomment d’énormes quantités
de pain, et ne font pas ou presque du sport pour éliminer le surplus de
calories ingurgitées.
De là à nous caser dans la catégorie des pays qui
jouissent de quantités abondantes de nourritures au point de produire des
obèses en série, il y a un gap qui a très vite été franchi par le HCP qui, a
certainement le souci social de montrer au monde, qu’au Maroc, on mange
tellement beaucoup, que nous avons éliminé la pauvreté et la misère et qu’on
est aujourd’hui, comme d’autres pays bien lotis, notre part de dégâts
collatéraux due à la richesse et la sur-nutrition.
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