Cette
pièce de théâtre met en scène des dieux et des déesses issus de la mythologie
chinoise. En proie aux vices humains, ils sont à la fois jaloux, vaniteux et
cruels.
Chronique du classique des mers et des monts est
une pièce qui a été jouée entre 2008 et 2010 à Hong-Kong. Le Prix Nobel
chinois, Gao Xingjian y laisse libre court à un paganisme haut en couleur. Il
s’agit là de figures mythiques empruntes de fantastique. Tout un bestiaire très sélectif qui va
du buffle unijambiste au serpent à tête humaine en passant
par des corbeaux d'or et des oiseaux aux couleurs chatoyantes. De quoi égayer
tout ce beau monde où les divinités, mâles et femelles se livrent à quelques
facéties tout ce qu’il y a de plus humain. Finalement, les dieux sont modelés
dans cette mythologie sur le
modèle des hommes. Ils sont fous, fourbes, mesquins, ringards, menteurs,
colériques et touchants. Leurs préoccupations sont celles qui vont se lever du
lit vous et moi. Ils complotent, ont des désirs, rêvent à des jours meilleurs.
Ces divinités tutélaires sont tout aussi perdues que les humains. Mais dans
leur joie, elles gardent une part d’innocence qui manque cruellement aux uns et
aux autres. Gao Xingjian livre ici une métaphore païenne de l’existence
humaine. Dieu ou les dieux sont un modèle à atteindre, une volonté de
puissance, qui doit garder une parcelle de faiblesse pour correspondre au moule
originel, l’Homme.
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