lundi 8 avril 2013

Réveillon à Tanger: Une oeuvre inédite de Paul Bowles








Paul Bowles revient dans cette œuvre posthume sur ses premières amours. La rue, la vie des clodos, un peu comme son aîné Knut Hamsun chez qui il a souvent puisé quelques situations très fortes pour décrire la vacuité humaine, son incapacité à tordre le coup au destin, malgré l’insistance, la résistance et l’incidence. Paul Bowles brosse ici les portraits de personnages pittoresques emportés par la spirale de leur destin, entre descente aux enfers pour les uns et rêves de rédemption pour d’autres. Surprenantes et pleines d’humour, ces nouvelles qui ont pour cadre le Maghreb et l’Extrême-Orient comptent, selon Gore Vidal, « parmi les meilleures jamais écrites par un Américain». 

Elles révèlent l’art et le talent de conteur de Bowles, véritable entomologiste de l’âme humaine, qui puise aussi dans son vécu pour donner à son récit cette part de vérité qui va au-delà du conte. Nous sommes là face à des destins marocains, ceux d’un intello rêveur, une belle-mère obstinée et une adolescente naïve mais têtue. Et le titre générique de toutes ces vies déchiquetées est Réveillon à Tanger, un titre qui n’a de place que parce que l’auteur y a vécu plus de cinquante ans et la ville du Détroit aura été son univers implacable. 

Dans ces nouvelles, nous découvrons un conteur oriental qui évoque ces destins, souvent modestes, mais c’est en Américain qu’il dégage contradictions et obsessions où l’on peut retrouver des pans entiers d’autres romans américains signés par Ezra Pound ou même un Scott Fitzgerald. 

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