lundi 4 mars 2013

« Vivre, penser, regarder » de Siri Hustvedt: Ouverture du champ des possibles


L’écrivain américaine, d’origine norvégienne,  Siri Hustvedt publie un recueil d’essais écrits entre 2006 et 2011. Il s’agit d’un concentré de son apprentissage sur l’écriture entre vie, pensées et images. 




C’est le type d’ouvrages qui éclairent toute une oeuvre. On comprend à la lecture de ces pages, tout un pan du travail de Siri Hustvedt. Des Yeux bandés à Un été sans les hommes en passant par La femme qui tremble, une histoire de mes nerfs. Siri Hustvedt, livre ici toute une réflexion sur le métier d’écrivain à travers les émotions, les mécanismes de la mémoire et la complexité de l’imaginaire humain.  

Ces essais écrits entre 2006 et 2011, se penchent sur le matériau autobiographique (Vivre), comme socle littéraire. On peut puiser dans le vécu les ingrédients des histoires à raconter, des personnages à développer et des caractères à dépeindre.  Siri Hustvedt passe à la loupe les différents fonctionnements de l’esprit, les interactions  de la mémoire, les enchevêtrements des émotions et de la richesse de l’imaginaire chez l’être humain (Penser). Ensuite, elle traite de la création visuelle, des images et de leur impact sur le rendu intellectuel. 

D’ailleurs, Sidi Hustvedt a beaucoup écrit sur la peinture et les arts visuels dans des travaux précis comme  Plaidoyer pour Eros, essais littéraires, publié en 2009, Les mystères du rectangle, essais sur la peinture (2006) ou encore Tout ce que j’aimais (2003). C’est là que l’on touche de près toute son approche du mot Regarder qu’elle développe ici à travers de nombreuses lectures à la fois philosophiques et spirituelles.
Le souci de mettre en place de nouvelles variations de dialogue entre le vivre, le penser et le regarder est une vaste entreprise qui dévoile ici toute l’étendue de la réflexion sur l’écriture et ses multiples sinuosités psychologiques, cognitives et  métaphysique. 

Essais sur le langage, sur le concept « d’être au monde »,  Vivre, Penser, Regarder est un éclairage pointu sur la littérature dans ces soubassements les plus insoupçonnés. Dans une approche limpide, Siri Hustvedt s’inscrit dans la lignée de ces auteurs-penseurs comme Borges ou Blanchot, pour qui le texte est un champ de possibilités infinies.


Editions Actes Sud. 

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