Alexandre Soljenitsyne à travers
le Goulag, le Pavillon des cancéreux, Le premier cercle et d’autres contrées
lointaines de l’esprit.
Ce qui est trop
clair
n'est pas intéressant.
Ici, les gars,
la loi... c'est la taïga.
Mais,
même
ici, on vit. Ceux
qui ne font
pas de vieux
os, au camp,
c'est les lèche-gamelles,
c'est ceux
qui comptent
sur l'infirmerie,
c'est ceux
qui vont
frapper
à la porte
du grand
patron.
Il m'était déjà arrivé de
me demander, et je me le demande de plus en plus à présent, quel est tout de même
le prix maximal de la vie. Que peut-on donner pour la conserver, et où est la
limite ? Comme on vous l'enseigne maintenant à l'école : «Ce que l'homme a de
plus cher, c'est la vie, elle ne lui est donnée qu'une fois.» Par conséquent :
s'accrocher à la vie à n'importe quel prix... Nous sommes beaucoup à qui les
camps ont fait comprendre que la trahison, le sacrifice d'être bons et démunis était
un prix trop élevé, et que notre vie ne le valait pas. Quand à la servilité, la
flatterie, le mensonge, les avis, au camp étaient partagés : certains disaient
que ce prix-là était acceptable, et c'est peut-être vrai.
Oui, mais avoir la vie
sauve au prix de tout ce qui en fait la couleur, le parfum, l'émotion ? Obtenir
la vie avec la digestion, la respiration, l'activité musculaire et cérébrale,
et rien de plus. Devenir un schéma ambulant. Ce prix-là, n'est-ce pas un peu
trop demander ? N'est-ce pas une dérision ? Faut-il le payer ?
Merci, très intéressant.
RépondreSupprimerENTRETIEN AVEC ALEXANDRE SOLJENITSYNE
http://www.dailymotion.com/video/xno4ev_entretien-avec-alexandre-soljenitsyne-1-3_news#.UTeFPhm_4Uk
Comme tu l'as bien vu, cher ami, il s'agit d'un immense écrivain russe qui a été condamné à plusieurs années de prison. C'est un homme qui a vécu l'horreur du Goulag et qui en est sorti plus fort, plus humain.
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