mercredi 20 mars 2013

Le langage fleuri des Marocains au volant


Tiens, pour connaître un Marocain, il faut prendre la voiture avec lui. C’est le test infaillible pour le juger, connaître s ce qu’il s’emploie à dissimuler avec minutie,  quand il n’est pas en train de conduire. Sous le vernis de la gentillesse, l’élégance, les bonnes manières et un sens parfois exagéré du civisme,  il suffit de quelques minutes entre Roudani et Bir Anzarane pour que la face B fasse surface.

Cela ne rate jamais. Coups de Guelle, insultes, propos orduriers, gestes provocateurs, manières suggestives, envolées sans lyrisme, imagination débordante pour infliger à l’autre, piéton ou conducteur tous les  maux de la terre. Tout  y passe, les parents, la famille, la race, la religion, les enfants, le passé, l’avenir, Dieu. Le Marocain au volant est un virtuose de l’injure. Il peut même créer des insultes sur des paragraphes. Et quand, toi, le voisin, tu crois que l’incident est clos, il  en remet une couche qui t’en bouche un coin, au cas où il t’en restait un de vacant.

Un Marocain au volant, c’est aussi un homme très dangereux. Infréquentable. Homme ou femme s’entend. Car les femmes, elles, elles ont d’autres invectives, d’autres techniques d’insultes et d’autres gestes à l’appui. Et entre elles, les femmes, ne se font pas le moindre cadeau. Les hommes, eux, sont un peu calculateurs. Entre eux, ils se jaugent. Ils testent l’adversaire. Si c’est un gars à sa portée, on ose le tout et on lui marche sur les pieds. Si le rival est de taille, alors, on fait le dos rond et on s’écrase. Là aussi, c’est un autre trait de caractère du Marocain. 

La femme, elle, elle fonce dans le tas. Face à un homme, elle se lâche… jusqu’à un certain degré de peur de dépasser les fameuses lignes rouges et se faire remettre à sa place par un malotru pour qui le mot machisme est un credo revendiqué.

Oui, au volant, les véritables natures resurgissent. Plus de garde-fous, plus de parade ni de pose. Ce qui fait dire à un ami que j’ai, qui ne conduit pas que chaque conducteur qui grogne est une personne à éviter. Car le véritable exercice de maitrise des nerfs par les temps qui courent est de lâcher n’importe qui dans la jungle casablancaise, à l’heure de pinte, est de l’observer. Calme olympien, c’est un bon parti. Ogre qui agresse à tout va, c’est un calvaire qui risque de vous atteindre, tôt ou tard.
Alors pour marier votre fille ou trouver une épouse, docile à votre fils, sortez avec vos futurs bru et gendre et jugez sur pièce. 

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