Le grand luthiste tunisien, Anouar Brahem, s’impose aujourd’hui
comme l’un des virtuoses du genre. Dans la lignée de Mounir Bachir, l’auteur de
Astrakan Café, est plus que jamais une figure de la world music.
C’est simple, avec Barzakh, son premier
opus, qui remonte au début des années 90, Anouar Brahim marque son territoire.
On découvre alors un grand joueur de luth doublé d’un compositeur atypique qui
se joue des règles et les contorsionne à sa guise. Très vite, il intègre le
vocable World Music dans on travail et lui donne d’autres tonalités. Il
travaille avec des noms aussi prestigieux que Jan Garbarek, l’immense
saxophoniste danois. Débute alors l’aventure passionnante d’un enfant de Tunis
qui conquiert le monde. Anouar Brahim
pénètre alors le monde clos du jazz dans un voyage acoustique de toute
beauté.
Il mêle des sonorités
méditerranéenne et orientale aux sacro-saints standards occidentaux et
américains dans un mélange dont il a le secret. Loin des clichés exotiques
d’une mode orientale un peu clinquante, dans les replis subtils d’une musique
complexe et métissée, le jazz, ressourcé, révèle soudain au gré des reflets de
ce somptueux travail sur la mémoire et le vécu ainsi que le rêve et le désir, une
profondeur et un mystère inespérés.
Anouar Brahem est natif du
célèbre quartier Halfaouine, dans
la Médina de Tunis, le 20 octobre 1957. Elève du grand maître Ali Sriti qui en
fait son disciple et lui enseigne la musique savante arabe, le Maqam, et l'art
de l'improvisation le Taqsim, Anouar Brahem affirme son désir de vouloir faire de l’oud un
instrument universel.
En 1981 il
s'installe pour quatre ans à Paris, période pendant laquelle il collabore avec
Maurice Béjart et compose de nombreuses oeuvres originales, notamment pour le
cinéma tunisien.
C’est là qu’il travaille sur le film Halfaouine de Farid
Boughdir.
Il a fallu attendre l’année 1990 et la rencontre avec Manfred Eicher
qui lui propose d'enregistrer son premier disque pour le prestigieux label ECM.
Barzakh marque alors le début de la carrière mondiale d’Anouar Brahim. Et en vingt ans, Anouar Brahem travaille
avec des musiciens de grand acabit comme Barbarose Erköse, Jan Garbarek, Dave
Holland, John Surman et d’autres.
Il signe pas moins de 7 albums, tous
consacrés par le public et la critique : Conte de L' Incroyable Amour (1991),
Madar (1994), Khomsa (1995), Thimar (1998), Astrakan Café (2000) et Le Pas Du
Chat Noir (2002). Son dernier albium "The
Astounding Eyes of Rita" est dédié au poète palestinien Mahmoud Darwich.
Il a été est sélectionné parmi les meilleurs disques de l'année 2009.
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