Quand
les fuites sur les sites nucléaires Namous en Algérie, ont dépassé les
frontières, au Maroc, certains ont crié la volonté du royaume de se lancer dans
cette course aux énergies nées de la fission. Certains observateurs avaient
même désigné quelques sites pour abriter les centrales nucléaires marocaines.
Cet
élan énergique n’a pas excédé ce petit réacteur niché au fond
de la Maâmora. Il remplit son rôle de preneur de pouls de l’atmosphère
ambiante sur les dérives du nucléaire. Les voisins espagnols ont même osé dire
qu’il y a eu des fuites qui auraient été senties au-delà du Détroit.
On
n’a qu’un petit réacteur d’essai, comme un jouet et les Espagnols nous envient
cette trouvaille. Et dire qu’on a des velléités de devenir une puissance
nucléaire civile- Dieu nous préserve des visées militaires de cette
technologie. Le Maroc n’est pas
l’Iran. Encore moins la Corée du Nord. Nous, ce qu’on voudrait, c’est un jour
pouvoir illuminer le pays avec des réacteurs puissants. Surtout que le pétrole
ne veut pas couler à la surface, malgré des dizaines de compagnies étrangères
qui forent partout, donnent des chiffres mirobolants sans qu’aucune goutte de
l’or noir ne sorte des entrailles de la terre.
Ceci
pour le rêve. Mais il y a la réalité. Celle-ci exige de nous, Marocains, une
grande manifestation de joie et de soulagement. Si, une simple pluie arrive à
condamner une ville entière comme Tanger, imaginez une centrale nucléaire par
sale temps.
Tchernobyl et
Fukushima seront pales de jalousie devant l’étendue des dégâts chez nous. Tant
mieux, si le nucléaire n’est qu’un vœu pieux pour titiller le voisin.
Parce
que imaginez une telle catastrophe
au Maroc. C’est l’apocalypse assurée. Il ne s’agit pas là de tirer l’herbe sous
pied à ces milliers de chercheurs qui voudraient doter le Maroc d’une force
énergétique de taille. Il n’y aura ni Maâmora, ni environs. Et ne parlons pas
des vies humaines qui vont partir en tribut à la mère technologie de pointe.
Donc
le « ouf » de soulagement est de mise. Le monde célèbre la deuxième
année du désastre nippon. L’Europe pense sérieusement se désengager du
nucléaire. Et le tiers monde, lui, rêve d’emboîter le pas aux grandes
puissances pour satisfaire ce besoin morbide de s’imposer par la mort. Heureusement
qu’au Maroc, on a compris très tôt qu’un petit réacteur d’essai suffit. Cela
fait propre et ça ne mange pas de pain.
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