Rien à dire. La radio marocain est un réel tremplin pour la
chanson marocaine. Surtout cette variété dite urbaine, où l’on condense
plusieurs genre, avec une certaine touche locale. Ce matin en prenant le taxi,
les ondes diffusaient une de ces chansons, faite par un groupe de jeunes où il
était question d’une mère à qui il fallait rendre un peu du bien qu’elle a fait
à son fils, devenu, aujourd’hui, chanteur et qui passe sur la radio, on the
air. Je me suis laissé aller à écouter, mais franchement, quelle daube.
Peu
importe, mon avis n’est pas important. Par contre, la question du taximan est
plus appropriée. Ces chanteurs qui poussent partout, on ne les a pas entendu
quand on sortait dans les rues pour réclamer plus de justice sociale. Pourtant,
ce sont des jeunes, qui ont toujours chanté sur la misère, les problèmes de
société, la marginalisation. Une fois, les choses sérieuses ont commencé, les
chanteurs se sont éclipsés ».
J’étais pris de court. Je n’avais pas songé à cette éclipse
des rappeurs et autres groovistes marocains. Curieuses attitude. Avant le 20
février, des chanteurs comme Bigg, H-Kayne, Darga et d’autres ont pris les
devants en haranguant le système. Mais très vite, ils ont calmé le jeu. J’ai
dit au chauffeur de taxi que j’étais aussi surpris que lui. Que peut-être, ils
se sont contentés d’ouvrir le bal et de laisser les autres jeunes en découdre
tous seuls avec le destin.
Mais le taxi driver avait son point de vue bien
arrêté sur la question. Non, il y a de lâcheté dans cette attitude. Je ne peux
pas concevoir qu’un type chante à
tue tête qu’il est marocain jusqu’à la mort et quand sa devient corsé, il se la
boucle. Soit, il a eu peur pour sa poire, surtout que l’on dit que depuis ça a bien marché pour lui et qu’il est
bien loti. Ou alors, on lui a conseillé de s’occuper de ses affaires et de ne
pas trop se mêler de la vraie politique.
La vérité, le point de vue du taximan se défend. Tout ce
bruit sur l’injustice sociale, les disparités, la corruption, l’oppression, les
passe-droit et autres, et au moment où la jeunesse marocaine a besoin d’appui
de la part de ceux qui normalement galvanisent les foules, rien. Oualou. Que
dalle. Après tout, les chanteurs sont libres, comme d’ailleurs tous les
travailleurs du secteur des arts et de la culture. Si le silence leur convient,
c’est leur droit. Mais, il ne faut pas blouser le public en le poussant au
charbon et faire mine de ne rien savoir.
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