mercredi 20 mars 2013

Chacun sa poire


Rien à dire. La radio marocain est un réel tremplin pour la chanson marocaine. Surtout cette variété dite urbaine, où l’on condense plusieurs genre, avec une certaine touche locale. Ce matin en prenant le taxi, les ondes diffusaient une de ces chansons, faite par un groupe de jeunes où il était question d’une mère à qui il fallait rendre un peu du bien qu’elle a fait à son fils, devenu, aujourd’hui, chanteur et qui passe sur la radio, on the air. Je me suis laissé aller à écouter, mais franchement, quelle daube. 

Peu importe, mon avis n’est pas important. Par contre, la question du taximan est plus appropriée. Ces chanteurs qui poussent partout, on ne les a pas entendu quand on sortait dans les rues pour réclamer plus de justice sociale. Pourtant, ce sont des jeunes, qui ont toujours chanté sur la misère, les problèmes de société, la marginalisation. Une fois, les choses sérieuses ont commencé, les chanteurs se sont éclipsés ».

J’étais pris de court. Je n’avais pas songé à cette éclipse des rappeurs et autres groovistes marocains. Curieuses attitude. Avant le 20 février, des chanteurs comme Bigg, H-Kayne, Darga et d’autres ont pris les devants en haranguant le système. Mais très vite, ils ont calmé le jeu. J’ai dit au chauffeur de taxi que j’étais aussi surpris que lui. Que peut-être, ils se sont contentés d’ouvrir le bal et de laisser les autres jeunes en découdre tous seuls avec le destin.

 Mais le taxi driver avait son point de vue bien arrêté sur la question. Non, il y a de lâcheté dans cette attitude. Je ne peux pas concevoir qu’un type  chante à tue tête qu’il est marocain jusqu’à la mort et quand sa devient corsé, il se la boucle. Soit, il a eu peur pour sa poire, surtout que l’on dit que depuis  ça a bien marché pour lui et qu’il est bien loti. Ou alors, on lui a conseillé de s’occuper de ses affaires et de ne pas trop se mêler de la vraie politique.

La vérité, le point de vue du taximan se défend. Tout ce bruit sur l’injustice sociale, les disparités, la corruption, l’oppression, les passe-droit et autres, et au moment où la jeunesse marocaine a besoin d’appui de la part de ceux qui normalement galvanisent les foules, rien. Oualou. Que dalle. Après tout, les chanteurs sont libres, comme d’ailleurs tous les travailleurs du secteur des arts et de la culture. Si le silence leur convient, c’est leur droit. Mais, il ne faut pas blouser le public en le poussant au charbon et faire mine de ne rien savoir. 

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