vendredi 29 mars 2013

Sortie du film "The Place beyond the pines" : Pas de pitié pour les braves


Le réalisateur de Bleu Valentine, toujours avec l’excellent Ryan Gosling, signe un film haletant sur un drame urbain en trois facettes.  Derek Cianfrance semble dépassé par le calibre de ses acteurs et livre un film qui aurait pu être puissant.   





L’idée est de celles qui peuvent donner corps à un grand thriller. Tout y est ; des caractères solides, une belle intrigue, une forte dose d’adrénaline, des coups de théâtre, une belle femme, un héros déchu  et un flic ambitieux. Même le traitement en trois  phases filmiques aurait pu accoucher d’un bijou du genre. Nous sommes dans la vie d’un cascadeur à moto qui se prénomme Luke.  Un jour, son spectacle itinérant revient à Schenectady, dans l’État de New York,. C’est là qu’il retrouve Romina, avec qui il avait eu une aventure il y a longtemps. Celle-ci vient de donner naissance à son fils. Sa vie bascule. Il décide de s’occuper des siens. S’ouvre devant lui le chemin des braquages pour se faire de l’argent et élever son gosse. Tout va bien sauf que sur ce chemin, Luke croise la route d’un flic qui en veut.  On le devine bien, la partie de chassé-croisé entre le braqueur et le policier s’annonce corsée, avec en toile de fond une femme et un enfant.

D’abord, Derek Cianfrance a démontré dans Bleu Valentine qu’il avait un sens aigu de la caméra. Sa vision du scénario est bonne et son traitement est toujours subtil. C’est ce qu’il tente de reproduire ici dans son second opus. D’où la trouvaille de segmenter son film en trois parties. La première est bonne. Une bonne heure de film tendu sur le cascadeur, braqueur, son amour retrouvé, l’entrée dans sa vie de cet enfant qu’il va aimer de toutes ses forces. Ce découpage en trois est la faille du film. Curieusement, ce qui était censé donner de l’a profondeur  à cet opus, le plombe.

Un futur grand

Si Derek Cianfrance a tenu la dragée haute durant une heure, la deuxième tranche de son film donne de sérieux signes d’essoufflement. Moins d’ampleur, moins de reliefs, moins de nervosité. Ceci est peut-être du aux acteurs eux-mêmes. Si Ryan Gosling porte à bras le corps cette première heure et du reste tout le film, la deuxième partie, celle q où Bradley Cooper doit faire le job n’emballe pas trop. Il en fait des masses et  on sent que la concurrence est rude face à un Gosling imposant, naturellement, sans fioritures aucunes. Il faut dire aussi que le personnage du policier est à la base fade, sans caractère. On sait que c’est lui le méchant qui se la joue correct. Et c’est ce parti prix qui ne marche pas. Reste Eva Mendez, que l’on retrouve dans un registre qui lui sied très bien.  Bonne actrice, subtile, très économe, elle n’en p fait pas des masses. Elle est même la bonne surprise de ce film avec une complicité toute évidente avec Gosling.

 Mais la déception de voir els deux parties finales moins abouties que la première n’enlèvent rien à l’acuité du regard de Derek Cianfrance. Il a du coffre ce garçon, il a des choses à dire et surtout il tente d’avoir une signature. Il rappelle cette singularité que l’on pu voir chez un immense cinéaste comme James Gray à qui l’on doit Little Odessa, The Yards ou encore We own The Night. Si Cianfrance se concentre sur son sujet et fait le bon choix de ses acteurs, il fera partie de ces nouveaux noms du cinéma mondial qui offrent de beaux films, sans stupidité hollywoodesque, encore moins ce show off de façade qui fait plus dans le tape à l’œil que dans le travail réellement senti.

  
Réalisé par Derek  Cianfrance. Avec Ryan Gosling, Bradeley Cooper, Ray Liotta, Eva Mendez et Rose Byrne. 

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