vendredi 22 mars 2013

Pénurie de coupeurs de têtes en Arabie Saoudite


Pardonnez-moi. Je vais vous demander de vous mettre, pour un instant, à la place d’un bourreau en Arabie Saoudite. Un bourreau, c’est-à-dire un type chargé par les autorités judiciaires d’exécuter les peines de mort en coupant la tête du condamné avec un sabre. Quelle vie. Je ne sais pas si ces hommes arrivent à dormir ? Je ne sais pas non plus si leurs enfants et leurs épouses n’ont pas peur de les voir se déchainer à la maison en tranchant dans le tas. Tout ce que je sais par contre, c’est que c’est un métier pourri. Et qu’il faut être ravagé de la caboche pour accepter d’exécuter des gens avec autant de barbarie.

Quoi qu’il en soit, aujourd’hui, en Arabie Saoudite, on cherche désespérément des coupeurs de têtes. Les gens se sont relâchés. Ils sont devenus incompétents. Alors, il y a manque. Et les têtes attendent qu’on les fauche. Imaginiez encore un appel d’offre. Le rush des candidatures. «Pour quel poste vous postulez, monsieur ? » «Moi, je suis spécialisé dans  les coupures nettes et sans bavures des têtes. Et vous ? » « Moi,  je scalpe plus vite que mon ombre.»

Je me demande comment on estime que tel ou tel autre est qualifié pour occuper le poste de bourreau devant l’Eternel ? Le diplôme consiste en une volonté précise de prendre des vies. C’est le seul critère, à mon sens. Et le reste réside dans ta capacité à remplir un tableau de chasse bien garni.

Il paraît même que devant ce déficit  en bourreau, en Arabie saoudite, on a changé le mode d'exécution. Décapitations et lapidations sont remplacées par des balles. Le passage de vie à trépas, se fait à la moderne. Mais c’est contraire à la Charia. Comment faire ? Quel dilemme. Il faut buter de l’humain, il faut se conformer aux préceptes de la religion, et il faut trouver des profils adéquats. La mort, quel casse-tête. On le sait, il suffit d’une fatwa pour changer son fusil d’épaule quand il s’agit de charia, mais une exécution sans hommes, c’est comme un mariage sans noces.

Il y a un hic. Un truc qui sonne faux. Une balle ? Voyez-vous, ce n’est pas humain. Il n’y a pas de contact humain, c’est froid, aseptisé, chirurgical. Alors qu’un  homme qui se met à côté de vous, pour vos derniers instants ici bas,  quel réconfort.  Le glaive va certes s’abattre sur vous, mais avec un bras humain. C’est au moins ça.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire