L’écrivain danoise qui vit entre Paris et Marseille, Pia
Petersen, signe un roman actuel sur le monde delà téléréalité. Juste et à
propos.
Quand la téléréalité s’invite dans
l’univers fermé des Lettres, c’est
une jubilation sous la plume de Pia Petersen. On sillonne alors les coulisses
de ce type de show qui ont aujourd’hui envahi toutes les télévisions du monde.
On assiste à des situations drôles parfois, inhumaines, d’autres fois. On
parcourt également quelques pans cachés de ce jeu de pistes qu’est la vie des
autres, mimée et étalée au grand jour. Dans «Un écrivain, un vrai », qui
est aussi l’intitulé de cette
émission de téléréalité, on fait la connaissance de Gary Montaigu, un écrivain
qui vient d’âtre auréolé d’un prix prestigieux. Il se plie au jeu de la télé et d'être la vedette de
l’émission. C’est simple, sa vie se trouve chamboulée par cette équipe
technique qui s'est installée chez lui pour filmer ses faits et gestes. Le plus intéressant dans cette mise en
abyme littéraire, c’est que les téléspectateurs qui suivent la vie créative de
Gary ont la possibilité d’intervenir dans l’intrigue. Ils peuvent apporter leur
grain de sel.
Descente aux enfers
On se demande comment un écrivain de
ce calibre peut-il succomber aux sirènes de la téléréalités et de ses
petitesses. Pour Gary, ce jeu peut certes lui donner plus de poids au sein de
la communauté des éditeurs. Mais i c’est un moyen qui peut s’avérer judicieux
pour aider les gens à aimer la lecture.
Mais tout ne se passe pas comme Gary
l’avait imaginé. Frayer avec le petit écran et ses multiples soubassements peut s’avérer fatal. Au bout de
quelques mois, Gary n’arrive plus à rien écrire. Il sombre dans la dépression,
ne quitte plus son domicile et baisse les bras. Que s’est-il passé ?
Pourquoi une telle abdication après ce moment de gloire télévisuelle sans
bornes ? Pia Petersen à
travers cette descente aux enfers d’un écrivain d étalent, pose une question
importante : quelle place peut encore occuper un créateur dans une société
régie par les artifices et les faux-semblants ? Si la réponse n’est
pas tranchée dans Un écrivain, un
vrai, il n’en demeure pas moins que pour Pia Petersen, un auteur se doit d’être au plus près de qui il
est au fond. Ne jamais déroger de cette règle d’or qui est l’impératif éthique
qui fait que les artistes sont une catégorie à part dans la société. Ce sont
eux qui en sont les témoins, souvent actifs, pour en juguler les dérapages et
déjouer certains pièges liberticides. Voilà donc un roman qui tombe à point
nommé à un moment de l’histoire de la culture où le prêt à consommer à pris les
devants de toutes les scènes reléguant les véritables artistes au second plan.
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