C’est l’âge de tout est
possible. Aucune limite au rêve. Le champ des folies s’ouvre serein devant le
regard de ce gamin de 10 ans qui pousse ses bourgeons dans le sol devant nos
yeux, sous la plume sereine et chamanique d’un Erri De Luca, très puissant. Le
petit part en voyage sur une île vivre
quelques beaux moments d’abandon au jeu et au bonheur, avec sa mère.
Entre l’apprentissage de la pêche aux côtés de pêcheurs invétérés et les livres
de son père qu’il dévore, c’est tune porte ouverte sur un onirisme inspiré qui
fleurit dans des passages à souligner.
Le cap de dix ans est ici
symbolique. C’est le premier véritable passage d’une période à une autre. A dix
ans, on est encore un enfant, mais on a quitté le monde des petits. On n’est
pas encore un adolescent, mais on a déjà un pied dans un autre univers qui nous
attire de toutes ses forces. C’est ce voyage, dans la vie, ce retour à
l’enfance qui séduit chez Erri De Luca, immense auteur italien, doublé d’un
poète de grande profondeur. Tout tourne ici autour de l’apprentissage de la
vie, à travers l’écriture. L’écrivain est là, il revoit le passé, il se
projette dans son propre présent et nous raconte l’amour. Celui des femmes,
celui du corps, son propre corps qui éclot. Mais surtout la passion des mots qui
sont ici partagés avec une fillette qui elle aussi dévore des livres à la
vitesse d’un coureur cycliste.
Roman simple, écrit avec
jubilation pour un jubilé personnel d’un auteur et son enfance.
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