La 19ème édition du festival de Fès des musiques sacrées du
monde a été une grande réussite, à tous les niveaux. Grands soirées de chants
spirituels, rencontres et débats de grand acabit et surtout une belle rencontre
avec le public marocain de Fès.
Fès l’Andalouse.
Un thème fort pour cadrer avec une actualité du monde qui voudrait que l’on se
rappelle un peu de quoi l’histoire des peuples est faite. Le festival de Fès
des musiques sacrées du monde a balisé le terrain cette année, durant une
édition, qui restera comme l’une des plus belles, à un réel dialogue sur le
partage civilisationnel, qui manque aujourd’hui cruellement dans un monde de
plus en plus divisé. Avec des figures comme la ministre française de la
Justice, Christine Taubira ou encore le philosophe Edgar Morin, autour de
Faouzi Skali, qui a troqué se veste de président du festival pour celle du
brillant conférencier que l’on lui connaît, les affaires du monde ont été
déclinées dans le souci de la compréhension, sans jugement, juste avec la volonté
de porter des messages de paix et de fraternité. Le tout baigné par le sens du
sacré. Une spiritualité qui a toujours existé, depuis plus de douze siècles à
Fès, mais qui, de nos jours, se doit de jouer son plein rôle de catalyseur des
engagements des uns et des autres, pour le bine de tous. C’est en somme, cela
le message de paix de Fès. Du 7 au 15 juin, Fès l’antique, Fès la moderne n’a
pas été que l’écrin des débets. Elle a donné de la voix dans ce bel espace de
Bab El Makina. Mais ailleurs aussi. Le souci d’offrir de la grande musique à tous les publics est un vœu
très cher à Faouzi Skali qui croit à la démocratisation des arts et des
cultures comme nourritures spirituelles. Le "Festival dans la ville"
a donc offert une programmation tournée vers des genres populaires, très prisé
par un public connaisseur.
Festival pour tous
Chaque
soir à partir de 22h30, la place historique de Bab Boujloud, reliftée, offre de
belles rencontres musicales gratuites. Chanteurs marocains et étrangers ont
gratifié l’auditoire, venu de toutes les régions de Fès de quelques standards
appris par cœur. De Rachida Talal à Mehdi Abdoue en passant par Mohamed Anbari,
Mohamed Bajeddoub, Hamid Kasri, Nass L'Ghiwan et les Hmadcha de Fès, côté
marocain, Coumbane Mint Ely (Mauritanie), DJ Click (France), Abeer Nehme
(Liban), Ladysmith Red Lions (Afrique du sud) et Karim Ziad d'Algérie. Mais lun
des môme nts forts de cette édition musicale reste DJ
Click parti a la conquête des Hmadchas de Fès. Il s’agit là d’une création Euro-Méditerranéenne
inédite où la tradition côtoie la modernité. Armé de son studio mobile, Dj Click est
parti à la recherche de musiciens traditionnels, de « voix », de sons
atypiques provenant du coeur de la ville, il enchaîne les rencontres, offrant
des cartes postales musicales où fusionne la puissance des dance-floors. Pour
le projet CLICK HERE – Fès, il a rencontré les Hamadcha de Fès, derviches
faisant partie de la très ancienne confrérie soufie marocaine Hamdouchiyia,
dirigés par le maître soufi Abderrahim Amrani Marrakchi. Dj
Click invite aussi sur l’album le chanteur Simo Bouamar aux arabesques vocales
et la chanteuse indienne Parveen Khan. Pour
rappel, DJ
Click est une notoriété dans son domaine. Il a produit une
dizaine d’albums dans son studio, de nombreux remixes comme ceux de Rachid
Taha, Manu Chao, Warsaw Village Band, Mahala Raï Banda, Burhan Öçal ou
Watcha Clan...
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