lundi 10 juin 2013

Plaidoyer pour la Tunisienne du Femen


Bonjour le Jasmin. A vrai dire, ce sont des chrysanthèmes qu’il faut fêter désormais en Tunisie. Que l’on ne s’y trompe pas, la révolution pour les libertés a tourné très court en Tunisie et ailleurs dans ce Monde arabe qui a tellement rêver  et s’est réveillé continuant un cauchemar les yeux grands ouverts. . La récupération a été tellement rapide et on aurait dit orchestrée dans les coulisses que plus rien n’échappe aux islamistes en place. Depuis le 19 mai 2013, une jeune tunisienne, Amina Sbouï, comparait devant les juges pour avoir protesté les seins nus.
Dans la foulée, trois autres jeunes femmes européennes sont venues en Tunisie soutenir leur consœur. EIles ont voulu, disent-elles défendre cette jeune fille, arrêtée pour avoir peint «FEMEN» sur un muret proche d'un cimetière musulman de la ville de Kairouan. Les deux Françaises et une Allemande ont manifesté seins nus à Tunis le 29 mai 2013. Depuis, c’est la case prison.
Pas de discussion possible. Seins nus ? Quel crime odieux ? Quelle sacrilège ? Alors que la Tunisie et d’autres pays arabes ont abdiqué sous le joug de gouvernements islamistes dont on ne connaît pas encore les véritables motivations idéologiques et politiques, on oublie que cette parenthèse, pas enchantée du tout, que l’on a très vite nommé « Printemps », alors qu’en réalité c’est un long hiver, froid, glacial et noir qui plane sur les têtes, a balayé dans son sillage tant d’espoirs.
Branle-bas de combat en Tunisie. Pour quelle raison grave ? Des seins nus.  Alors que le pays n’arrive pas à relever la tête. Alors que toute la région est loin d’être tirée d’affaire, le plus urgent est de cacher ce sein que certains ne sauraient voir sans avoir envoie… de le toucher. Et plus si affinités.
Mais pour être franc, je doute qu’affinités puissent y avoir un jour. Le corps et ses multiples manifestations, nus ou suggérés, couvertes ou dévoilées, sont appelés à subir la loi du voile intégral. Au rythme où vont les choses, il n’y a pas d’autres issues possibles pour les jeunesses arabes. Il faut se taire d’abord. Il faut ensuite se couvrir. ? Enfin, il faut oublier des vocables comme « Liberté, Bonheur, Espoir et Rêve. Quant au mot « Sexe », il faut le bannir de sa vie. Il faut juste le vivre en cachette, dans la non-dignité comme si c’était la chose la plus sale au monde. Drôle d’idéologie qui incite sa jeunesse à se terrer, à vivre contre nature et à abdiquer à chaque fois qu’elle est question de son avenir.
Il faut dire que le Monde arabe est aujourd’hui envahi de saints. Sauf qu’ils n’ont aucune potion magique ni psalmodie révolutionnaire pour sauver leurs pays et leurs populations de la pauvreté, de l’obscurantisme, du fatalisme qui s’abat sur eux comme une malédiction. Amen.

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