Mardi 21 mai sur France 5. Un
documentaire d’excellente facture a creusé dans les soubassements de la guerre
des drones, baptisés Predotar, livrée par les Etats Unis d’Amérique, un peu
partout dans le monde, là où Washington pense avoir des ennemis à éliminer. On
y apprend que la guerre se joue aujourd’hui au cas par cas. Cela peut paraître
simple, mais loin de là. La
technologie militaire américaine est partie très loin pour tester aujourd’hui
des drones, capables de voler à 22 000 km/h. Ce n’est plus du super sonique,
c’est de l’hyper ultra sonique. Autrement dit, aux USA, quand on décide dans
les très prochaines années d’aller tuer quelqu’un à 10 000 kms de New York, les drones y seront dans moins de
30 minutes.
Et pas un seul soldat mort ni aucune
inquiétude de livrer bataille sur le sol américain. Hier, presque inexsitant,
les robots font désormais le sale boulot des hommes. Pus de 7000 sont déjà en
action dans l’US Army. Les spécialistes nous disent qu’un drone, c’est un engin
de mort précis et efficace. Moins onéreux qu'un avion avec pilote, lancé depuis
les Etats-Unis ou d'une base à l'étranger, le drone ne met aucune vie
américaine en danger. Il peut lâcher une bombe à fragmentation comme tirer un missile ; il est l'arme idéale pour mener une guerre aérienne clandestine.
Mais ce n’est pas l’armée qui dirige,
ce sont les services, via des prestateurs de services qui sous-traitent pour la
Maison Blanche. C’est comme ça qu’on apprend qu’une attaque de drones à fait
quelques victimes innocentes, juste par erreur d’appréciation. Devinez qui a
donné l’ordre d’attaquer la cible. Une jeune fille qui travaille dans l’une des nombreuses sociétés de la
mort. Elle n’est ni militaire, ni ex-soldat, ni agent, ni rien. Une simple
éployée d’une société privée qui peut juger d’une situation de combat et
décider de la mort d’autrui. C’est grave ? C’est terrifiant ?
Absolument.
Mais ce n’est pas tout. Il y a encore
mieux. Vous êtes assis dans votre salon au Nevada et d’un clic vous bombardez
un hameau dans le Waziristan pakistanais. Pourtant l’Amérique n’est pas en
guerre contre le Pakistan, pas plus qu’elle ne l’est avec le Yémen, la Somalie…
Mais là où on juge qu’il y a des ennemis potentiels, on les liquide. Imaginez
le même procédé avec la France ou l’Allemagne. Ce serait l’éclatement de l’apocalypse.
Autrement dit, ce non-droit, ce
procédé contraire aux lois humaines, indifférent
à la loi internationale, à la souveraineté des nations ; cette volonté
militaire qui défie toute procédure légale, tourne le dos à la Constitution des
Etats-Unis et à la morale commune, est justifié au nom de la guerre propre. La
guerre sans contact. La mort de
loin. Moralité du drone, c’est que les pays dits démocratiques, surtout
puissants n’ont rien à craindre de ces volatiles clandestins. Par contre les
Etats faibles, eux, payent le prix de la mort mondialisée. Tous en sursis. A
n’importe quel moment, pour n’importe quel motif, on peut être soufflé par un
engin de la mort aussi furtif que l’éclair.
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