Ils
sont rares les artistes plasticiens qui peuvent travailler sur l’écriture, le
signe et la calligraphie arabe sans tomber dans le « folklore ». Art
à part entière, l’écriture déclinée en toiles n’est pas une sinécure. Au-delà
du geste, il faut que les mots, tracés en couleurs et en formes, aient du sens.
En plus de leur signifiance première.
Chez Mohamed Boustane, grande figure de la peinture marocaine,
l’écriture revêt une dimension spirituelle.
Cette exigence métaphysique octroie à ces lettres, ces lignes arrondies ou rectilignes,
une forme de palimpseste. Il ne s’agit pas comme le précise le peintre
lui-même, de reproduire un geste d’écriture « sur une grande toile pour en
faire de l’art. Il y a un senti, un rapport aux mots qui, sur le tableau,
vivent d’une autre vie. Leur fonctionnalité langagière n’est pas le plus
important ici. Ce sont leurs interprétations et les émotions qu’elles dégagent
qui importent». Noir et ocre, lignes jaunes à peine perceptibles, textes longs,
lignes juste suggérées, Mohamed Boustane, élève l’art d’écrire dans des sphères
où le texte est magnifié. Sans que la peinture soit un terrain de rencontre
entre littérature et arts plastiques, on sent comme une bi-paternité entre
celui qui écrit ou dit et l’artiste qui peint, crée une forme, souligne un
passage entre le fond et la forme. Mohamed Boustane, a depuis plus de 20 ans
déployé une telle richesse dans le procédé calligraphique que l’in comprend
aisément qu’il ait été sacré premier Prix
de la Biennale de la calligraphie à Sharjah aux Émirats Arabes Unis en
2012. Aujourd’hui, il prépare une nouvelle exposition en septembre 2013 au
Portugal dans le cadre d’un hommage rendu à la calligraphie arabe.
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