Paco de Lucia est l’une des plus grandes figures qui prendront part au
festival de Fès des musiques sacrées du monde. Un nom qui résonne fort dans le
monde de la musique universelle.
C’est un artiste
qu’on ne présente plus. Paco De Lucia est à coup sûr l’une des plus grandes
légendes vivantes du flamenco. C’est aussi l’un des plus grands guitaristes au
monde. Son style est très particulier. Il est à la fois habité par cette quête
de la passion et de la liberté. Sans oublier cette dimension universelle qui
octroie à son art plus de profondeur et d’actualité. Paco De Lucia est aussi un
inventeur et transfigurateur de son sujet. Son cante jondo puisé auprès de son
ancien mentor Camaron da Isla, est revu et sublimée avec une guitare flamenca
qui situe ce propos dans le domaine pur des sens. On retrouve alors dans ce jeu un peu de jazz. Cette dernière
tendance est née des accointances avec quelques figures tutélaires de la profession ainsi quelques plus
grands guitaristes du monde comme Larry Corel, John Mac Laughin ou Al Di Meola.
Sans oublier le travail très personnel avec le pianiste et compositeur Chick
Corea.
Une autre planète
Paco De Lucia
vient d’une autre planète musicale. Il a un don pour faire passer des
sensations fortes tout en se réservant le droit de ne pas donner dans l’excès.
Tout ici est décliné en douce, sans forcer le trait. D’ailleurs son parcours
est une success story. "Fantasía flamenca" en 1969 est son premier
fait d’armes. Un bijou musical sans précédent. Suivent des enregistrements de plusieurs thèmes du
compositeur espagnol Manuel de Falla qui ont façonné l’approche du flamenco
ibérique. Mais il y a aussi son
interprétation du Concerto d'Aranjuez de Joaquín Rodrigo, un instant magique,
un morceau de choix qui reste aujourd’hui parmi les plus belles pages musicales
au monde. Il faut aussi ajouter sa rumba "Entre dos aguas", un
classique du genre ou encore son album Ziryab, qui est un condensé de sa vision musicale avec les différentes
tonalités qui y sont imprimés à travers de multiples influences et brassages. Il
faut dire que Paco De Lucia est un prodige. Déjà à cinq ans, il tutoyait son
instrument fétiche, la guitare.
Il faut aussi y
voir l’impact de son père et de
ses frères Ramón de Algesiras et Pepe de Lucia, respectivement guitariste, et
cantador. De cette période, Paco De Lucia garde ce souvenir qu’il partage avec
les aficionados de son art : « Il y avait dans notre maison une grande
cour intérieure ("patio"). Quand mon père rentrait dans la nuit, il
continuait à jouer pour le plaisir avec d’autres musiciens. Beaucoup de grands
noms sont passés par ce patio, et je me réveillais dans cette ambiance. Avant
même de poser les doigts sur un manche de guitare, je connaissais tout du
flamenco : les rythmes les plus complexes, le langage.» Comme quoi, il y a des
destinées incontournables.
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