Un important coup de filet a été mené les services de sécurité
espagnols, le 21 juin 2013 à Sebta. Un vaste réseau de recrutement pour le
jihad a été démantelé. Il avait aussi des bases-arrières à Fnideq. Les huit
individus arrêtés sont poursuivis pour « appartenance à une organisation
terroriste».
La guerre est
déclarée. Elle est sans merci. Rabat et Madrid ont mis les bouchées doubles
pour livrer bataille aux réseaux terroristes dormants qui opèrent entre le Nord
du royaume et l’Espagne. Le coup de filet du 21 juin 2013 vient affaiblir
davantage les structures terroristes spécialisées dans le recrutement et le
financement du Jihad en Syrie. Pour le ministre espagnol de l’Intérieur, Fernandez Diaz, qui a donné une
conférence de presse le samedi 22 juin, il s’agit d’un réseau « installé à Sebta et Fnideq. Il réalisait un
travail de recrutement, endoctrinement, organisation et financement des
voyages, en contact avec d'autres terroristes et selon les directives émanant
de l'organisation terroriste Al-Qaïda». Si le premier tour de vis a mis hors d’état
de nuire huit personnes, on apprend de sources marocaines et espagnoles, que
d’autres opérations sont en cours pour nettoyer la région de ces réseaux de
l’ombre. Pour les enquêteurs, ce réseau a pu envoyer plus de 50 personnes en
Syrie. Parmi eux, on peut trouver de nombreux jeunes mineurs, endoctrinés et
envoyés au charbon, comme chair à canons.
Jeunes recrues
D’après les services espagnols, la majorité de ces recrues sont
originaires de Sebta, mais d’autres viennent des alentours dans toute la zone
entre Tanger et Tétouan. Inutile de rappeler ici que cette région a depuis plus
de dix ans fourni de nombreux terroristes qui ont opéré en Espagne dans le
cadre de grandes structures affiliés à Al Qaïda. Pour le ministre espagnol de
l’Intérieur, certains activistes envoyés
en Syrie ont été derrière de spectaculaires attentats-suicides tandis que
d'autres ont intégré des camps d'entraînement qui les ont préparés au combat. Pour
montrer le modus-operandi des recrues, les autorités espagnoles ont diffusé sur
le Net, en boucle, une vidéo montrant un Marocain de 33 ans se confesser avant
de passer à l’acte. Il s’agit de Rachid
Whabi. Selon les services espagnols, ce Marocain, a été l’auteur en juin 2012, d’un
attentat-suicide, à bord d’un camion piégé. L’action aurait causé la mort de
130 personnes.
Problème transfronatlier
Ce type de vidéo filmée par
les jihadistes eux-mêmes sert à faire des émules pour le martyre. D’autres jeunes veulent emboiter le pas
à leurs aînées et se payer un aller-simple pour le Paradis, après avoir tué de
nombreuses personnes par des actions terroristes. Une situation qui préoccupe
de nombreux pays en Europe, en dehors de l’Espagne. C’est toute l’Europe et en
premier chef la France qui est en proie depuis plus de deux ans à des vagues de
recrutements visant des jeunes européens désireux d’en découdre avec l’armée de
Bachar Al Assad. Pour le ministre de
l'Intérieur français, Manuel Valls, ils sont plus de 600 ressortissants
européens à s'être rendus en Syrie pour rejoindre les rebelles. Informations
confirmées par Vladimir Poutine, le président russe, qui a souligné, le 21 juin
2013, que plus de 600 Européens et
Russes combattaient à présent en Syrie.
D’autres chiffres qui remontent au 22 mai, parlaient
de 800 Européens. Parmi eux, entre 120 et 270 citoyens français. On le voit bien, l’opération qui s’est déroulée sur
le sol marocain, dépasse les frontières nationales et implique d’autres pays
européens, qui doivent redoubler de vigilance pour stopper les vagues de
recrutements alimentées par un conflit syrien et une situation régionale dans
le monde arabe et au Maghreb, qui est loin d’être stable.
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