vendredi 28 juin 2013

Démantèlement du réseau de recrutement des jihadistes à Sebta et Fnideq: Sale temps pour les terroristes


Un important coup de filet a été mené les services de sécurité espagnols, le 21 juin 2013 à Sebta. Un vaste réseau de recrutement pour le jihad a été démantelé. Il avait aussi des bases-arrières à Fnideq. Les huit individus arrêtés sont poursuivis pour « appartenance à une organisation terroriste».
La guerre est déclarée. Elle est sans merci. Rabat et Madrid ont mis les bouchées doubles pour livrer bataille aux réseaux terroristes dormants qui opèrent entre le Nord du royaume et l’Espagne. Le coup de filet du 21 juin 2013 vient affaiblir davantage les structures terroristes spécialisées dans le recrutement et le financement du Jihad en Syrie. Pour le ministre espagnol de l’Intérieur, Fernandez Diaz, qui a donné une conférence de presse le samedi 22 juin, il s’agit d’un réseau « installé à Sebta et Fnideq. Il réalisait un travail de recrutement, endoctrinement, organisation et financement des voyages, en contact avec d'autres terroristes et selon les directives émanant de l'organisation terroriste Al-Qaïda». Si le premier tour de vis a mis hors d’état de nuire huit personnes, on apprend de sources marocaines et espagnoles, que d’autres opérations sont en cours pour nettoyer la région de ces réseaux de l’ombre. Pour les enquêteurs, ce réseau a pu envoyer plus de 50 personnes en Syrie. Parmi eux, on peut trouver de nombreux jeunes mineurs, endoctrinés et envoyés au charbon, comme chair à canons.
Jeunes recrues
D’après les services espagnols, la majorité de ces recrues sont originaires de Sebta, mais d’autres viennent des alentours dans toute la zone entre Tanger et Tétouan. Inutile de rappeler ici que cette région a depuis plus de dix ans fourni de nombreux terroristes qui ont opéré en Espagne dans le cadre de grandes structures affiliés à Al Qaïda. Pour le ministre espagnol de l’Intérieur, certains activistes envoyés en Syrie ont été derrière de spectaculaires attentats-suicides tandis que d'autres ont intégré des camps d'entraînement qui les ont préparés au combat. Pour montrer le modus-operandi des recrues, les autorités espagnoles ont diffusé sur le Net, en boucle, une vidéo montrant un Marocain de 33 ans se confesser avant de passer à l’acte.  Il s’agit de Rachid Whabi. Selon les services espagnols, ce Marocain, a été l’auteur en juin 2012, d’un attentat-suicide, à bord d’un camion piégé. L’action aurait causé la mort de 130 personnes.  
Problème transfronatlier
Ce type de vidéo filmée par les jihadistes eux-mêmes sert à faire des émules pour le martyre.  D’autres jeunes veulent emboiter le pas à leurs aînées et se payer un aller-simple pour le Paradis, après avoir tué de nombreuses personnes par des actions terroristes. Une situation qui préoccupe de nombreux pays en Europe, en dehors de l’Espagne. C’est toute l’Europe et en premier chef la France qui est en proie depuis plus de deux ans à des vagues de recrutements visant des jeunes européens désireux d’en découdre avec l’armée de Bachar Al Assad. Pour le ministre de l'Intérieur français, Manuel Valls, ils sont plus de 600 ressortissants européens à s'être rendus en Syrie pour rejoindre les rebelles. Informations confirmées par Vladimir Poutine, le président russe, qui a souligné, le 21 juin 2013,  que plus de 600 Européens et Russes combattaient à présent en Syrie.  D’autres chiffres qui remontent au 22 mai, parlaient de 800 Européens.  Parmi eux, entre 120 et 270 citoyens français. On le voit bien, l’opération qui s’est déroulée sur le sol marocain, dépasse les frontières nationales et implique d’autres pays européens, qui doivent redoubler de vigilance pour stopper les vagues de recrutements alimentées par un conflit syrien et une situation régionale dans le monde arabe et au Maghreb, qui est loin d’être stable. 

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