Les Journées internationales consacrées à la maladie du parkinson
ont eu lieu à Marrakech, les 24 et 25 mai 2013. 15 % du nombre de malades
auscultés par des neurologues des secteurs privé et public sont atteints par la
maladie du parkinson au Maroc.
Le chiffre tombe
comme un couperet. La maladie de Parkinson touche de plus en plus de Marocains.
C’est ce qui ressort de ces journées scientifiques internationales dédiées à la
maladie de Parkinson, organisées à Marrakech sou l’initiative du professeur
Najib Kissani, le chef de service de neurologie au Centre hospitalier
universitaire Mohammed VI de Marrakech. En effet, les statistiques font
peur : 15 % du nombre de malades qui ont été traités par des neurologues
des secteurs privé et public sont atteints par la maladie du parkinson. C’est simple, pour les spécialistes marocains, Parkinson
demeure une maladie méconnue. Non seulement de la part des patients qui
ignorent qu’ils sont déjà atteints, mais également cde la part des médecins,
qui doivent s’ouvrir aux dernières innovations et découvertes en matière de
diagnostic dans ce domaine. Pour Najib Kissani, qui est aussi président du
Laboratoire de neurosciences cliniques et expérimentales, relevant de la
Faculté de médecine de Marrakech, «la médecine de la maladie du parkinson et
des mouvements anormaux souffre au Maroc d’un manque de spécialistes et pose
des problèmes au niveau de la prise en charge.»
Paralysie agitante
On le sait
Parkinson est une pathologie lourde. Les spécialistes la nomment aussi la
paralysie agitante. Comme l’explique le Pr Wafae Messouak, :
«La maladie de Parkinson est une pathologie neurologique qui touche environ 1 à
2% de la population de plus de 50 ans. Elle se caractérise habituellement par
un tremblement, une lenteur des mouvements et une contracture musculaire».
Selon les chiffres disponibles au niveau du ministère de la Santé, environ
50.000 personnes seraient atteintes de cette maladie dégénérative, avec environ
4.000 nouveaux cas déclarés chaque année au Maroc. Les symptômes sont
reconnaissables : tremblements des membres au repos, rigidité musculaire
et akinésie. Pour le professeur Mesouak, «Il existe parfois des atteintes
intellectuelles comme une détérioration de la mémoire et des difficultés à
adapter son comportement au changement de situation. A des stades plus avancés,
la maladie peut s’accompagner de confusion mentale ou de démence. Dans 30% des
cas, le malade peut présenter une dépression.» Mais la maladie de Parkinson
peut aussi être héréditaire. Pour les scientifiques marocains, «une personne
dont l’un des parents est atteint de la maladie de Parkinson présente un risque
plus élevé d’être elle-même atteinte de la maladie.»
Prise
en charge
Reste que malgré
le travail de nombreux professeurs de grande valeur, le Maroc n’a pas encore
prix la mesure du danger et de la
gravité d’une pathologie qui peut frapper à partir de 50 ans, n’importe qui.
Manque d’information, de sensibilisation, déficit en formation dans ce domaine
très précis et surtout un manque de prise en charge des malades. En effet, un
malade parkinsonien devient une charge pour sa famille. Il faut une attention
de tous les instants pour aider à vivre ces personnes qui parfois tombent dans
la démence. Il leur faut un accompagnateur, parce que souvent des personnes
sortent et ne savent plus comment revenir chez eux, parce qu’ils ont perdu la
mémoire, momentanément. Dans
d’autres cas, les personnes dépressives ont besoin d’un grand soutien
psychologique pour les sortir de la solitude et le noir où elles vivent. Sans
oublier le coût élevé des diagnostics, des soins et des médicaments. Ceci dans
l’absence de traitements efficaces qui peuvent guérir. C’est dans ce sens que
les journées de Marrakech ont été importantes pour inciter les spécialistes de cette
médecine à mettre à jour leurs connaissances à travers la formation continue,
dans un domaine qui ne cesse de connaitre des nouveautés permanentes en Europe
et aux USA. D’ailleurs au Maroc, on peut aussi noter l’absence d’associations
qui se penchent sur cette maladie pour la faire connaître et aider les patients
à se soigner.
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