La plasticienne marocaine,
Lamia Skiredj, a exposé ses travaux dans la région de Florence en Italie. Une
œuvre particulière qui transcende les partis-pris artistiques.
C’est
désormais une peinture romanesque qui se dégage des derniers travaux de
l’artiste plasticienne marocaine Lamia Skiredj. On garde présent à l’esprit les
poires du peintre. Entre nature morte et installations grandeur nature, Lamia
Skiredj avait scruté les moindres manifestations chromatiques et polymorphes de
son sujet. Aujourd’hui, ci ce n’est pas tout à fait une page qui est tournée.
Mais on s’y achemine. A pas réguliers. Tant le travail de Lamia Skiredj a pris
un virage pour le moins intriguant. La peinture
impose ici son extravagance avec un naturel incontestable. Silhouettes,
visages, éclatements des coloris, exagérations de certains traits, dans un jeu,
à première vue, ludique, mais qui n’en est pas. Dans ce sens, l’exposition en Italie, dans la région de
Florence, qui s’est tenue jusqu’au 14 juin 2013, marque elle aussi sinon la fin
d’une période, du moins le prélude à une autre manière de voir et de faire chez
Lamia Skiredj.
Perception formatée
De quoi s’agit-il au juste ? Un
ensemble de situations. Qui peuvent être théâtrales. Des personnages. Des
femmes. Lourdement empruntées, un peu kitchisantes. L’irrégularité dans les
traits et les contours accentue à la fois l’ironie et le tragique de ces
individus livrés à un jeu d’apparences. Pour Lamia Skiredj, il s’agit là de
lever un voile. Montrer que «Ce besoin impersonnel de mimétisme dans l’aliénation de soi et de ses valeurs
au profit d’un apparat confondant de confusion, tant ces robots «taylorisés»
s’appliquent à partager non pas une mais LA perception formatée et formatante »
de la vie, des rapports, du jeu clair et obscur entre humains. Finalement ce
travail, qui peut sembler une charge critique d’une société de façade, remonte jusqu’à l'intérieur de la représentation du monde ordinaire pour le
voir sous différentes perspectives.
Comme le rêve, qui se nourrit de la vision quotidienne et y jette le
trouble pour dévoiler tant de non-dits de nous-mêmes. Comme le souligne
l’artiste elle-même, «n’est-ce pas là la résultante inévitable de l’éternel et
collatéralement dommageable
frénétique combat que se livre le manichéen tiraillement que nous
subissons tous ?»
Regards croisés
L’interrogation
est ici rhétorique. On l’aura compris. Le questionnement touche ici d’autres
aspects de la vie. Ce qui est vrai ; de ce qui est faux. Ou alors ce
vraisemblant qui peut souvent se superposer aux différentes vérités des uns et
des autres. Sous des dehors à la fois légers et fuyant, c’est une période
cruciale de la peinture de Lamia Skiredj qui prend ici corps. Dans un sens, ce
procédé est compréhensible aussi grâce au parcours de cette artiste marocaine,
née aux USA, à San Antonio dans le Texas. Il y a à n’en pas douter
une céractéristique scénaristique à l’Américaine qui se profile dans ce
travail. On y sent aussi des influences de design et de grapghisme, meême
éloignées. Pour
celle qui a peint sa première toile à 13 ans, le passage par l’Académie américaine
des Arts de Paris(PAA) en architecture d’intérieur et à Moore College of Art
and Design de Philadelphie, garde des traces infaillible de ces différentes
périodes picturales. En effet, après une période de nus féminins, une période
Pop’art, Lamia Skiredj a peint la nature morte et des personnages sortis de son
imagination. Ces visages exagérément maquillés et comiquement absurdes ouvrent
la voie vers un réel travail sur la personne, la société et les regards croisés
qui en résultent.
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