L’artiste
peintre, Hassan Kouhen, qui vit entre le Maroc et les Etats Unis d’Amérique, revient
avec une collection d’œuvres de
grande facture. L’artiste qui fête ses quarante ans de peinture prépare une
série d’exposition à Casablanca, Paris, Dubaï et Londres.
On pourrait aisément parler d’un romantisme expressionniste
abstrait en regardant de très près le travail de Hassan Kouhen. La frontière
entre figures et leurs représentations en traits, formes et couleurs est
tellement ténue qu’il est difficile de classer cette peinture. Hassan Cohen
depuis les années 70, période de ces débuts avec ses premières expositions au
Canada, a démontré une forte inclination pour la couleur. Une audace
chromatique qui s’assume. C’est justement cette force du coloris qui a fait que
déjà en 1979, à 24 ans, il était décrit par la critique nord-américaine, comme
un artiste arc-en-ciel, célébrant les prismes des nuances de la nature. Très
vite, Hassan Kouhen a compris quelle était sa voie artistique. «J’aurai pu
continuer à forcer les traits et travailler davantage sur la couleur comme à
mes débuts surtout que le succès critique était au rendez-vous. Mais il me
fallait explorer d’autres voies. Quand je regarde en arrière, en presque
quarante ans de travail, je ne me suis jamais étalé dans une période picturale
parce que justement elle a plu. Il me faut bouger, aller de l’avant, chercher
ce qui me dépasse et me reste inconnu », explique Hassan Kouhen. Cette
exigence de la queue donne aujourd’hui corps à des peintures où reconnaître
le modèle devient une gageure tant les formes humaines subissent de multiples
déformations et se retrouvent noyées dans un chaos de couleurs. Hassan Kouhen accomplit une courbe
très intéressante dans la peinture marocaine. Il passe du combat de traits
à la forme couleur.
Formes et
lumières
Pour ce natif de Fès en 1955, la peinture est une affaire
sérieuse. Sans se prendre au sérieux, l’artiste est rigoureux. Il ne laisse
rien au hasard. La toile est travaillée par couches. Elle prend vie en strates
qui se superposent. Le final donne une composition de formes et de lumières qui
rendent compte du peintre lui-même. «Ma peinture est mon reflet à toutes les
périodes de ma vie, les sombres comme les plus heureuses». Hassan Kouhen est
également un artiste discret qui vit loin des feux de la rampe et du succès
mondain. Valeur sûre des Arts plastiques marocains, il occupe aujourd’hui une
place de choix chez les galeristes américains. Passages à la télévision,
interviews, débets sur la culture, Hassan Kouhen joue aussi les ambassadeurs s
d’une culture marocaine qu’il met en avant là ou son art le porte.
Diaspora arabe
Pour ce lauréat de l’Ecole des Beaux-Arts de
Vancouver au Canada, cette période picturale qu’il traverse en ce moment, marque l’avènement simultané de la forme et de la couleur comme
base du travail. Le peintre simplifie les formes qui résultent de plus en plus
de son geste, et les confronte à la couleur pure. Hassan Kouhen introduit une certaine géométrie des formes dans ses courbes.
Au final, on assiste à une forme
de gommage de l’oeuvre qui va vers son épuration la plus totale. C’est là
qu’elle révèle son essence. Bref, l’espace que de Hassan Kouhen cherche à représenter, c’est en
premier lieu comment l’humain habite l’étendue qui lui sert de parcours. Les formes qu’il peint aujourd’hui
finissent par devenir un espace à
part entière. Avec les moyens renouvelés dont il s’est doté, il ne retient des corps et des visages
qu’il travaille que l’aspect formel et l’intensité de la lumière. Aujourd’hui,
après avoir exposé à Los Angeles, à San Diego, à Palm Springs, en Espagne, au
Canda et ailleurs, il fera partie de deux expositions collectives en septembre
2013. La première à Londres. La seconde à Dubaï. Avec des peintres de la
diaspora arabe, à la fois égyptienne,
irakienne et libanaises, Hassan Kouhen participe de ces différentes mouvances des
cultures arabes à une période où l’art joue son plein rôle de moteur de
changement et de développement.
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