lundi 10 juin 2013

« Potentiel du sinistre » de Thomas Coppey





Le monde de l’argent en roman. Toute la littérature financière, l’univers des chiffres, les graphes, les courbes, les statistiques, les prévisions, les hausses et les baisses pour décrire les hauts et les bas de la vie. Potentiel du sinistre n’est pas le roman de la crise, bien que l’on y pense de premier abord. Non, c’est le roman de la vie tout court. La vie où le calcul, l’argent ont une grande place. Dans certains cas, ils ne laissent aucune place pour rien d’autre. Alors la vie de cet ingénieur financier, un bosseur, sans problèmes, très affûté, devient du coup le centre d’une grande catastrophe en vue. Ce n’est pas le sinistre du siècle qui est là important. Ce sont plutôt les immersions dans les soubassements du risque, le fait que la vie soit débordée par le tsunami des finances, là où le plus cher à perdre demeure, en dernier lieu, l’âme. C’est là que le jargon, très spécialisé des traders et autres analystes de la santé pécuniaire, prend une autre signification. Tout est transposé pour marquer la vacuité d’un monde régi par le souci de la réussite. Roman solide, bien construit, avec des références reconnaissables de la part d’un jeune homme né en 1980 et qui assimilé les sacro-saints préceptes de la finance et de x ses possibles ravages. Sans la moindre caricature, Thomas Coppey ironise sérieusement sur un sujet très actuel et douloureux. 

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