Sous le thème
«Fès l’Andalouse», le Festival des musiques sacrées du monde, se déroule du 7
au 15 juin 2013 dans la capitale spirituelle du Maroc. Une édition encore plus
riche avec des noms aussi prestigieux que Paco De Lucia, Patti Smith, Assala
Nasri ou encore Françoise Atlan.
C’est la 19 ème édition. Deux décades de spiritualité, de partage
et de recueillement par l’art et la musique à Fès. La ville résonne encore et
toujours des souvenirs de Nusrat Ali Khan ou Shahram Nazeri. Les mélodies
universelles de Björk, Sabah Fakhri, Ben Harper pour ne parler que de quelques
figures qui ont imprimer un sens à ces rencontres de Fès. Car cet événement de
grande facture n’est pas un festival. C’est un concept, une idée qui a su
creuser loin dans le sol marocain des racines civilisationnelles. A Fès, il est
question d’ouvrir le champ des possibles pour accorder des visions humaines.
Tout est ici décliné au profit du recueillement, de l’introspection, du
recentrage sur soi, en rencontrant l’autre. Tous les autres. Le vœu de Faouzi
Skali, à qui l’on doit ce rendez-vous annuel qui rayonne dans le monde entier,
a toujours été d’ouvrir plus larges les horizons du dialogue. Presque vingt
ans, plus tard, Fès des musiques
sacrées du monde, qui chante la beauté, l’amour, la foi, la philosophie
de la vie, la poésie des sens, est une escale de paix dans un univers
tourmenté.
A la rencontre
du monde
Mais Fès n’est pas uniquement cet
ensemble magnifique de concerts chaque soir, dans ce bel écrin qu’est Bal Al
Makina. Fès, ce sont les débats, les conférences, les tables rondes… Cette
année, les quatre
thèmes abordés
Sont, «Les nouveaux enjeux de la diversité » (à l´occasion du
centenaire d´Aimé Césaire). « La finance peut-elle être solidaire
? » ; «Définition d´un nouveau paradigme économique : l´ expérience
du Bhoutan, bilan d’étape.»
Et enfin
«Fès l’Andalouse : le développement par la culture.»
On le voit bien ici, les relations
entre économie, finances et paix de l’âme, vie épanouie dans la sérénité sont de véritables questions
ontologiques. A ce propos, Faouzi Skali, nous répond que : « De nombreuses
études montrent qu’il y a une baisse aujourd’hui, dans les sociétés
économiquement développées, du sentiment de satisfaction de sa propre vie, de
plus de 30%, par rapport aux années 60. Le progrès technologique qui
était sensé libérer les gens pour leur permettre de s’occuper, selon le
vœu d’Hannah Arendt, de l’essentiel n’a pas tenu ses promesses. « Il est
possible, s’interrogeait Marshall Sahlins, que nous nous condamnions tout seuls
aux travaux forcés à perpétuité ». L’objectif étant de faire en sorte que la
vie, en dépit de sa frénésie actuelle soit allégée, bénie par un réel travail
de fond pour que l’épicentre humain reste intact contre les agressions
contingentes.
Oasis de paix
Quand au thème de cette année, Fès
l’Andalouse, c’est une manière de faire revivre l’histoire. Tout cet héritage
séculaire encore vivace dans la vie des Marocains. «C’est pour cette raison que
nous avons voulu célébrer cette année l’héritage andalou de la capitale
spirituelle du Maroc. Avant d’être une période de l’histoire, El Andalus (que
l’on a certes forcément plus ou moins idéalisé) est un état d’esprit, un
paradigme de civilisation, dont il nous faut redécouvrir le sens et le secret.»,
explique Faouzi Skali.
Tout l’esprit de Fès est dans cette
combinaison réussie de nourritures spirituelles et d’interrogations profondes
sur le devenir de l’homme dans un monde de plus en plus hostile. Entre
musiques, parles, voix célestes, échanges de points de vue et regards tournées
vers demain en s’imprégnant d’hier, Fès est une oasis de paix, qui dure huit
jours, mais dont les effets peuvent changer des vies.
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