mercredi 5 juin 2013

Festival de Fès des musiques sacrées du monde: Sous le signe de la spiritualité


Sous le thème «Fès l’Andalouse», le Festival des musiques sacrées du monde, se déroule du 7 au 15 juin 2013 dans la capitale spirituelle du Maroc. Une édition encore plus riche avec des noms aussi prestigieux que Paco De Lucia, Patti Smith, Assala Nasri ou encore Françoise Atlan.



C’est la 19 ème édition. Deux décades de spiritualité, de partage et de recueillement par l’art et la musique à Fès. La ville résonne encore et toujours des souvenirs de Nusrat Ali Khan ou Shahram Nazeri. Les mélodies universelles de Björk, Sabah Fakhri, Ben Harper pour ne parler que de quelques figures qui ont imprimer un sens à ces rencontres de Fès. Car cet événement de grande facture n’est pas un festival. C’est un concept, une idée qui a su creuser loin dans le sol marocain des racines civilisationnelles. A Fès, il est question d’ouvrir le champ des possibles pour accorder des visions humaines. Tout est ici décliné au profit du recueillement, de l’introspection, du recentrage sur soi, en rencontrant l’autre. Tous les autres. Le vœu de Faouzi Skali, à qui l’on doit ce rendez-vous annuel qui rayonne dans le monde entier, a toujours été d’ouvrir plus larges les horizons du dialogue. Presque vingt ans, plus tard, Fès des musiques  sacrées du monde, qui chante la beauté, l’amour, la foi, la philosophie de la vie, la poésie des sens, est une escale de paix dans un univers tourmenté.
A la rencontre du monde
Mais Fès n’est pas uniquement cet ensemble magnifique de concerts chaque soir, dans ce bel écrin qu’est Bal Al Makina. Fès, ce sont les débats, les conférences, les tables rondes… Cette année, les quatre thèmes abordés
Sont, «Les nouveaux enjeux de la diversité » (à l´occasion du centenaire d´Aimé Césaire). « La finance peut-elle être solidaire ? » ; «Définition d´un nouveau paradigme économique : l´ expérience du Bhoutan, bilan d’étape.»
Et enfin «Fès l’Andalouse : le développement par la culture.»
On le voit bien ici, les relations entre économie, finances et paix de l’âme, vie épanouie dans la sérénité  sont de véritables questions ontologiques. A ce propos, Faouzi Skali, nous répond que : « De nombreuses études montrent qu’il y a une baisse aujourd’hui, dans les sociétés économiquement développées, du sentiment de satisfaction de sa propre vie, de plus de 30%, par rapport aux années 60.  Le progrès technologique qui était sensé libérer les gens  pour leur permettre de s’occuper, selon le vœu d’Hannah Arendt, de l’essentiel n’a pas tenu ses promesses. « Il est possible, s’interrogeait Marshall Sahlins, que nous nous condamnions tout seuls aux travaux forcés à perpétuité ». L’objectif étant de faire en sorte que la vie, en dépit de sa frénésie actuelle soit allégée, bénie par un réel travail de fond pour que l’épicentre humain reste intact contre les agressions contingentes.
Oasis de paix
Quand au thème de cette année, Fès l’Andalouse, c’est une manière de faire revivre l’histoire. Tout cet héritage séculaire encore vivace dans la vie des Marocains. «C’est pour cette raison que nous avons voulu célébrer cette année l’héritage andalou de la capitale spirituelle du Maroc. Avant d’être une période de l’histoire, El Andalus (que l’on a certes forcément plus ou moins idéalisé) est un état d’esprit, un paradigme de civilisation, dont il nous faut redécouvrir le sens et le secret.», explique Faouzi Skali.
Tout l’esprit de Fès est dans cette combinaison réussie de nourritures spirituelles et d’interrogations profondes sur le devenir de l’homme dans un monde de plus en plus hostile. Entre musiques, parles, voix célestes, échanges de points de vue et regards tournées vers demain en s’imprégnant d’hier, Fès est une oasis de paix, qui dure huit jours, mais dont les effets peuvent changer des vies.



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