Il est coquin
ce Cavalieri. Coquin et coquet. A presque 80 berges, Silvio Berlusconi
refuse de vieillir. À coups de bistouri et d’implants capillaire, il entretient
le mythe de l’étalon méditerranéen. Et les procès à succession et les
condamnations fermes de prison n’y font rien. L’ogre politique, le mammouth
médiatique persiste et signe. La politique italienne est faite de jaloux,
alors. La nabab se dit lynché par une junte qui veut sa peau parce qu’elle n’a
pas pu avoir sa vie.
En arrière fond de ce méli-mélo politico-orgiastique, il y a
le corps déluré d’une marocaine qui se prénomme Ruby. L’allusion au clinquant
sonnant et trébuchant n’est pas qu’une parabole. Karima El Mahroug de son vrai
nom, qui ne vit désormais que par et pour son nom de scène a été à l’origine
d’une des condamnations du Cavalieri. Elle a témoigné. Elle a avoué. Elle a
raconté les soirées Bunga Bunga de l’ex-président du Conseil italien. Nous
avons même eu droit aux détails les plus croustillants. Qui a dit que nous n’étions pas une
société de voyeurs. Et quand le sexe s’en mêle, les yeux s’écarquillent. Les
muscles se tendent. Les têtes tournent.
A plus forte raison quand c’est une marocaine qui alimente
le feu de sens. Pour le Marocain lambda, Ruby, la fille de Fqih Bensaleh, est
une héroïne. Non seulement, elle a réussi à entrer dans le sérail des plus
puissants, mais elle en a fait tomber l’un d’eux. L’ex-gamine a même gagné du
galon dans le monde feutré des soirées hot et arrosées. Sa côte dans la bourse
des affaires saute au plafond.
Elle peut même se permettre de négocier nez à nez avec les
porte-parole du septuagénaire, très porté sur la nudité et la confusion des genres.
Aujourd’hui, Karima fait volte-face. Elle affirme qu’elle a menti. Elle avait
perdu la tête. La fille du bled paumé en contrebas de l’Atlas, a déliré. C’est
compréhensible. Le Cavalieri n’allait pas se laisser rétamer dans un tsunami
judiciaire sans utiliser un peu de sa puissante fortune. Les mauvaises langues
racontent que Ruby a négocié son parjure.
Franchement, je n’en sais rien. Mais notre compatriote
exilée en Italie a fait montre d’une grande sagesse pour son âge. Celle qui
vient à peine de sortir de la minorité,
a compris comment marche la majorité. On assure ses arrières en faisant
trémousser son derrière. Et dans la foulée, on envoie un message à tous :
« je sais comment ça marche », nous dit Ruby. Et elle a raison. Mieux
vaut avoir Silvio de son côté, même après coup, que contre soi, avant coup.
Karima a fait sienne cet adage, ô combien vrai : on n’insulte jamais
demain.
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