Il
s’agit là d’un grand classique de la poésie et de la pensée arabes. Ibn Shuhayd
(992 - 1035) qui fait partie d’une longue lignée de hauts dignitaires liés à la
famille omeyyade, a passé toute sa vie (courte, du reste) à une période marquée
par les troubles politiques, les guerres des courants religieux islamiques et
surtout les soulèvements populaires. Ce qu’on appelle la fitna a servi de décor
à sa poésie. D’ailleurs ce sont ces événements qui ont conduit au renversement
de ses protecteurs et à la chute du califat de Cordoue. Pour les exégètes, Ibn
Shuhayd a toujours été décrit comme un poète libre et libertin. Certains
affirment qu’il a été d’un orgueil démesuré qui l’a conduit au devant de
nombreuses déceptions. D’ailleurs,
ce texte, sous forme d’épitre proposée aujourd’hui par Actes Sud/Sindbad, dans
la collections les classiques, peut être le fruit de cette vanité qui a
accompagné Ibn Shuhayd tout au long de sa carrière. Il s’agit d’un texte composée en partie pour faire valoir
ses qualités d’homme de lettres et son aptitude à égaler les plus célèbres de
ses modèles. Y parvient-il ? il faut lire. On a connu bien plus profonde poésie arabe surtout à cette
période de tensions. Ici, le poète retrouve une ombre qui va l’aider à écrire.
Une sorte de muse, d’inspiration qui le conduit dans la vallée où, selon la
mythologie arabe, vivent les génies inspirateurs des poètes et prosateurs du
passé. C’est là qu’il va rencontrer ses illustres aînés comme Imru-l-Qays et Mutanabbî, de loin d’immenses poètes
doublés de grands penseurs. Cette épître, composée vers 1030, est unanimement
considérée comme un chef-d’oeuvre de la littérature arabo-andalouse.
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