L’artiste français expose à la galerie 38 de Casablanca Georges Moquay, un voyage au Maroc

C’est l’événement artistique de cette rentrée chez la Simohamed Chaoui et Fihr Kettani, de la Galerie 38 de Casablanca. Georges Moquay, une valeur sûre de l’art contemporaine y expose son périple marocain. 

Georges Moquay fait partie d’une génération d’artistes contemporains, à la fois atypique et très cosmopolite. Pour ce français de 43 ans, l’art est une affaire de famille. Georges Moquay qui vit son enfance entre la France et l’Espagne  sur l’île d’Ibiza, fera un crochet,  adolescent, à Phoenix en Arizona. Les voyages ont très tôt rythmé sa vie de futur artiste. D’ailleurs c’est un voyage qui définit cette exposition importante à la Galerie 38, où il est question d’un trip marocain. Intitulée Tripin’Morocco, c’est l’histoire d’une rencontre qui est ici déclinée en couleurs. Le Maroc comme vous ne l’avez jamais appréhendé. Dans une transfiguration de ce qui est donné à voir, l’artiste multiplie les clins d’oeil et rend une copie très personnelle d’un pays avec lequel il entretient des liens forts. Georges Moquay explique lui-même  le choix de cet intitulé pour une exposition qui fait déjà date dans son parcours, riche d’escales dans le monde entier. « Avec ma femme, Ibtissam, nous avons pris la route depuis Paris pour venir à Casablanca. C’est la route qu’elle faisait quand elle était jeune. Ça lui a rappelé de merveilleux souvenirs et pendant tout le chemin j’ai pu ressentir sa joie. Quel Voyage ! Ici, c’est la terre de mon fils, je sens des énergies positives. Je peins avec mon instinct et je pense, et j’espère, que vous allez retrouver à travers mes toiles toutes les ondes positives que j’ai ressenties depuis que je suis ici. La série que je réalise à Casablanca, je la fais par amour.»

On le voit bien, cette histoire est une relation d’amour. D’abord la compagne d’une vie. Ensuite un fils, le prolongement de soi dans le temps et l’espace et une assise retrouvé dans un pays tiers, qui donne cette envie de créer. Georges Moquay ne s’est pas trompé. Avec la somme de cette passion autour du chemin, qui est ici un réel vecteur de vécu, c’est le dialogue fertile entre un homme et une terre.

Pop art

Dans les travaux de Georges Moquay, on retrouve les grandes tendances contemporaines qui ont marqué des artistes comme Basquiat, Combas ou Keith Haring. D’ailleurs, ce dernier a joué un rôle dans le pa            rcours de Georges Moquay. «A la fin de sa vie, Picasso peignait comme un enfant, moi, j’ai commencé comme ça, c’est en quelque sorte une continuité... Sinon, il y a eu ma rencontre avec Keith Haring à la fin des années 80 alors que je faisais de la photographie. Et, je pense aussi à Niki de Saint Phalle, Christo, Andy Warhol, Basquiat, Pollock, Ma mère Rotraut... Tout un petit monde dans lequel j’ai baigné depuis mon enfance. » Toutes ces influences, avec encore une fois, l’héritage familial de cette mère grande artiste, veuve d’un certain Yves Klein.

Plusieurs influences et paternités artistiques. Le tout revisité avec un regard gorgé de paysages. Car Georges Moquay est un voyageur.  À 17 ans, il vole de ses propres ailes et choisit l’art alors qua la famille le destinait aux mondes des affaires. Il sillonne le monde, passe d’une rencontre à une autre, et revient chez lui pour des études de photographie et d’histoire de l’art. « J’ai toujours été entouré d’artistes : ma mère, mon beau-père, mon oncle, ma grand-mère, mes frères et j’en passe... Au début, je ne pensais pas devenir artiste. Je suis parti de chez moi à 17 ans... Couper le cordon pour mieux me connaître... Je me suis mis à peindre pour canaliser mon énergie, mes premières toiles étaient vraiment explosives ! Aujourd’hui, l’art me donne envie de vivre, c’est ce qui me fait vibrer. L’Art, c’est la santé ! » dit l’artiste. Et on veut bien le croire tant ce qui est ici donné à voir à la Galerie 38 est un condensé de bonheur en partage.  

A Partir du 10 octobre 2013 à la Galerie 38, route d’Azzemour. Casablanca.