lundi 7 octobre 2013

deux coups de coeurs pour les mordus des lettres


Récits : Deux histoires pragoises
De Rainer Maria Rilke

C’est le poète lui-même, Rainer Maria Rilke qui explique le procédé de son travail pour ces histoires nées à Prague en République Tchèque : «Le projet de ce livre était de se rapprocher un peu de l’enfance. Car il n’est pas d’art qui n’éprouve la nostalgie de ce jardin perdu, qui ne veuille s’enrichir de ses parfums et de ses ombres et recueillir l’écho de ses murmures. Deux petites histoires ne constituent que le prétexte. Le théâtre en est Prague, cette ville pleine de ruelles obscures et de cours pleines de mystère. Les jours y sont rêveurs et tristes et agissent peu. Leur voix est pleine de nostalgie slave ; ils vivent la piété native de leur sentiment vierge. Et le prétexte a conduit à un sujet nouveau : l’histoire de l’enfance d’un peuple. Quelques mots racontent en passant le destin d’un peuple qui ne peut donner de l’espace à son enfance à côté d’un peuple frère grave, plus âgé, adulte. Et c’est dans ces propos, qui me sont venus presque par hasard, que me paraît maintenant résider le meilleur de mon livre. Car c’est de là que vient toute sa chaleur ; et c’est précisément là où il paraît être tendancieux qu’il est large, humain, plein de savoir.»
Editions Gallimard. Coll L’imaginaire. 



Mémoires : Le Bal au Kremlin
De Curzio Malaparte
Moscou, 1930 : la révolution s’embourgeoise – et la haute société communiste s’amuse, avant le bain de sang. En poste dans la capitale soviétique, Malaparte fréquente les soirées élégantes de la Nomenklatura : il y croise Boulgakov, Maïakovski désespéré, mais aussi la sœur de Trotski ou la danseuse étoile du Bolchoï, et bien sûr Staline, dont l’ombre plane déjà sur toutes les têtes... La noblesse marxiste de l’URSS – société de parvenus – dans ses fastes, avant la chute : tel est le véritable sujet de ce récit. Derrière les croquis au vif perce l’intuition surprenante du chroniqueur politique et du commentateur de l’Histoire.
Fresque entreprise dès la fin de la guerre, mais laissée inachevée, Le Bal au Kremlin reste un des textes marquants de Malaparte. On y retrouve le regard incisif et ironique du grand écrivain, prompt à saisir le grotesque, à deviner l’horreur.
Editions Gallimard. Coll L’imaginaire.  

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire