Depuis cinq
mois, l’équipage du navire Kenza est en grève dans le port de Gagliari en
Sardaigne. Les 15 marins demandent que leurs salaires soient payés et que leur
situation sociale soit régularisée.
Le calvaire dure depuis le 7 mai
2013. L’équipage marocain du navire M/V Kenza, de la compagnie maritime IMTC, est en grève au port de Cagliari au sud de la Sardaigne en Italie
pour réclamer ses salaires bloqués par l’armateur depuis plus de 5 mois.
Inutile de souligner ici que ce sont quinze familles qui vivent depuis
plusieurs mois dans la peur et l’attente incertaine du retour de ces marins,
qui sont pris en otage entre leur désir de rentrer au sein de leur famille et
la volonté de tenir le coup pour avoir leur droit et que justice soit faite.
Car il est ici question de souffrance humaine pour ces navigateurs qui vivent
reclus dans leur navire, coupés du monde et ne bénéficiant que de l’aide des
autorités italiennes qui crient déjà à un scandale humanitaire. En effet, même
le président du port de Cagliari, Piergiorgio Massidda est
monté à plusieurs reprises au créneau pour dénoncer une situation qui s’éternise
alors que le tribunal italien a déjà donné son verdict dans une affaire où quoi
qu’il arrive les marins auraient perdu plus de cinq mois de leurs vies : "La
présence de ce navire pourrait créer des problèmes au port de Cagliari. Nous
lançons ce cri d'alarme afin d'aider à résoudre une histoire humaine dramatique
sur laquelle nous ne pouvons pas fermer les yeux. Je vais demander à tous les
députés de Sardaigne de signer une lettre qui sera envoyée au ministère
des Affaires étrangères pour que le problème du navire Kenza soit résolu. Il y
a des lois internationales qui pourraient sortir de l'impasse dans l'attente
d'une solution ", a
souligné le directeur du port.
Navires à l’arrêt
Pour les marins contactés par
MHI, « c’est un état d’emprisonnement que l’on vit ici. Nous sommes sujets
à des enjeux commerciaux alors que
nous avons des droits et les lois sont claires. Nous voulons que nos dix mois
de saalires soient payés et surtout recouvrer tous nos droits sociaux au niveau
de la CNSS et de la CIMR », assènent à l’unisson, tous les grévistes. Sur
un autre niveau, il faut rappeler que la Fédération Internationale des ouvriers du Transport (ITF) s’est saisie de cette affaire
pour défendre les droits de l’équipage marocain bloqué. Ce dernier a également
envoyé une lettre à l’ambassadeur du Maroc en Italie demandant son soutien. Cette
situation fait écho à celle de l’armateur qui traverse une
forte zone de turbulences à cause de grandes difficultés financière. Ce qui l’a
obligé à arrêter l’activité de ses navires. Ceux-ci sont actuellement à
l’arrêt, dont 5 navires dans le port de Casablanca
et un navire dans le port de Tanger Med.
Pour rappel, le groupe IMTC opérant dans le transport de marchandises et de
passagers est la plus grande société maritime privée au Maroc en nombre de
navires et en capacité de transport.
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