Plusieurs études, dont
celle, la plus médiatisée, publiée en juillet 2013, pointent du doigt les
dangers liés à la consommation des viandes rouges. La conclusion d’une étude
menée par des chercheurs de la Harvard Medical School donne froid dans le dos.
La
viande rouge peut tuer l’être humain. C’est aujourd’hui un fait établi par de
très nombreuses études. La dernière en date, rendue publique en juillet 2013,
démontre que la consommation des viandes rouges occasionne des cancers et des
maladies cardiovasculaires. Mais aussi le diabète et d’autres maladies. Les scientifiques de la Harvard Medical School ont analysé les
données de 120 000 personnes, hommes et femmes sur une période courant de 1980
à 2008. C’est simple. Les résultats ne souffrent aucune ombre : manger de
la viande rouge « augmente le risque de mortalité de 13 %, le risque de maladie
cardiovasculaire de 18% et le risque de mortalité par cancer de 10%.». Pire
avec juste 100 grammes de viande par jour, on augmente nos risques d’avoir un
diabète de 4%.
Pourtant la viande rouge tient le
haut du pavé dans la consommation des Marocains. Non seulement, elle est un
risque. Mais chez nous, la viande peut être avariée, soumises à des conditions
d’hygiène plus que douteuses et provenant d’abattages clandestins. Les affaires
de viandes pourries, ramassés même chez de très grandes enseignes nationales,
sèment le doute. Des milliers de kilos sont récoltés chaque année et incinérés. Il faut alors faire un
tour du côté de l’Office national de la sécurité alimentaire (ONSSA) pour se rendre
compte du travail fait pour stopper l’hémorragie et éviter aux consommateurs
marocains des risques graves d’intoxication, pouvant entrainer la mort. Malgré
ce travail et la contrôle, de très nombreux tricheurs passent par les mailles
du flet.
Viandes avariées
La
couleur rouge vif détermine la qualité et le degré de fraîcheur d’une viande.
Mais détrompez-vous, les vendeurs de viandes, boucheries de luxe, étalage
sommaire, abattage clandestins ou encore viandes à même le sol dans les souks
hebdomadaires de compagne, les techniques de leurrer le client sont nombreuses.
Quand
on va acheter une viande sur la route, vers Dar Bouazza, nous dit ce médecin
nutritionniste à Casablanca, le risque est de tomber sur une bête qui a passé
toute une journée à proximité des pots d’échappements. « Mais généralement
la viande est récente, voire même abattue le jour même. Ce qui peut être
dangereux, c’est d’acheter dans des superettes ou des boucheries à enseignes
dites modernes, là où on ne peut jamais savoir d’où vient la viande, ni quand
la vache ou le mouton ont été égorgés ».
En effet, nous avons fait un tour chez de nombreux bouchers. La qualité
de la viande ne trompe pas. « Rouge vif, bien ferme, avec des giclettes de
sang quand on passe le couteau dessus». Ce que nous confie Brahim, une fine
lame dans le domaine de la barbaque est très vite vérifié quand on se balade
chez certains bouchers, adeptes des l’abattage clandestins. Non pas que la
viande soit moins fraiche (parfois, la viande est encore chaude), mais c’est la
provenance de la bête qui sème un doute très légitime. Vache malade, sans
contrôle de vétérinaire, on peut attraper « n’importe quelle maladie juste
en se faisant un tagine », ajoute, le nutritionniste, qui affirme
conseiller à ces patients « d’éviter les viandes rouges, de manger plus de
poisson et de poulet, voire de la dinde, pour éviter d’autres complications de
santé liés à la nature même de la viande rouge ».
Bactéries dangereuses
De fait, la viande rouge est décriée partout dans le monde. De nombreuses études scientifiques ont
démontré le lien entre maladies cardiovasculaires, cancers, attaques
cérébrales, diabète… et la consommation de viande. Un danger aggravé par les
conditions de production de la viande qui sont à l’origine, chaque année, de
90% des cas d’intoxications alimentaires.
La cause ? Pour les plus grands spécialités, y compris des
vétérinaires marocains, qui travaillent pour des battoires marocains, c’est «le recours massif aux antibiotiques et aux hormones qui
provoque le développement de
bactéries telles que la Salmonella et le Campylobacter, et la recrudescence de
certaines affections comme le Staphylococcus Aureus et l’E. Coli ». Il
faut savoir que cette dernière
affection est impossible à traiter ni à guérir. C’est dire tous les dangers
liés à la consommation des viandes rouges. Comme le souligne le Dr William C.
Roberts, rédacteur en chef de l’American Journal of Cardiology,
« Quand nous tuons les animaux
pour les manger, ce sont eux qui finissent par nous tuer car leur viande n’a
jamais été destinée à l’être humain.»
Même son de clohe chez une autre imminence grise, le
professeur T. Colin Campbell, responsable de l’étude China Project. Pour cette
autorité mondiale dans le domaine, «Nous sommes fondamentalement une espèce végétarienne,
et nous devrions consommer une grande variété d’aliments végétaux et réduire au
minimum notre consommation de nourriture animale. » L’un des arguments qui
devrait nous faire changer d’habitudes alimentaires, est la longévité. C selon
toutes les études, réalisées dans le monde, depuis 20 ans, «l’homme gagne en bien-être
et en longévité, plus quatre années quand on s’abstient de consommer de la
viande pendant 20 ans ».
Encadré
Les sulfites, ennemi numéro
1
Au
Maroc, dans certains superettes et boucheries dites spécialisées qui
vendent de la viande préemballée, la technique la plus courante est d’ajouter
des gaz sous l’emballage. Cela permet de garder une teinte rouge vif à la
viande, mais en réalité comme, plusieurs spécialistes l’ont démontré, lors d’un
programme dédié aux tricheries sur les viandes rouges, sur Radio Canada,
réalisé en août 2012 et rediffusée en août 2013, suite aux différents scandales
qui ont touché l’Europe, sur la qualité des viandes rouges, la viande est déjà
avariée. Elle est déjà gorgée de bactéries. Elle peut alors donner des maux de ventre,
des diarrhées, voire de sérieuses intoxications. L’autre poison ce sont les suffîtes, utilisés presque dans
toute l’industrie agro-alimentaires. Il s’agit de produits chimiques qui jouent
un rôle anti-oxydant. Ce qui permet par exemple aux viandes de rester rouges,
alors qu’elles sont déjà avariées. L’astuce est d’en induire les viandes avant
de les exposer en vitrine. Cela colle aux doigts aux on les passe sur la
viande. Ils sont aussi de goût salée et peuvent faire très mal. Les chercheurs
sont formels : « Les sulfites, même à faibles doses peuvent
être nocifs pour la santé. Ils peuvent provoquer des réactions allergiques chez
certaines personnes, souvent chez les asthmatiques et déclencher des réactions
d’intolérance (maux de tête, éternuement, nez qui coule,
démangeaisons…). »
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire