mercredi 19 mars 2014

Le 20 février 3 ans après

C’est le troisième anniversaire de ce que l’on appelle le 20 février marocain. Il s’agit du Printemps à la marocaine où  plusieurs mouvements se sont donnés ce nom pour marquer une date pour la postérité. Que reste-t-il aujourd’hui des manifestations d’il y a trois ans ? Que sont devenus les leaders, hommes et femmes de ce mouvement ? Aujourd’hui, la réalité est que le 20 février a fait son temps, très court certes, sans jamais pouvoir prendre racine. Le pourquoi d’une telle faillite est expliqué par les observateurs comme une incapacité à faire bouger les bases du refus comme peuvent l’être les couches les plus déshéritées de la société. En effet, au Maroc, on l’avait bien noté à la naissance du mouvement, les couches sociales les plus touchées par la pauvreté et la misère, les souches les plus exposées à la marginalisation et à l’injustice n’ont pas accompagné la mouvance. Ni à Sidi Moumen, ni dans les bidonvilles ou encore les quartiers populaires les plus emblématiques du royaume, jamais la sauce n’a  pu prendre. Résultat pas plus de 20 000 personnes à tout casser lors des sorties les plus enflammées avec une majorité de jeunes issus de milieu plus ou moins épargnés par les affres de la véritable noyade sociale. D’ailleurs le noyau dur du mouvement dit du 20 février a été touché par une partie d’une certaine bourgeoisie, bien lotie, qui a trouvé là un jeu subtil de protestation express et sur le pouce.
Le bilan aujourd’hui est simple. Le 20 février a été une tentative sans lendemain. Autant dire un échec pour ceux qui croyaient que le Maroc allait surfer sur les vagues tunisienne et égyptienne. C’est un souvenir bien pâle d’une pseudo-protestation sociale, un ersatz de refus qui n’avait ni le socle idéologique solide ni la profondeur du mal social nécessaire pour s’inscrire dans la durée.



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