La rentrée scolaire demande
des frais importants. Pour certaines familles, c’est un gros budget à dépenser
chaque année. Cela varie entre 1500 et 1000 dhs, selon les écoles et les
classes. Un vrai business.
Cher,
c’est cher. Quand il faut penser à la rentrée scolaire en juin, alors que les
classes ne reprennent qu’en septembre, il y a de quoi poser des questions.
Chaque année, la rentrée scolaire
se chiffre à coups de milliers de dirhams. Pour certains cela peut coûter
plusieurs dizaines de milliers. Ceci si vous avez un enfant unique, mais si vous en avez plusieurs, faites le
calcul. Cela peut s’avérer être un sacré pactole à débourser pour que les
petits puissent aller à ‘école.
Nous
sommes devant une librairie du Maarif à Casablanca. Quartier populaire, pas de
queue, pas de coups de coude pour se frayer un chemin chez son libraire, comme
cela était le cas, il y a de cela à peine quelques années. Là, il suffit de
poser ta commande et de repasser plus tard. Tout est clair. « fini la
cohue. Les choses sont connues aujourd’hui. C’est pratiquement la même chose
pour toute les familles. On connaît les fournitures à acheter. On prend
commande et on prépare le tout en avance pour nos clients ». Brahim, le
libraire, aidé par trois autres personnes s’est mis à la page pour faire du
chiffre et éviter les couacs.
Grosses quantités
En
effet, ce sont là des propos confirmés par un autre client qui a été voir une
autre libraire pour y laisser la bagatelle de 1297 dhs pour un élève de CP. Mais pour ce père de famille. Ce
n’est pas là tout ce qu’il doit payer pour assurer l’année à son fils.
« Non, j’ai aussi payé
d’autres fournitures, des couvertures pour les cahiers, des livres que j’ai
achetés chez un autre libraire, un cartable à plus de 700 dhs, une trousse bien
fournie en stylos, crayons, campas, règles et d’autres babioles. Résultat, j’en
ai au moins pour 3500 dhs pour cette année, affirme Noureddine.
Pour
Fouzia, une voisine, les frais pour ses deux filles de 9 ans et de 15 ans, ont
déjà dépassé les 6000 dhs. Pour elle, les fournitures pris un a un ne sont pas
très chers en soi, « mais c’est la quantité de cahier et de manuels qu’il
faut acheter qui est impressionnantes.» Au moins six cahiers de travaux
pratiques, le même nombre pour les travaux d’écriture et des manuels pour les maths, les sciences,
l’histoire, l’arabe, le français, l’anglais, la géographie… il y en a tellement que le poids est
tel que les petits ploient sous une charge de manuels et de cahiers, le tout
dans un cartable qu’il faut traîner pour éviter de le porter sur les épaules.
Programmes chargés
Quand
on a posé la question à plusieurs libraires, les réponses sont simples :
c’est une bonne chose. Et comment ! Un bon chiffre d’affaire à se faire en
un mois de travail pour les fournitures scolaires. Le reste sur l’année,
« il n’y a pas grand chose à faire. On vend quelques cahiers, des petites
chose. Le gros du chiffre se fait
durant cette période ». Merci qui ? Le ministère de l’éducation
nationale qui a mis en place des programmes si chargés qu’il faut un arsenal
pour décrocher son année scolaire.
La question que certains
instituteurs et enseignants se posent c’est la quantité d’informations,
« impossibles à emmagasiner pour les élèves. On leur demande trop, ce qui
fait que la moitié de ce qu’ils apprennent en classe est très vite oublié.
« Quelle solution alors ? « il faut cibler, moins de manuels,
mais des choses qui vont leur servir dans la vie », assène, cette
enseignante de Hay Mohammadi. Pour les parents d’élèves, ces tarifs qui vont jusqu’à plus de
10000 dhs pour certains élèves sont «une manière de faire gagner de l’argent
aux maisons d’édition qui éditent les manuels». Certains y voient même la main
d’un lobby puissant qui impose ses règles au « détriment des familles qui
doivent penser à comment joindre les deux bouts pour assurer à leurs enfants de
quoi aller à l’école», confesse Idriss, un cadre de banque, père de quatre
enfants, tous scolarisés, ce qui lui a coûté pour cette rentrée la somme
de 16 000 dhs».
Niveau bas
Ceci
pour les écoles publiques, mais pour le privé, cela peut chiffrer plus. Et
quand les enfants sont en mission ou dans des écoles étrangères espagnole ou
américaine, il faut tabler sur plus. Ce qui fait dire à certains parents
nostalgiques qu’«il est loin le
temps où il suffisait d’un cahier de notes, sans manuels, pour apprendre, avec
le voisin et réussir maitrisant bien ses cours et des langues. Alors
qu’aujourd’hui de nombreux élèves, malgré une tonne de fournitures, ne savent
pas ce qu’on leur demande d’apprendre et ont un niveau très bas, pour ne pas
catastrophique».
Du
côté des enfants, les principaux intéressés, c’est toujours une joie d’acheter
des fournitures scolaires. Mais c’est aussi une corvée de traîner un tel poids
tous les jours, matin et après-midi. Pour une grande majorité, en dehors des
livres à lire, à condition qu’ils soient attrayants, ce nombre important de
manuels et de cahiers d’exercices leur font tourner la tête. Certains paniquent
déjà devant la perspective d’une longue année scolaire, où il faut potasser,
s’échiner tous les jours à coups de devoirs, pour tout oublier ou presque, en
juin et durant les vacances d’été. Et rebelote de plus belle à la prochaine
rentrée scolaire 2014.
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